Bon, je vous promets que j'ai vraiment voulu donner une chance au film. Alors au début, quand j'ai vu que c'était bien cliché et très mal joué, je me suis dit que c'était juste un film de Noël raté comme il en existe une centaine, et puis est arrivé le moment où le voisin de la famille dit à une femme qu'il a le bon outil pour s'occuper de ses problèmes domestiques. 5 minutes de film et déjà des dialogues dignes d'un porno, j'applaudis les scénaristes ! Si encore c'était du second degré, mais même pas, tout le monde considère ce mec comme un homme charmant parce qu'il prend l'initiative de décorer les maisons de ses voisins et qu'il ramène un reine sauvage pour que les enfants puissent le caresser. Vous savez, c'est ce genre de personnage censé être touchant dans les films remplis de bons sentiments mais qui serait considéré comme un détraqué dans la réalité véritable. Et c'est un peu pareil pour l'ensemble des personnages secondaires en fait, entre les vendeurs victimes d'un handicap lourd, le flic qui a un complexe d’infériorité et le manchild qui sert d'antagoniste, on est servis. Le niveau d'écriture ne s'améliore pas quand il s'agit d'inventer des péripéties. C'est un fourre-tout complet : une course-poursuite dans une maison avec un reine, un attentat à la bombe, une baston générale avec des mecs déguisés en Père Noël, j'en passe et des meilleures. Ça n'a aucun sens mais à la limite ça reste supportable. Mais quand on voit la scène finale (qui dure une demi-heure), on comprend que le film a arrêté d'essayer. Il tente vainement de masquer la vacuité totale de son scénario en déployant une scène d'action aussi ridicule qu'elle est improbable. C'est laid, ce n'est pas drôle, ce n'est pas intéressant, bref ça prend le spectateur pour un con. Et puis la résolution, je suis désolé mais même pour la beauté du geste, je refuse de croire qu'un gamin formaté par la télé et capable de réciter entièrement une pub soit capable de faire ça. Pourtant, on sent que le film a de l'ambition (toutes proportions gardées). Il essaye de faire rire en montrant des parents se battre à l'ouverture d'un magasin, mais ça se passe véritablement comme ça à chaque Black Friday... On sait que les américains seraient prêts à tuer pour une remise de 10 dollars, c'est pas un gag qu'on nous montre, c'est la réalité... Par contre j'ai aimé que le rôle d'Arnold Schwarzenegger soit à l'opposé de ses personnages habituels. Ça casse pas trois pattes à un canard, mais le voir se démener pour son fils, s'énerver avec son accent autrichien et se prendre une dérouillée, c'est pas trop mal, ça réussi à arracher un sourire de temps en temps. Il y a aussi un plan qui montre une roue de voiture tourner et se transformer en horloge par surimpression. C'est pas grand chose, mais avec ce film on aurait presque oublié qu'on peut faire de la mise en scène ! (Ça doit être fait par le réalisateur de seconde équipe, c'est pas possible autrement) La Course au jouet réussit en quelque sorte un exploit, l'exploit de combiner les défauts de la mauvaise comédie et du mauvais film de Noël. Le résultat est bien pauvre et ne mérite pas votre attention.