Je poursuis mes incursions dans les raretés du cinéma français avec L’amour c’est gai, l’amour c’est triste, signé du cinéaste assez expérimental et indépendant, Jean-Daniel Pollet.
Bon, et bien ça reste fort moyen. En fait on ne sait pas ce que Pollet veut faire. Est-ce un film expérimental justement, est-ce réellement un film avec un scénario, mais, dans ce cas-là, pourquoi a-t-on le sentiment que c’est aussi long, aussi vide, et aussi vain ? Non car je veux bien que ce film soit poétique, c’est vrai qu’il a de beaux moments, des moments charmants, mais soyons franc, il ne vient de nulle part, il ne va nulle part, et il y retourne ! Pendant 1 heure 30 on voit des personnages tourner en rond, s’ébrouer dans 20 mètres carrés, discuter pour ne souvent aboutir à rien, à l’image de ce qui arrive au héros d’ailleurs. Ce n’est pas drôle à proprement parlé, ce n’est pas triste, c’est juste beaucoup trop creux.
Cela étant posé, on se demande presque ce que sont venus faire autant d’excellents acteurs dans ce film. Claude Melki est un fidèle de Pollet, ok, et il faut avouer qu’il apporte un gros plus avec son personnage lunaire qui sauve plusieurs scènes. Mais les autres ? Bon, Marielle a enchainé de tout, Bernadette Lafont a pas mal de casserole, d’anciens sont venus faire leur petit numéro et Chantal Goya est venu en jeune première pour jouer une déprimée ! Honnêtement les numéros d’acteurs sont dans l’ensemble bons, voire parfois très bons, mais comme je l’ai dit que de dépenses d’énergie pour n’aboutir à rien. On ne sait pas si lorsqu’on voit Marielle il essaye de nous faire rire, de nous transmettre un message subliminal, il se débat le pauvre, mais avec quoi ?
Sur la forme c’est du petit budget. Quasi huis-clos, ce film fait le minimum a tous les étages, sans doute faute de budget certes, sans doute aussi par une volonté minimaliste qui se retrouve dans la mise en scène, souvent très roide, et dans la bande son, élégante, mettant d’ailleurs plutôt de bonne humeur pour entrer dans le film, mais qui est très simple. Je crois que c’est une volonté de coller à l’image film social que veut se donner le film, mais cela renforce surtout l’impression de tristesse du titre ! L’amour ce n’est pas gai du tout dans ce film !
Au final je n’ai pas été convaincu par Pollet. Son film c’est la route qui ne mène nulle part, trop abstrait pour convaincre, pas assez pour être un essai ambitieux, c’est une sorte d’exercice de style sans grande consistance, qui reste trop hermétique à tout niveau. Dommage. 1.5