Cadre : Années 70-80. Acteurs : Mark Wahlberg, Julianne Moore, Burt Reynolds. Réalisateur : Paul Thomas Anderson. Sujet : Hommage à une époque haute en couleurs. Résultat : Boogie NightsTous ces éléments réunis, un film choral magique et transcendant nous ouvre ses portes. Du pure bonheur pendant 2h30, accentué par une musique qui à elle-seule nous transporte de 1977 aux débuts des années 80. Paul Thomas Anderson signe ici incontestablement un de ses meilleurs films en nous pondant un long-métrage à la Les Affranchis, et l'on sent bien que cette époque marquée par sa musique psychédélique et le boom de l'ère pornographique lui tient particulièrement à cœur.Le film ouvre sur un plan-séquence des plus mémorables, encore culte de nos jours, et ce n'est pas tout, puisqu'il en contiendra encore quelques-uns tout au long de cette longue épopée. Rarement j'ai pu voir un soin aussi maîtrisé de l'art de la caméra. Chaque plan est sublime, magnifié par une photographie splendide et traitée avec précaution. Chaque image est millimétrée et rend le récit fluide comme rarement réalisé.A la manière des Affranchis de Scorsese, Thomas Anderson retrace la montée en puissance de la popularité jusqu'à son apogée et enfin la chute de Dirk Diggler, acteur porno interprété par un Mark Wahlberg au plus haut de sa forme, c'est d'ailleurs navrant de se dire que ce même acteur joue maintenant dans des films comme 2 Guns... Bref, il est ici magistral tout comme la sublime Julianne Moore, qui n'a aujourd'hui plus rien à prouver. Boogie Nights repose donc également sur son casting, car il en fallait un de taille pour pouvoir interpréter les rôles du film. Un grand hommage également à Seymour Hoffman, qui, malgré son inutilité quant à l'avancement du récit, est toujours aussi incroyable.Bien que Boogie Nights possède un réalisateur qui livre ici tout son génie ainsi qu'une flopée d'acteurs tous excellents, le scénario reste basique, à savoir la vie normale d'un jeune homme se rendant compte de son potentiel jusqu'à sa rencontre avec un homme qui va le pousser au premier rang du podium, puis enfin sa cupidité et son égoïsme qui le feront chuter de haut. C'est d'ailleurs avec un joyeux happy end que le film se clôture, ce qui m'a à première vue plutôt surpris dans le mauvais sens, mais que je peux maintenant comprendre, après plus de 2h d'une qualité pareille, cette fin ne peut qu'entacher minime ment le film.Si ce long-métrage fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui, c'est évidemment grâce à l'addition de tous ses éléments ainsi qu'à une reconstitution parfaite de l'époque, avec ses boîtes de nuit branchées au rythme du Boogie toute la nuit et ses villas exotiques, lieux de tournages de films X où la démesure est reine. Cette immersion en pleine période disco à la sauce Américaine nous en met plein la vue tout au long du film. Ne pas apprécier ce film, c'est renier une époque culte que beaucoup de personnes encore nostalgiques de nos jours aimeraient revivre. Thomas Anderson ne glorifie pas le porno, il ne le critique pas non plus totalement, le but du film n'est pas là. Aucun parti n'est pris pour que le spectateur ait la réelle impression de se glisser intimement pendant la projection dans la vie de Diggler et des autres protagonistes.Boogie Nights est un film multi facettes, à regarder aussi bien pour se détendre que pour voir une reconstitution hors-norme. Tout cela sublimé par une caméra faisant le tour des choses. Les nombreux plans-séquences en témoignent, ces derniers sont si bouleversants d'ingéniosité qu'on en décroche presque du film, fixant bouche bée ce tour de maître magistral. On en ressort heureux et nostalgique, même pour des personnes comme moi qui n'ont pas eu l'occasion de vivre durant ces années-là.Magique serait le mot approprié pour ce film, Paul Thomas Anderson nous fait ici une vraie démonstration et réalise son film de gangsters version boom pornographique pour se démarquer et proposer un contenu original. Boogie Nights , c'est le bonbon qu'on est si content de recevoir étant gamin, qui nous fait ressortir plein d'émotions et de tendresse dans un enrobage pourtant solide, mais qu'on aime tellement. Un grand classique du Cinéma à revoir et revoir autant de fois que possible, sans jamais en être lassé ou même dégoûté, juste pour le plaisir des yeux et des oreilles.