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    Crime, société anonyme
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

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    4,0
    Publiée le 14 mai 2023
    Stuart Rosenberg c’est « Luke, la main froide » (1967), le plus célèbre de ses quatre films réalisés avec Paul Newman qui hormis Martin Ritt (six films) n’aura jamais autant tourné avec un même réalisateur. Cette collaboration prestigieuse n’aura malheureusement pas permis à Rosenberg, venu de la télévision, de se faire une place parmi les plus grands réalisateurs des années 1970 à 1980. Le succès ne lui est en effet venu que tardivement avec « Amityville, la maison du diable » (1979), un film d’horreur plutôt moyen, suivi de l’intrigant « Brubaker » en 1980 qui voyait Robert Redford remplacer son ami Paul Newman dans le rôle d’un directeur de prison qui avant de prendre ses fonctions, se fait enfermer dans son propre établissement pour y vivre in situ les déplorables conditions de détention infligées aux prisonniers. On peut encore citer « Le flic ricanant » en 1973 et « Le pape de Greenwich Village » en 1984. Mais il ne faut surtout pas oublier « Crime Société anonyme », le premier film de Rosenberg réalisé en 1960, inspiré d’un fait réel qui permit à Peter Falk de lancer sa carrière sur grand écran avec une nomination à l’Oscar pour un second rôle. Le film inspiré d’un fait réel des années 1930 narrant la formation par un ponte de la Mafia, Louis « Lepke » Buchalter d’un gang dédié (une sorte de filiale en quelque sorte), à liquidation de tous ses opposants ou possibles « balances ». C’est Peter Falk qui incarne avec force de conviction Abe Reles, le tueur immature à la solde de Lepke (David J. Stewart), terrorisant un couple interprété par Stuart Whitman et May Britt qu’il entend manipuler pour en faire l’alibi destiné à masquer ses exactions. Très réaliste car s’écartant peu de la réalité, le film dans la tonalité de la série « Les incorruptibles » très en vogue à l’époque, fait mouche en dépit de quelques maladresses sans doute dues au fait qu’à la suite d’une grève, Stuart Rosenberg licencié a laissé sa place à Burt Balaban, son producteur inexpérimenté qui laissera les acteurs se diriger eux-mêmes. Malgré ces quelques défauts, le film reste totalement convaincant avec un Peter Falk bluffant en psychopathe tour à tour glaçant, hystérique ou émouvant. A voir comme une très réjouissante curiosité.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 juin 2015
    "Murder Inc." a été co-réalisé en 1960 par Burt Balaban dont c'est le seul film connu (si l'on peut dire), Balaban étant décédé jeune à 43 ans, et par Stuart Rosenberg, plus réputé par des films comme "Luke la main froide", "La toile d'araignée" et "Brubaker". Se basant sur des faits historiques, le film relate comment s'est constituée l'organisation "Murder Incorporated" créée dans les années vingt par les principaux chefs de la mafia américaine, regroupés également dans une autre structure plus connue, le Syndicat du Crime, fondé en 1929 par les mêmes caïds mafiosi. "Murder Incorporated" en était le bras armé et des milliers de tueurs étaient chargés d'effectuer des "contrats" à travers tout le pays. Le scénario est centré principalement sur le personnage de "Lepke" (nom réel : Louis Buchalter) , l'un des plus cruels, sinon le plus endurci des chefs de la mafia. Interprété par un acteur méconnu, David J. Stewart, issu de la télévision US, Lepke fut le seul chef mafioso à passer sur la chaise électrique dans toute l'histoire de la criminalité américaine. Il fut dénoncé par un tueur, Abe Reles, incarné par le célèbre Peter Falk, célèbre pour la série "Columbo". Il est quasiment le personnage central et la véritable vedette du film. Il incarne magistralement ce sinistre individu sans scrupules, violent et insensible, manipulateur et assassin. Les principaux protagonistes de cette intrique policière ont réellement existé, tueurs, chefs mafieux et magistrats compris. Le film est fidèle dans son ensemble à la réalité des faits, assassinats, jugements, condamnations et châtiments inclus. Le couple Collins joué par Stuart Whitman et May Britt fut créé par les scénaristes pour donner une consistance mélodramatique à l'histoire. L'élégante suédoise est très convaincante dans son rôle de l'épouse de Stuart Whitman. Bien qu'assez effacé au début, son personnage prend de plus en plus d'ampleur dans la seconde moitié du film dans une composition presque pathétique. Quant à Stuart Whitman, s'il est considéré comme le rôle principal du film, son jeu d'acteur reste moyen dans la peau de Joey Collins, un personnage assez terne, déchiré entre son amour pour la sculpturale Eadie Collins (May Britt) et sa complicité passive dans le gang de Brownsville. Si vous ne connaissez pas ce film, je vous invite à le voir. Vous découvrirez un univers criminel glauque et impitoyable. "Crime, société anonyme" n'est pas un simple film policier, il représente l'une des plus fidèles transpositions sur cette époque et certainement un chef d'œuvre trop inexploré.
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