Après les succès de Reservoir Dogs et Pulp Fiction, Jackie Brown est le premier film de Tarantino qui subit un échec commercial. Pourtant, malgré cela, son talent est bel et bien aussi présent, sauf que cette fois, il a laissé les bains de sang de coté pour donner place à un polar brillant de par son scénario et son interprétation, sans pour autant être son meilleur film. Car oui, sa réalisation on la sent bien, qu'il s'agisse des dialogues à l'humour décalé qui s'enchaînent sur dix minutes de champ contre-champ au rythme qui ne cesse de s'accélérer au fur et à mesure, Jackie Brown est bien un pur film de Tarantino, celui qui transpire le cinéma et la mise en scène. Son scénario, partant d'une idée intéressante, pouvait partir sur des incohérences : amener autant de personnages sur une seule et même mission, c'était très risque, et pourtant, le film est cohérent en tout point, qu'il s'agisse des situations ou des réactions des personnages. Ces derniers sont d'ailleurs en tout point : chacun à sa personnalité et l'évoque, tout cela grâce une écriture minutieuse de la part de Tarantino, qui donne beaucoup d'importance à ses personnages. De Jackie à Mélanie, tous sont dotés d'une aura qui leur est propre. Et évidemment ils ne seraient pas grand choses sans les acteurs, tous plus excellents les uns que les autres, Samuel L. Jackson tout simplement énorme en bad guy de la mafia. Pam Grier est ravissante et joue avec une justesse très réaliste, et Robert de Niro est à mourir de rire dans ce rôle de croûton un peu sur les nerfs. Bref, dans Jackie Brown tout évoque le cinéma tarantinien qu'il s'agisse de la mise en scène, du scénario, très juste, drôle et cohérent, et des personnages. C'est bizarre qu'il n'ait pas eu le succès qu'il devait mériter. Certes, il y a peut-être quelques longueurs mais ça n'enlève en rien la puissance du film qui, de plus, dispose d'une bande-son variée avec laquelle Tarantino n'hésite pas à jouer pour identifier les personnages. Un coup de génie, qui mérite clairement plus d'attention.