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Eowyn Cwper
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2,5
Publiée le 18 novembre 2019
Le cinéma maghrébin a eu un âge d’or discret, beaucoup trop peu remarqué. Il faut dire que la qualité d’images n’était pas au rendez-vous & qu’il faut batailler pour qu’Internet nous le transmette de nos jours.
Le cinéphile ne sera même pas forcément dépaysé : Bouzid sait jouer d’un cinéma qui a malgré tout beaucoup hérité des Français, mais à part les emprunts lexicaux d’usage, la Tunisie sera très fidèle à elle-même & à ses traditions. Du moins juste assez pour se sentir la force de transmettre ses défauts, pas magnifiés (on ne peut pas parler d’art libéré), mais bel & bien douloureux, détaboufiés, sans la gêne que l’éducation évoque d’ordinaire là-bas quant à ce que les adultes deviennent.
De parallèle en flashback & de révélation en révolution, on progresse dans une histoire traditionnelle de mariage se décortiquant devant nos yeux au travers de procédés lancinants, hautement métaphoriques & qui ne nomment jamais les maux qui empêchent les Tunisiens d’être ce qu’ils sont, comme si l’œuvre se soumettait de son propre chef à l’oppression qu’elle traduit. Les films de ce genre, il faut vouloir les voir. Mais il faudrait aussi le devoir.