Après son premier film, Hard Eight, Paul Thomas Anderson devint le Next Big Thing et décida d’adapter son premier court métrage, The Dirk Diggler Story en version longue, avec un casting de stars.
Cela donna Boogie Nights, success story de l’acteur pornographique Dirk Diggler (inspiré de l’histoire de John A. Holmes). Ouvrant son film sur un plan séquence fabuleux qui présente presque tous les personnages de l’histoire, Paul Thomas Anderson donne le ton du film très vite et ne faiblit jamais : Boogie Nights est un véritable chef d’œuvre, sur tous les points, de la mise en scène à la lumière, de l’interprétation à la musique. Plus qu’une étude sur la pornographie, le film est l’image d’une époque, celle de la fin des 70’s et du début des années 80’s dans le show-biz américain. Sa mise en scène, faite de longs plans avec des mouvements de caméra divins, magnifie un scénario déjà passionnants, dont les multiples personnages sont tous travaillés et les ellipses modèles. Les acteurs y rendent parfaitement hommage, avec en fers de lance Mark Wahlberg, évidemment, mais aussi Don Cheadle (impérial), John C. Reilly, Burt Reynolds (aux antipodes du Burt qu’on connaît) et Julianne Moore, qu’on n’a jamais vu comme ça. Le tout est agrémenté d’une bande-son fabuleuse, tout d’abord joyeuse, quand on est dans une comédie (presque) pure, avec une scène de danse particulièrement réussie et ensuite bien plus grave quand on bascule dans la tragédie, non sans oublier la comédie sous-jacente. Le film se permet même de finir son dernier acte dans une séquence absolument dantesque, avec Alfred Molina, flippant à souhait, dans une ambiance surréaliste et finalement, assez crédible.
Boogie Nights est un (premier ?) chef d’œuvre absolu de Paul Thomas Anderson, où il réussit tout ce qu’il entreprend, pendant 2h30 durant. On y notera la présence bienvenue de William H. Macy qui est quand même très souvent dans les bons coups.