1839, lors d’une violente tempête au large de Cuba, une cinquantaine d’esclaves se mutinent et se révoltent face à leurs détenteurs, l’équipage de la Amistad. Après cette mutinerie réussie, les esclaves arrivent aux USA, où ils sont capturés. Commencent alors leur terrible voyage judicaire dans lequel les américains vont essayer de découvrir s’ils sont libres ou s’ils appartiennent à quelqu’un. Bien loin d’E.T. ou Minority Report, Steven Spielberg nous montre une autre facette de son talent avec le cinéma historique dramatique. Les décors et les images sont excellents et réalisés avec autant d’authenticité que possible. Bien sûr, on ne vient pas voir ce film pour cela, mais ils jouent un rôle important pour le bon déroulement du film. Il n’y a pas non plus d’effets spéciaux habituels aux films de Spielberg, mais si on en mettait, cela ne ferait rien gagner au film. Le scénario, basé sur des faits réels, est excellent, mais à la fois très spécial en son genre. On se croit dans un film d’action au XIXème siècle, jusqu’à ce qu’on se rende compte que l’intrigue général commence au milieu du film et qu’en fait, il s’agit d’un film historique sur une énorme affaire judiciaire. Les dialogues sont également très spéciaux. Amistad commence pendant la mutinerie sur le bateau. À ce moment et jusqu’à l’arrivée de la Amistad aux États-Unis (environ 15 minutes), les dialogues se font en une langue étrangère, le Mendé (langue principale du Sierra Leone) et sans sous-titre. Ensuite, les répliques entre les acteurs se font en quatre temps : la réplique de l’Américain, la traduction du traducteur, la réponse de l’esclave, la transcription du traducteur. Cela dit, si on mettait des sous-titres pour le Mendé, tout l’effet du mystère flottant au-dessus des esclaves serait manqué. Les répliques on quand même une portée et marque pendant un moment nos esprits. Un moment que j’ai particulièrement aimé est celui où Anthony Hopkins fait un superbe discours, quoique un peu long, sur la liberté. C’est à la limite de l’émouvant et on sent du patriotisme dans sa voix. En parlant des acteurs, on à affaire à un petit casting, mais avec quelques têtes connues comme Morgan Freeman, qui n’apparaît pas beaucoup mais qui a un personnage important, mais néanmoins très stéréotypé, Matthew McConaughey en avocat rustique mais décidé à aller aux fonds des choses, et aussi le terrible et à la fois excellent Anthony Hopkins, campant le sixième président des États-Unis, John Quincy Adams et ayant été nominé aux Oscars de 1998 pour le Meilleur Second Rôle. On pourrait aussi parler de la musique de John Williams (également nommé aux Oscars), qui nous surprend en s’essayant à u nouvel air, bien différent de Star Wars et Indiana Jones. Le film en lui-même à quelques lenteurs au début, mais après s’être lancé, il réussit à nous émouvoir et à nous toucher et à nous captiver jusqu’à la fin.