Ca faisait longtemps que je voulais voir à quoi ressemblait ce cultissime Psychose et je suis soufflé. Impressionné de voir tout le génie que peut comporter ce chef d'oeuvre apparemment indémodable même un demi-siècle après sa sortie. Le film se démarque autant par son scénario que par son casting, sa réalisation et ses scènes cultes. Il est marrant de remarquer que Psychose est le premier film montrant une femme simplement habillée d'un soutien-gorge et d'un slip. Les choses ont bien changé depuis et il est clair que le cinéma comme Psychose est bien plus agréable et génial à regarder. Tout en retenue et en finesse, avec des plans ingénieux permettant de ne jamais dévoiler une poitrine, on est en droit de regretter cette époque. Toujours est-il que Psychose est aujourd'hui une référence absolue pour les films d'épouvante, en particulier cette fameuse scène de la douche qui, d'après ce que j'ai lu, serait la scène la plus analysée par les étudiants en cinéma. C'est vrai que quand on parle de Psychose, on entend toujours parler de cette scène culte, comme si le film se réduisait à cet unique passage. Personnellement (parce que je déteste savoir ce qui se passe dans un film que je n'ai pas vu), je ne savais absolument pas ce qui se passait dans cette scène sous la douche. Je ne connaissais que l'image classique de Janet Leigh qui crie, et rien d'autre. Je n'étais même pas au courant qu'on avait ici un meurtre (je croyais bêtement que, comme dans tout bon film d'épouvante, l'héroïne s'enfuyait par je-ne-sais-quel miracle). Et non, cette scène est à mon goût cultissime parce qu'elle est surprenante et innovante. Notre personnage principal, qu'on suit depuis le début, se fait assassiner même pas avant la moitié du film. Il est assez rare (c'est même la première fois que je vois ça, je pense) de voir un héros se faire zigouiller bien avant la fin du film. Tuer le personnage principal à l'issue du premier tiers du film est très fort, ça relève clairement du génie. Le spectateur est soudainement déstabilisé, ça perturbe. Et bien sûr ça tombe à pic car le scénario a à peine le temps de s'essouffler que l'intrigue change totalement de cap pour se concentrer sur un deuxième personnage autrement plus important. Marion Crane laisse alors sa place à Norman Bates, le gérant du motel qui s'avère être très intrigant. J'admets que la scène de la douche est cultissime. Les moyens utilisés pour tourner ce passage sont grandioses. Toute l'angoisse et tout le suspense présents avant l'attaque du mystérieux agresseur sont palpables et en ceci, je comprends pourquoi Hitchcock est surnommé "le maître de l'angoisse". Mais cette scène serait-elle aussi culte sans sa musique stressante ? Une musique composée de petits pics sonores et stridents répétitifs et qui a été extrêmement novatrice dans le genre, la référence ultime des films d'horreur qui a inspiré un paquet de films d'épouvante par la suite. Bref, le film regorge d'autres scènes absolument géniales, comme par exemple le contrôle de police effectué par un agent quelque peu insolite. Toute la tension du début du film (qui finira par paraître dérisoire comparée à celle présente à la fin) est mise en place avec ce flic assez étrange qui suit la jeune femme partout. C'est l'acteur Mort Mills qui interprète l'agent à lunettes noires et son personnage est grandiose. Mais, bien évidemment, je ne peux pas parler de Psychose sans aborder le personnage le plus important du film, interprété avec un talent infini par Anthony Perkins. Prenez le physique de Carbonell, ajoutez les mimiques, le sourire et le charisme de Mechlowicz, et vous obtenez Anthony Perkins. Cet acteur a, dans ce film, un talent surdimensionné, j'en suis encore étonné. Il interprète le mystérieux et surprenant Norman Bates et c'est finalement lui qui s'octroie le rôle principal du film. A partir de la moitié, on bascule subitement dans une intrigue à laquelle on se s'attendait pas du tout et encore une fois, je trouve ça génial. Son caractère est tellement complexe qu'il en devient passionnant. Ceci transforme complètement le film qui devient alors extrêmement psychologique et recherché. Intelligent et tout simplement génial, je ne vois pas quoi dire d'autre. Le film nous offre un final digne de ce nom, surprenant et macabre à souhaits, dans une tension des plus dingues. Cette angoisse passe par le biais d'un autre personnage, à savoir le manoir de Norman Bates. On n'a pas la chance de visiter toutes les pièces du manoir mais les quatre ou cinq qu'on peut voir suffisent à rendre le spectateur nerveux. Même l'extérieur de la baraque est super impressionnant, on a toujours des scènes en plongée ou contre-plongée qui donnent une imposance de dingue à cette simple maison. Dès que la caméra passe le pas de la porte d'entrée, le spectateur est plongé dans un état de stress qu'il ne peut quitter qu'une fois revenu à l'extérieur. Du génie à l'état brut. Ma critique complète : http://0z.fr/WpQKg