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Un visiteur
4,0
Publiée le 15 janvier 2008
Nous ne sommes pas toujours en son cœur, et rien de très surprenant aux mensonges mis en scène quand on a vu quelques œuvres de Chabrol. Cela étant dit, le film dégage une telle attraction que l’on s’y plonge entier, observateur, voyeur même, sans peine. Est-ce ‘l’intrigue policière’ qui accroche ? Ou bien les interprètes, les dialogues, les regards, l’océan, le vent, le tout mêlé ? J’ai surtout été frappée par cette absence de clichés, et de ce fait cette pure surprise d’entendre ces répliques fraîches, neuves, parfois dotées d’une finesse et d’une intelligence qui laissent admiratif. Il me semble essentiel de saluer Jacques Gamblin, amoureux magnifique habité par son personnage, Sandrine Bonnaire, douce et aimante, et Valeria Bruni-Tedeschi qui se défend à merveille dans ce second rôle de jeune commissaire humain et doué. Plus on avance dans le film et plus on est bluffé par autant de nouveauté et de sentiments.
Dans le commun d’un bord de mer, dans les teintes grises d’une sombre météo et d’une mer témoin des horreurs de l’homme, une communauté voit le viol et le meurtre d’une jeune fille nourrir les ragots. Claude Chabrol conçoit «Au cœur du mensonge» (France, 1999) comme un fait divers anecdotique soumis à l’appareil cinématographique. Au sein d’une petite campagne, cette communauté a deux causes d’ébranlement : ce crime commis et la venue d’une star de la télévision en vacance, Germain-Roland Desmot. Ce personnage perturbateur, fétichiste des bons mots et des citations (comme souvent dans le cinéma de Chabrol) place la communauté dans son contexte sociale, nationale. Ce choix chabrolien n’apporte rien d’essentiel quant à la nature de l’intrigue mais il a au moins pour but de ne pas déconnecter la communauté de son milieu, de ne pas cloître l’environnement sur lui-même, à l’inverse d’un roman d’Agatha Christie par exemple. La narration nonchalante adoptée là par Chabrol pose le récit sur une accalmie douce. Il n’y a pas de vagues gigantesques, le mouvement du film ne s’emporte pas dans des élans violents ou même de secousses. Les crimes ne sont pas soulignés par des scènes de désespoir ou même par des musiques affreusement déictiques. Même lorsque s’élucide le mystère du violeur, la solution n’a rien d’extraordinaire. Ce naturel froid est présent jusque dans le jeu des comédiens. Valeria Bruni-Tedeschi, sa voix suave apposée sur un bé mol, et Jacques Gamblin sont les figures de cette douceur suspecte. La violence du film existe toutefois, et si elle ne s’imprime pas à prime abord c’est parce qu’elle au cœur de l’image. L’art du film exprime sa propre violence. La peinture qui devient expression de la culpabilité, la photographie qui devient aide à une peinture dépendante (Walter Benjamin est invoqué), l’opéra qui devient champ/chant de la trahison, etc… Nulle étape vers le crime, donc vers le masque du mensonge, n’est pas accompagné par une expression artistique.
c'est toujours un plaisir de tomber sur un Chabrol, on se délecte comme pendant la lecture d'un bon polar. Celui là est un bon cru, j'adhère. Les acteurs sont parfaits, encore la patte de Chabrol.
Un crime horrible se passe dans un petit village breton et tous les regards se tournent vers un artiste, un peintre fragile mentalement. On va suivre les ragots des citoyens, l'enquête d'une commissaire fraîchement débarquée et la relation entre la femme du peintre et la gloire locale. Tout pourrait s'imbriquer mais non, on passe d'une histoire à l'autre, le vrai sujet étant le mensonge. Techniquement, on dirait un film des années 70 avec un son qui crachouille un peu et une image, comment dire, un peu crade. C'est très lent, peu accrocheur en plus et les interprètes sont parfois (très rarement mais bon) un peu faux. Le casting est délicieux, chacun joue bien sa partition mais l'ennui guette. La fin déçoit aussi, peu crédible à mon sens. Chez C. Chabrol, il y a toujours au moins 1 scène qui vaut le coup d’œil. Ici, c'est la révélation de l'identité du tueur, scène magnifique et qui provoque en nous plusieurs émotions (il faut quand même avoir vu tout ce qui précède pour l'apprécier). Une intrigue à tiroirs, une mise en scène à la papy mais bon, c'est sans prétention (enfin j'espère) mais ça reste du cinéma français moyen. D'autres critiques sur
Un film moyen avec pas mal de longueurs. De plus Valeria Bruni Tedeschi n'est absolument pas crédible dans son rôle de commissaire de police, on la croirait à moitié endormie durant tout le film : Claude Chabrol aurait pu choisir une actrice un peu plus dynamique, ça n'en manque pas... On reste également sur sa faim car à la fin, si on connaît l'assassin-violeur de la petite fille, on ne sais pas si celui qui a tué Desmot va se dénoncer ?
Réalisation molle, musique qui n'a rien à voir avec les sujets, pas de plans, les personnages sont vide, les actions sont là, mais pourquoi? On passe un moment ni bon ni mal. On voit les débuts de la chanteuse Adriennne Pauly en tans que comédienne, on assiste à un Gamblin amorphe et malade psychologiquement marié à une Bonnaire en quète de changement. Elle seul est cohérente, quoique parfois... pour un dimanche soir sur la 1, si on a rien à faire.
un très bon film de chabrol: haletant, mystérieux, subtil, et une fin réussie. tout le casting est impeccable, avec une mention spécial pour antoine de caunes
"Heureusement qu'il y a le mensonge; la vie en société serait intenable sinon". Le film illustre cette phrase prononcée par un des héros, l'écrivain animateur de télévision. Comme à son habitude, Chabrol en profite pour faire une peinture acerbe de l'hypocrisie provinciale, ici bretonne, et construit le scénario autour d'une enquête sur un meurtre. Ce qui est remarquable, c'est l'ambiguité permanente des personnages: à la fois menteurs et sincères, essayant de conciler au mieux leurs différentes facettes, et n'y parvenant pas vraiment... Une peinture de la vie telle qu'elle est souvent.
Le film, comme son nom l'indique, est une reflexion pertinente sur le mensonge. Les teintes sombres (allant du bleu au noir) typiques de la Bretagne apportent une dimension symbolique à la notion même de mensonge. Une fois de plus, Claude Chabrol met au second plan l'intrigue au profit de l'ambiance et du message. Les interprétations sont correctes sans pour autant être remarquables à commencer par Valeria Bruni Tedeschi, dont la voix suraiguë et bien souvent inaudible devient, au fur et à mesure du film, agaçante (mais il est possible que ce soit un choix délibéré du réalisateur). Un bon film, qui ne dévoile pas toutes ses clés et prend de la valeur après plusieurs lectures.