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Vladimir.Potsch
20 abonnés
389 critiques
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Après lautodérision dImpitoyable, la complicité affective dUn monde parfait, et la sentimentalité de Sur la route de Madison, Eastwood, que lon a trop longtemps assimilé aux héros sans états dâme qui ont fait sa réputation dacteur, continue dans le registre tendre et respectueux des faiblesses humaines. Cette vocation nouvelle lui permet de réussir des scènes aussi inutiles du point de vue de lintrigue quindispensable à léquilibre du film, comme lapparition de la dragqueen dans un bal de la haute bourgeoisie noire. Cette sincérité se retrouve aussi dans la façon dont Eastwood dirige ses interprètes : pas lombre dun cabotinage nest à relever dans cette galerie de personnages pourtant très typés. A ce titre, Kevin Spacey est un nouvel exemple d « understatement », tant il arrive à exprimer sa situation, qui passe sans arrêt du chaud au froid, sans que lexpression de son visage ne change vraiment. Il réussit ainsi à créer un personnage à la fois innocent et monstrueux. Et la mise en scène ? Cest un aspect capital de la réussite de Minuit dans le jardin du bien et du mal. Elle imprime un rythme serein, parfois même lent, à un scénario que dautres auraient sans doute traité avec plus de nervosité. Les angles des prises de vue, très travaillés, ont leur importance dans linterprétation qua le spectateur de chaque scène. Eastwood reste à une certaine distance de ses personnages en multipliant les plans généraux : il est le conteur dun fait divers dont il donne un point de vue personnel en utilisant au mieux les pouvoirs de la mise en scène.