Le troisième volet de la saga est totalement dénaturé et privé substantiellement de son originalité, du fait notamment que l'intrigue se déroulait en Europe de l'Est. Ici c'est aux States, à Las Vegas que se passe l'histoire, ce qui tranche, certes, avec tout le côté strass et paillettes que l'on confère aveuglément à la "ville du pêché". Tout est remanié, même si l'évolution est similaire, tel un mauvais plagiat: une mise en bouche fort bien ficelée, semant le doute jusqu'au bout, une bande de potes ni débauchés ni trop sages pour pimenter l'histoire de manière grivoise, un des potes qui disparaît mystérieusement et laissant une réaction quasi-absente (oui , c'est ça les potes!), et scènes gore à gogo. Seulement, à l'instar des précédents opus, Hostel dévoile un tabou qui fait froid dans le dos: miser sur des humains, tels des coqs ou des chiens dans certains combats illégaux. Des humains à qui l'on fait subir toutes sortes de tortures, et grosse nouveauté ici, devant un public (Hostel I & II optait pour l'intimité du massacre, son côté secret et interdit, alors qu'ici elle est exaltée devant un public socialement favorisé). Et les mises effectuées, le bourreau (ou mécanicien, au vu des outils présents dans la salle de torture) s'adonne à quelques chaleureux contacts avec sa victime, le spectacle morbide devant durer le plus longtemps pour satisfaire les spéculateurs qui ont misé gros. Une terrible situation qui n'est pas sans rappeler de près ou de loin celle des banquiers, qui nous utilisent à des fins personnelles et misent nos têtes sans scrupules (à ceci près que ce martyr demeure métaphorique). Bref, j'y ai entrevu une critique acerbe, subtilement orchestrée par une mise en scène à la limite du supportable (notamment le dépeçage du susdit "pote disparu"), contrecarrée par des séquences pleines d'humour. L'ensemble est peut-être un peu trop prévisible (la vengeance finale) pour un slasher movie, d'autant que cette démarche a été choisie par les volets 1 & 2 de la sanglante trilogie, mais il faut avouer que la vision pessimiste de la condition humaine n'est peut-être que visionnaire, après tout, les massacres et expérimentations d'êtres humains ont déjà fait leurs preuves, non?