En 1972, les grands studios hollywoodiens sortent d'une période latente. Les années '50 et le prestige du cinéma de cette époque est terminé. C'est là que commence le Nouvel Hollywood, avec des réalisateurs jeunes, ambitieux et réalisant des films totalement différents de ceux des années '50 et '60. Coppola en est un des plus grands réalisateurs et le montre avec son tout premier chef d'oeuvre qu'est Le Parrain, adapté du roman à succès de Mario Puzo.
L'histoire est célèbre : la mafia italienne à New York, les Corleone, les règlements de comptes, les cinq familles, les trahisons... Bref tous les ingrédients d'un bon film de gangster.
Mais Le Parrain est surtout centré sur le déclin de la famille Corleone, d'abord dirigé par Don Vito avec sagesse et mesure. Suite à une paix de dix ans entre les différentes mafias, les tensions reprennent sous l'impulsion d'un nouveau trafic : l'héroïne. C'est ce qui va provoquer, avec différents personnages, la déchéance progressive d'un empire qui deviendra mal géré. Don Vito vieillit et sa succession se prépare et le film montre bien, en travaillant magnifiquement ses personnages, les difficultés de cette succession : Sonny est un voyou trop violent et trop impulsif, Freddo est faible, Tom Hagen n'est que le fils adoptif et Michael semble désintéressé des affaires de sa famille.
L'intrigue va se centrer autour du personnage de Michael, qui va petit à petit prendre la place de son père, même si rien ne sera plus comme avant.
Epaulé par des acteurs exceptionnels (Marlon Brando d'abord mais aussi Al Pacino, James Caan ou Robert Duvall, et j'en passe) Coppola filme d'une main de maître la chute d'un empire basé sur les trahisons, la violence et la cupidité. Tout en filmant des personnages profondément détestable (leurs côtés obscurs sont toujours montré) il nous prend dans cet opéra de violence, comme Michael qui se fait petit à petit embrigader jusqu'à son initiation lors du meurtre de Sollozo.
Les scènes cultes s'enchaînent : le mariage, le meurtre de Sollozo, la tête de cheval, la Sicile, la mort de Sonny
Le film a tous les attributs du film culte : une musique somptueuse, des acteurs fantastiques, un scénario impeccable (Coppola l'a co-écrit avec Puzo, l'auteur original) et un rythme très juste. Le réalité est à la hauteur du mythe.
Un grand film donc, à voir absolument.
Même si mon Coppola préféré demeure Apocalypse Now, Le Parrain a une aura unique.