Pour comprendre ce film, il faut remonter en 1976, année où il a été tourné. On est alors en pleine libération sexuelle. Les films porno déferlent sur les écrans. Bob Guccione, qui tient les rênes du magazine X Penthouse, souhaite surfer sur la vague des films porno pour faire de la promo pour sa compagnie. Il choisit donc Tinto Brass pour réaliser son film "Caligula", dont le scénario a été écrit par Gore Vidal. Les disputes s'enchainent, car les trois hommes n'ont pas la même vision des choses. Guccione décide de filmer et d'insérer des scènes X, car il est déçu du travail de Brass, qui s'est cantonné à de l'érotisme (assez cru quand même). Le film retrace donc la vie de l'empereur Caligula en suivant les indications qu'en donne la biographie de Suétone, historien romain. On a ainsi droit à des meurtes, de la débauche en pagaille, de la torture (très réaliste). Mais pas que, heureusement. "Caligula" n'est pas un film porno, c'est avant tout un film historique. Danilo Donati, le directeur artistique, a créé des décors grandioses. La réalisation est très soignée, tout est très esthétique. Les acteurs principaux, qui n'ont rien à voir avec le milieu du porno, jouent merveilleusement bien. Ce qui est incroyable, c'est qu'on les voit déambuler comme si de rien n'était au milieu d'acteurs X... A part ça, le spectateur ne doit pas s'attendre à voir un film d'action. "Caligula" est lent, mais pas lourd. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, mais on se laisse porter. Contrairement à certains films, ici la fin n'est pas lassante, au contraire, puisque c'est là que Caligula sombre vraiment dans la folie en ouvrant la galère-bordel...
"Caligula" est donc un film hors-normes, à voir et à revoir, si bien sur on aime l'Histoire antique ou ces films sans concession des années 70. Pour ma part j'aime les deux, donc je suis heureux.