Très présent dans des réalisations TV (par exemple "Les Experts"), le réalisateur canadien Richard J. Lewis n'avait réalisé qu'un long métrage de cinéma ("Whale Music", en 1994), avant "Le monde de Barney". Ce dernier film a obtenu pas mal de prix à droite et à gauche, dont le Golden Globe 2011 du meilleur acteur pour Paul Giametti. Des récompenses plutôt méritées, car, sur la longueur, ce film dégage pas mal d'émotion, de cette émotion qu'on apprécie car elle n'est pas obtenue par des moyens "déloyaux" (musique ou autre). Si je dis "sur la longueur", c'est pour 2 raisons : la longueur du film (près de 2 heures 1/4) et le fait que le film gagne en intérêt et en émotion "sur la longueur". Tout au long de ce film, Barney (Giametti) nous fait un résumé de son existence, l'existence à la fois banale et surprenante d'un anti-héros carabiné : rondouillard, pas sexy pour 2 sous, très souvent pochetronné, pas toujours sympathique et follement amoureux d'une femme magnifique (Rosamund Pike, déjà remarquée dans "Une éducation" et "We Want Sex equality"). Ce qui est très fort, c'est que, malgré tous les défauts de Barney, on arrive à s'attacher à son personnage. J'ai lu à plusieurs reprises des comparaisons avec Woody Allen. Mis à part que le héros est juif et le fait qu'une partie du film se passe à New-York, je ne comprends pas cette comparaison. Par contre, si on veut absolument faire une comparaison avec Woody Allen, allons y : j'attends avec impatience qu'un film de Woody Allen nous serve à la place de ses BO qui, personnellement, m'insupportent une BO permettant d'entendre Donovan, Leonard Cohen, JJ Cale, Nina Simone, Randy Newman, John Lee Hooker et Miles Davis.