Visiblement beaucoup plus (et heureusement !!!) que le très médiocre et mollasson "L'Inconnu de Las Vegas", "Les Sept Voleurs" a été une grosse source d'inspiration pour Steven Soderbergh et son "Ocean's Eleven"...
Une bande, un casino, un joli magot, un braquage pour dérober ce joli magot... Difficile de ne pas y penser...
Et en plus sous l’œil d'un vieux professionnel solide et talentueux, Henry Hathaway, et avec un très beau casting, on salive d'avance ; à raison...
Quand il était dirigé par un réalisateur à poigne du genre David Lean, Sergio Leone ou bien évidemment Henry Hathaway, Rod Steiger était totalement capable de laisser ses insupportables tics de jeu Actors Studio au vestiaire pour donner une belle interprétation, ici remarquable de sobriété. Edward G. Robinson en vieux professionnel usé mais décidé mérite aussi un prix d'excellence. Mais Joan Collins, touchante en atout charme, et qui m'a jamais paru aussi séduisante, en particulier lors d'un mémorable numéro de cabaret, et Eli Wallach, en saxophoniste pétochard, ne sont pas en reste non plus.
Niveau histoire, le premier tiers autour de l'organisation du vol est pas mal mais ce sont surtout les relations entre les personnages, en particulier celles, un peu comme un père avec un fils, entre le personnage de Robinson et celui de Steiger, et celles entre ce dernier et celui de Collins, qui retiennent l'attention ici.
Le deuxième tiers autour du braquage est un beau morceau superbement orchestré avec quelques imprévus qui augmentent bien la tension et le suspense.
Mais le meilleur, et là c'est très rare dans les films de casse où c'est généralement la partie la plus faible, nous est réservé dans le dernier tiers. Il est particulièrement inattendu, émouvant et achève de creuser admirablement les protagonistes. Le tout se termine sur une fin qui ne manque pas d'ironie...
Un vieux briscard derrière la caméra en grande forme et jamais en faute niveau rythme (le film passe très vite !!!), une distribution prestigieuse et talentueuse, une histoire peu avare en rebondissements surprenants et bien trouvés,... aucune raison de passer à côté de ce "Ocean's Seven" très injustement méconnu.