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loulou451
120 abonnés
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4,0
Publiée le 3 décembre 2010
Comme nul autre réalisateur de l'histoire du cinéma, Vittorio De Sica sait instiller à ses images le bonheur simple de la vie des gens déshérités. C'est encore le cas ici avec ce splendide "Miracle à Milan", magnifié par l'interprétation au-dessus de la moyenne de Francesco Gilosano. Au final, le réalisateur du "Voleur de bicyclette" signe là une œuvre universelle, fable des temps modernes, naïve mais sincère, qui met en lumière la cruauté et le cynisme des puissants.
Vittorio De Sica reconduit sa fructueuse collaboration avec son ami Cesare Zavattini, grand scénariste du cinéma italien de l’après-guerre. Mais Miracle à Milan détonne parmi les films issus de ce talentueux duo car il s’agit d’une fable fantastique, satirique et… réaliste. De Sica invente un genre cinématographique : le néo-réalisme traduit en fable réaliste. Cette réalité étrange traitée en fable valut au film un mauvais accueil par la critique alors que son auteur sortait du succès critique du Voleur de bicyclette (1948). Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/lumiere/lumiere2019/
Miracle à Milan est un conte manichéen, charmant quoique naïf, dans la verve du néoréalisme dont Vittorio De Sica est l'un des plus illustres représentants. Totò est un enfant trouvé, recueilli par une brave vieille dame qui ne tardera pas à mourir, mais veillera toujours sur lui comme ange gardien. Totò est un idiot, dans le sens dostoïevskien du terme : profondément bon, il ne cherche qu'à être aimable et rendre service aux autres. C'est ainsi que s'organise autour de lui une communauté de pauvres dans les bidonvilles de Milan. Bientôt menacés d'explusion, c'est le fruit de tant d'efforts qui est sur le point de s'effondrer. Refusant cette issue dramatique, ils vont réunir leurs forces et tenter de repousser les rméchants riches. Miracle à Milan est la deuxième des trois colaborations du scénariste Cesare Zavattini avec Vittorio De Sica, après Le Voleur de bicyclette et avant Umberto D. Mêlant réalisme et merveilleux, ce conte enfantin est véritablement enchanteur.
De Sica, réalisateur du Voleur de bicyclette, mythique figure de proue du néo-réalisme italien, a par la suite réalisé deux autres chefs d'oeuvre du genre, l'un résolument optimiste (Miracle à Milan) et l'autre où toute trace d'espoir a disparu (Umberto D). Dans ce film, De Sica mélange sans se soucier de cohérence le drame social et le conte de fée. Comment fait-il pour que cela ne sombre jamais dans la mièvrerie? C'est un miracle justement. Jamais la misère et la détresse ne quittent les personnages, et pourtant le film est d'une incroyable légèreté. Les pauvres, solidaires, s'entredéchirent dès qu'il y a quelque chose à "prendre", que ce soit du soleil, du pétrole, ou les dons de Toto, à travers lesquels De Sica exposent de façon hilarante (le mot est faible!) l'incapacité des pauvres d'en faire bon usage, se vautrant dans le ridicule (le couple qui échange de couleur, la femme qui, habillée en reine, rentre dans son taudis...). Il y a aussi la scène où deux notables marchandent des chiffres, qui se transforment bientôt en aboiements. Ou encore la scène finale, légendaire. L'ensemble regorge d'une pureté émotionnelle étonnante, indispensable. Mythique!
Un orphelin s'installe dans un bidonville dans lequel la découverte d'un gisement de pétrole va bientôt attirer bien des convoitises. Le film réserve quantité de jolies scènes, très émouvantes, sans jamais tomber dans le misérabilisme. La vie miséreuse de ces exclus est réenchantée par une joie de vivre, un optimisme très touchant. Impossible de ne pas penser aux oeuvres de Capra. Le surnaturel vient dans la seconde partie bouleverser le rapport de force entre les pauvres et les forces de l'ordre. C'est me semble-t-il un constat extrêmement pessimiste de la part de Vittorio de Sica, incapable d'imaginer un heureux dénouement autrement que par l'arrivée d'anges aux pouvoirs magiques. C'est donc un film à la fois très optimiste (forcé ?) mais en même temps, si l'on s'y penche réellement, très négatif sur la vie en société, sur les rapports humains. Un beau film en tout cas, que la fin vraiment iconoclaste (grotesque ?) vient toutefois quelque peu gâcher.
Fable sociale et poétique bénéficiant d’une photo superbe, d’effets spéciaux réussis, d’une mise en scène originale et d’une belle créativité. Avec en prime de l’humour ! Palme d’Or méritée à Cannes en 51.
Un grand classique, peut-être un des premiers films de réalisme-magique. Une histoire qui se veut touchante mais qui est terriblement réelle à l'époque, et qui illustre la lutte des classes, dont les fondements devraient perdurer aujourd'hui (si nous n'étions pas endormi par la Con-sommation). Aussi un travail d'effets spéciaux tout à fait remarquable pour l'époque.
Ce film contient encore les thèmes chers à De Sica, enfance difficile, pauvreté, chomage dans l'Italie d'après guerre. Seulement le ton est radicalement différent des films précédents, on trouve ici un formidable optimisme. C'est simple, on dirait un film de Frank Capra (un autre italien). La magie, le combat des personages misérables confrontés à l'injustice, la fin heureuse, etc... tout laisse croire que De Sica a été fortement influencé par son ainé. Un film agréable et facile à regarder où le réalisateur montre qu'il est aussi à l'aise avec la comédie légère que dans la tragédie.