Chasseurs de frisson rappelle beaucoup, par son scénario, un autre film : Timescape. Cependant, il n’en a pas la même efficacité, et reste tout de même assez faible.
Le souci du métrage, c’est qu’on sent clairement qu’on évolue dans un téléfilm au budget ric-rac et sans vraie imagination. Décors, photographie, scènes d’action, mise en scène, rien ne surnage, restant outrageusement quelconque, et même, pour le genre du film, décevant. Pas d’ambiance, on se sent dans une production cathodique sans âme, et c’est sûrement ce qui est le plus préjudiciable à ce métrage qui aurait mérité, au moins, une séquence d’action et de destruction digne de ce nom. Or, la seule scène à peu près réussie dans le genre que l’on voit est copiée-collée sur Money Train, le fameux film avec Wesley Snipes, qui est d’ailleurs souvent pompé dans le « sous-cinéma ».
Assez moche, le métrage essaye alors d’exister grâce à son concept, mais il n’y a rien d’enthousiasmant. Si l’on espère à un moment donné que le film va être bien méchant, et surprend agréablement, et bien en fait non, il faut vous attendre à un scénario des plus convenus dans une histoire des moins emballantes. Le rythme est très lent, cette chasse à l’homme ne m’a vraiment pas donné le moindre frisson, et malgré sa durée courte d’1 heure 25 je me suis passablement ennuyé. Ce n’est pas assez vif, nerveux, tendu, surtout pour le genre.
Reste alors uniquement le casting, et là aussi pas de quoi fouetter un chat. Si l’on a plaisir à revoir Theresa Saldana, que l’on aurait aimé revoir dans des circonstances un peu plus emballante et que l’on ne reverra malheureusement plus, force est de constater que Martin Sheen est là pour la figuration, que Catherine Bell est charmante mais sans grand talent, et que Casper Van Dien n’est pas un acteur assez charismatique. Dans sa période faste, il n’a malheureusement pas réussi à prendre le tournant post-Starship Troopers, et ce n’est pas avec ce genre de métrage qu’il pouvait poursuivre avec succès sa carrière. Personnage fade, prestation sans saveur, il ne retient guère l’attention.
Chasseurs de frissons est une déception. J’aurai pu être plus généreux avec un film vraiment mieux bossé sur la forme, mais là c’est à peine mieux qu’un épisode de Demain à la une. Autant dire que ça frôle la perte de temps.1