De nos jours, Au revoir, à jamais, serait l'exemple parfait de la frontière existante entre le film d'action des années 90 et celui d'aujourd'hui. A ceux qui sont aujourd'hui gavés de films Marvel et autres blockbusters blindés d'effets spéciaux jusqu'à plus soif, regardez ce que nous on allait voir au cinoche en 1996. Déjà, un film de Renny Harlin. Ça paraît anodin de dire ça mais quand on voit la filmographie du Finlandais depuis Peur Bleue, Au revoir à jamais, c'était l'époque où ses films tenaient encore la route. Et croyez-le ou non mais avec 58 minutes pour vivre et Cliffhanger, on avait là un des plus fameux réalisateur d'action des années 90. Aujourd'hui, encore, je conserve un peu d'indulgence pour lui même si je n'ai vu aucun de ses films depuis Peur Bleue. Et Peur Bleue, c'est 1998. Pour autant, je ne nie pas la stupidité de ce film. J'ai même rien compris à l'histoire et d'ailleurs, il n'y a rien à comprendre. C'est juste une instit' qui, du jour au lendemain, constate qu'elle a été une tueuse d'élite pour le gouvernement américain dans une vie antérieure et qu'elle en a gardé les capacités. Point. Shane Black a greffé par-dessus une histoire passe-partout de terroristes voulant tout faire sauter, il y a même une référence au World Trade Center qui fait froid dans le dos, et emballé, c'est pesé. Ce qui compte avant tout, c'est que le quota de fusillades et d'explosions soit respecté et, à ce titre, la scène finale reste impressionnante encore aujourd'hui. Y a Samuel L. Jackson de présent pour venir distiller ses petites blagues parce que dans un film américain, faut toujours qu'il y ait un rôle de black cool. Et puis Geena Davis qui était un peu la muse du réalisateur à l'époque. Mariés depuis 1993 (c'était alors son troisième mariage pour elle), ils venaient de signer ensemble L'Ile aux pirates l'année précédente qui fut un échec cuisant et ils n'eurent pas plus de chance avec Au revoir, à jamais. Sa transformation à la moitié du film fait toujours son effet et j'imagine sans peine l'entraînement physique qu'elle a dû se coltiner. Tout n'était pas cool dans les années 90 mais les nostalgiques de cette période où sévissaient encore certains survivants des années 80 comme Stallone et des petits nouveaux comme Snipes, Reeves ou L. Jackson, auront, comme je l'ai eu, un souvenir ému pour Au revoir, à jamais. C'est du cinéma d'action à l'ancienne et avec Daylight sorti la même année, on tient là un des derniers spécimens du genre.