La Taupe est l'adaptation de "Tinker, Tailor, Soldier, Spy", roman de John Le Carré édité en 1974 et premier volet de la célèbre trilogie consacrée à l'espion George Smiley (Gary Oldman). Auteur de plus d'une vingtaine de romans, tous best-sellers, John Le Carré était agent secret dans les années cinquante, au plus fort de la guerre froide. Une expérience qui apporte à ses œuvres une crédibilité sans équivalent !
Alors que La Taupe ne sort qu'en février dans nos salles, une suite intitulée Smiley's People, adaptée du troisième volet de la trilogie Smiley, est déjà en cours de développement. Un projet auquel Gary Oldman et la production du film auraient donné leur accord ; reste maintenant à savoir si le réalisateur suédois Tomas Alfredson rempilera derrière la caméra.
Le film a été tourné aux quatre coins de l'Europe. En effet, l'équipe de production a consécutivement posé ses valises en Hongrie, en Turquie puis en Angleterre, dans les studios d'Inglis Barracks à Londres.
Le morceau qu'écoute Control (John Hurt) dans la première scène du film est une des chansons préférées du réalisateur Tomas Alfredson. Il s'agit d'un titre de Jussi Björling, intitulé "Land, du välsignade".
Tomas Alfredson, qui avait eu du mal à réunir les 4 millions de dollars nécessaires à la production de Morse (2008), a bénéficié d'une somme avoisinant les 25 millions de dollars pour La Taupe. Une aubaine pour le réalisateur suédois qui s'est offert un casting 4 étoiles et du matériel de qualité.
L'ordinateur que l'on peut apercevoir dans le bureau de Gary Oldman est un modèle Wang 1200, développé vers le milieu des années 70. Il s'agit de l'un des premiers ordinateurs destinés à la bureautique.
C'est le producteur Tim Bevan qui recommanda à Tomas Alfredson d'engager Tom Hardy pour le rôle de Ricki. Fan du légendaire Robert Redford, le producteur lui trouvait un air de ressemblance !
Pour La Taupe, Tomas Alfredson a fait appel à Hoyte Van Hoytema, le directeur de la photographie de Morse (2008), son précédent film : "Il m’inspire à travers son travail. Nous discutions constamment de l’image car nous voulions éviter les références aux autres films et aux autres réalisateurs. Je n’aime pas multiplier les prises donc, une fois sur le plateau, il fallait que tout soit au point", explique le cinéaste.
Le film est dédié à Bridget O'Connor, une des scénaristes du film, décédée des suites d'un cancer, peu de temps après la fin du tournage.
La Taupe de Tomas Alfredson a reçu le Prix de la critique internationale (Fipresci) au Festival du Film de Stockholm 2011. Une récompense à la saveur particulière pour le cinéaste d'origine suédoise.
L'acteur Gary Oldman a construit son rôle à partir de la phrase suivante qui apparaît dans le roman dont le film La Taupe est adapté : "George ressemble à un rapide (...) Il baisse sa température jusqu'à ce qu'elle soit la même que la pièce dans laquelle il est. Ensuite il ne perd pas de chaleur en s'adaptant". Le comédien s'est également rendu dans un magasin de lunettes à Pasadena (une ville du sud de la Californie) pour trouver celles qui conviendraient le mieux au personnage. Il a essayé une bonne centaine de paires avant de trouver la bonne.
Le film a été présenté en compétition au 68ème Festival International du Cinéma de Venise 2011.
Le casting initialement prévu pour La Taupe a beaucoup évolué au cours de la production. Michael Fassbender a dû céder le rôle de Ricky Tarr à Tom Hardy, afin de jouer dans X-Men: Le Commencement ; Jared Harris a délaissé le tournage du film pour finalement s'afficher dans Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres, laissant donc le champ libre à Toby Jones ; enfin, John Hurt était pressenti pour le rôle principal, lequel a été attribué à Gary Oldman. A la place, il prête ses traits au personnage de Control.
John Le Carré, l'auteur du roman dont le film est adapté, fait une courte apparition dans La Taupe, dans le rôle d'un invité d'une fête légèrement alcoolisé.
Les références visuelles ayant servi de base aux images de La Taupe proviennent de Conversation secrète, de Francis Ford Coppola, et du film Le Conformiste, de Bernardo Bertolucci.