Ceci est l'avis de quelqu'un pas du tout client de ce genre de films, qui avait l'occasion de le voir sur Prime dans une qualité d'image et de son très bonne, et avec un indice de "46" donné par Allo Ciné estimant que "Ce film ne va peut-être pas trop vous plaire mais qui sait ?".
En effet, l'algorithme ne s'est pas trompé, je suis mitigé sur ce film. Cependant cela permet peut-être un certain détachement, voire même une certaine objectivité, sans non plus me prendre pour qui je ne suis pas, n'étant pas un cinéphile particulièrement pointu.
La première longue scène est surprenante, avec ce contraste entre la fête et le "bureau" est assez évocatrice de ce qu'est peut-être la vie d'un "Don Corleone". Les séquences liées à "l'exil" sont également surprenantes, tout comme le fait que la plus célèbre musique n'est entendue qu'à ces moments-là.
Pour tout vous dire, j'ai failli arrêter le film après en avoir regardé un quart, n'étant pas fan de certaines violences un peu crues, mais finalement j'ai tenu et j'ai bien fait : force est de constater que le réalisateur réussit à surprendre très souvent, et c'est selon moi ce qui fait le rythme du film, peut-être plus que les scènes d'action pure et dure. Pour le coup on se met un peu à la place de ces gens à qui tout peut arriver lorsqu'ils ne s'y attendent pas.
Après, oui c'est un peu long, mais ce n'est pas ce qui m'a vraiment gêné, il ne me semble pas qu'il y ait de choses à enlever, l'histoire doit se dérouler dans ce timing.
A titre vraiment personnel je ne comprends pas le doublage de Don Corleone (oui j'ai le défaut assumé de regarder les films en doublage français, et je ne sais pas si j'aurai la volonté de le revoir en VO), vraisemblablement récent puisque j'ai pu lire que le premier doublage avait été réalisé par Michel Duchaussoy, et peut-être était-il moins caricatural ? Entre les mimiques forcées de Marlon Brando et la voix de grand-père un peu foireuse, on dirait quand Belmondo faisait le con avec une voix de vieux. Ça ne fait pas sérieux, c'est vraiment dommage.
Autre chose gênante : je trouve qu'on a du mal à identifier clairement les personnages, il faut du temps pour comprendre qui est qui, c'est peut-être ce que j'aurais souhaité le plus. Après, je suis peut-être un peu con, mais je n'ai pas fait la différence rapidement entre les chefs de famille, ou même les frères Corleone.
Au final, je retiendrai que c'est un film très à part, avec une réalisation impeccable, et qui a l'avantage d'avoir été tournée à une époque où le cinéma pouvait techniquement proposer une image superbe tout en n'étant pas si éloignée du "monde d'avant", ce qui rend la reconstitution (décors, voitures, etc, jusqu'à l'hôpital ou le péage) encore plus saisissante.
Enfin, le choix de Coppola de "laisser tourner la caméra" après un drame, alors qu'il ne se passe plus rien, est vraiment génial. En ce sens, et avec tout le reste, même avec mes réserves sur l'histoire (adaptée certes) et sur le genre qui n'est pas le mien, il est clair que techniquement on prend une leçon de cinéma, avec une mention spéciale pour le tout jeune Al Pacino dont le personnage connaît une incroyable et plausible évolution entre le début et la fin du film, ce qui justifie aussi la durée.