Il y a dans cette évocation de la petite bourgeoisie parisienne du début des années 70, le lourd héritage de Mai 68 qui en libérant la femme, l'éloigna de la cuisine, et de la vaisselle aussi. Obligeant l'homme, habitué à plus de 2000 ans de soumission féminine, à se remettre à niveau, et fissa, sous peine de goûter aux plaisirs interdits de l'amitié virile, même si, comme d'habitude le Sami Frey a quelque chose d'irrémédiablement féminin, ce qui peut excuser Montand, il était myope. Montand, le ferrailleur qui s'est fait tout seul, amoureux à en crever, prêt à tout pour sa belle, exubérant, charmeur, mythomane, jaloux et violent, et son rival, Frey, l'amour revenu de loin, le sombre, le taiseux, l'artiste qui aime les femmes en les laissant derrière lui. Deux pour une seule femme, la Romy qui brille de mille feux, libre, tiraillée entre la tempête et le calme, qui butine l'un, s'éloigne de l'autre, au point de choisir de ne pas choisir. Un film qui se regarde pour la beauté de la belle, et pour la composition d'Yves, magnifique en géant looser, en jaloux tyrannique qui perd pied, prêt à tout, pour l'amour qui le consume, pour le reste, que du vieux, sauf, et c'est juste incroyable : Isabelle Huppert, jeune.