Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Nicolas S
43 abonnés
543 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 17 octobre 2024
Zoo évoque plus qu'il ne raconte l'histoire de deux jumeaux travaillant dans un zoo qui deviennent veufs suite à un accident de voiture qui a causé la mort de leurs deux femmes. Une troisième femme, Alba, amputée d'une jambe, a survécu à l'accident. S'ensuivent quelques péripéties, à mesure que les jumeaux filment la décomposition de cadavres d'animaux et qu'ils tombent amoureux d'Alba, qui doit renoncer à la jambe qui lui reste sur les conseils de son chirurgien, un amateur de la peinture de Vermeer. Tout cela est bizarre, décousu, et souvent morbide. Il n'y a pas grand chose à en retirer d'un point de vue narratif, et à peine plus sur le plan théorique, car ces réflexions sur la gémellité, le deuil, la captivité ou la nature sont présentées de façon si absconses qu'elles ne permettent qu'à peine de faire émerger une signification à ce qui apparaît comme un cirque grotesque - et ce n'est pas la profusion de références mythologiques qui y change quoi que ce soit. Seul le remarquable travail sur la lumière sauve ce film du ratage complet ; on pourra aussi se pencher dessus pour mieux comprendre la genèse de Faux-semblants, le film de Cronenberg sorti quelques années plus tard qui reprend sur bien des points des idées de Zoo.
Toujours beaucoup de recherche esthétique dans le cinema de Péter Greenaway.Certes le film est beau.mais il manque d'enjeu scénaristique, je préfère Drowning by numbers, pour moi son meilleur film.
Difficile de ne pas reconnaître le style de Peter Greenaway. Zoo est une œuvre visuellement très réussie, chaque plan, chaque cadrage, est une véritable composition artistique de la part du cinéaste. On retrouve son côté très pictural, son jeu avec la perspective. Oui, Peter Greenaway est un très bon formaliste. Mais malheureusement, il ne m'intéresse pas dans ce film. Jamais. Ses jeux de trompe l’œil, de passe-passe me semblent assez dénués d'intérêt. Je le préfère lorsqu'il a un scénario plus élaboré, comme dans Meurtre dans un jardin anglais par exemple. Bref, oui, Zoo est vraiment réussi en terme de mise en scène et de photographie, mais l’œuvre de Peter Greenaway ne parvient jamais à intéresser, et malgré la beauté des images, il nous vient assez vite l'envie que le film s'arrête. Dommage.
"Zoo" est un film parfois intelligent, parfois très beau, avec un véritable travail de mise en scène, une recherche sur la lumière très intéressante, etc... Mais ça ne prend pas. Les cinéastes qui créent leur univers sont intéressants, mais il arrive que leur univers nous soit totalement étranger. C'est mon cas avec la majeure partie des films de Greenaway. Cette attirance pour la perversité, pour les situations malsaines, ce penchant pour la morbidité, me laissent de marbre. Jamais un film de Greenaway ne m'a fait ressentir une "belle" émotion, qu'il s'agisse de mélancolie, d'émerveillement, ou de douleur. Je ne suis jamais bien à l'aise devant ses films et du coup, je m'y ennuie. Certains peuvent y voir de l'humour, ce qui n'est pas mon cas, qui n'y vois que grotesque vulgaire. Je sais de temps en temps apprécier la composition, parfois remarquable, des plans: ces plans très inspirés de la peinture de la Renaissance italienne (on pense beaucoup à Pierro della Francesca). On recannaît d'emblée Greenaway par ses plans symétiques, avec la ligne de fuite au centre. Le cinéaste nous place toujours au centre de ses plans, des plans la plupart du temps fixes, avec un cadre bien délimité (exigé par la perspective centrale), comme une scène de théâtre. Dans "Zoo", les plans de la sorte sont légions. On apprécie aussi la richesse des lumières proposées, dans un travail sous forme d'hommage à Vermeer. On sera également rapidement interloqués par les plans de décomposition accélérée.... La musique envahissante de Nyman (le compositeur de la terrible guimauve du film "La leçon de piano") m'a fait baisser le volume sonore à plusieurs reprises... Quant au fond, non pas les thématiques en elles-mêmes (gémélité, rapport de l'homme à l'animal, peinture), mais la manière dont elles me sont présentées, cela ne me parle décidément pas.
Injustement méconnu, Greenaway fait pourtant parti de ces rares réalisateurs susceptible de porter un regard neuf sur le cinéma. Grand expérimentateur (ces premiers films, vitrine de cette soif de nouvelles possibilités), peintre, photographe, ces atouts lui ont procurés une maîtrise et un véritable compréhension du 7éme art. Chaque plan recèlent de trouvailles aussi folles que géniales (accéléré sur la putréfaction d’une charogne, incrustation de documentaires animaliers, jeu sur les lumières, etc…). Mais cette mise en scène originale prend sa consistance car elle est le support d’un propos encore où hommes et animaux sont mis en parallèles, où la mort et les rapports fusionnels se côtoient. Les dialogues sont comme les images, oscillant entre génie et graveleux, toujours empreints d’onirisme. Loin de tout conformisme pictural et idéologique Greenaway manie sa caméra comme d’autres le pinceau ou la plume et créé un univers atypique. Auteur intègre et inspiré il n’a pas fini de nous étonner pour peu que les distributeurs français prennent la peine de le sortir en salles (ses récents films sur Tulse Lupper) sont toujours inédit dans l’hexagone).