René, peintre qui a perdu l'inspiration, donne des leçons de dessin à une jeune enfant de 10 ans. Cette dernière est retrouvée morte assassinée juste après son départ de la demeure de René. Tout semble le désigner comme coupable. Toutefois, la présence d'un autre personnage, Desmot, médecin et érudit (voire un peu pédant) vient troubler la donne d'autant que Viviane, la femme de René, ne semble pas indifférente au charme du toubib.
Un Chabrol très moyen sauvé par de très belles prises de vue sur la mer et les paysages de Bretagne. Le scénario se révèle un peu trop alambiqué. La notion du mensonge qui serait, d'une certaine manière, omniprésent dans les relations humaines est présentée avec moins de maestria que ne le fait Orson Wells dans son film documentaire de 1975 "vérité et mensonge". Chabrol n'en finit pas d'explorer les états d'âme de la bourgeoisie. Malraux relate dans ses "anti mémoires" la phrase d'un confesseur: "au fond, nous ne sommes qu'un misérable petit tas de secrets". La bourgeoisie française -surtout celle de province- a choisi la discrétion à la différence du milieu artistique parisien volontiers exhibitionniste. Mais quoi de plus normal pour un homme ou une femme de cacher une liaison afin de sauver la vie de famille? Évidemment, lorsqu'il s'agit d'un homicide ou/et d'un viol, les choses prennent un autre dimension. C'est là qu'intervient l'univers chabrolien. Dan le film en sujet, Gamblin et Bonnaire forment - au regard de la bourgeoisie- un couple atypique en ce sens que lui est un peintre mais un peintre contraint de donner des leçons de dessin pour survivre. Le jeu de nos deux artistes reste convainquant. En revanche, le film est plombé par le jeu absolument nul de Valeria Bruno-Tedeschi. Le spectateur est en droit de se demander comment on peut donner le titre d'actrice et un rôle (avec un cachet) à une telle personne: diction déplorable, voix éraillée, visage inexpressif, maintien corporel d'une adolescente empotée à qui on demande de réciter un poème en cours de littérature, regard vitreux, démarche sans grâce, j'en passe et des pires. Il fallait bien l'argent de son papa pour la voir à l'écran. Et pendant ce temps, de talentueuses actrices -comme j'en ai vues sur les planches de nos théâtres- piaffent à pôle emploi. Révoltant. Chabrol qui se pique de dénoncer les travers d'une bourgeoisie enrichie, se garde bien, à travers ses films, de dénoncer cet aspect des choses propre à son milieu. Clouzot a eu plus d'audace.