Alfred Hitchcock est, de mon point de vue, l'un des réalisateurs les plus surestimés. Passé ce constat que beaucoup se feront un plaisir de contredire, il faut bien lui reconnaitre cette œuvre : "Psychose". Sans entrer dans les détails de la genèse de ce film, il suffit de s'arrêter sur un ou deux détails pour être satisfait du résultat général. Si la mythique scène de la douche trouve sa place à un moment où, bien entendu, on s'y attend compte tenu de la réputation qui précède le film, j'ai quand même eu le droit à mon quota de surprises. A commencer par la prestation de Anthony Perkins qui, à mon sens, peut aisément être cataloguée comme l'une des plus troublantes du cinéma de genre. Norman Bates a, en sa personne, un visage aussi doux et juvénile qu'il est sec et agressif. Une dualité constamment nuancée par de bons choix narratifs, un scénario sans étincelles qui fonctionne et un casting talentueux. Voilà, "Psychose", c'est d'abord et avant toute chose l'introduction d'un antagoniste complexe d'envergure qui peut, encore aujourd'hui, tenir la dragée haute à ses confrères. Au delà de ça, hormis un plan riche et, pour l'époque, magistral (caméra braquée sur l’œil qui s'éloigne), je n'ai pas décelé énormément de détails qualifiables d'unique. Contrairement à la majorité, je ne suis absolument pas fan de l'ultime plan. On se serait arrêté juste avant, sur une voix-off, ça m'aurait paru beaucoup plus justifié. "Psychose" ne présente pas non plus d'enjeux particuliers, si ce n'est la folie qui entoure notre maitre d'hôtel. Quoiqu'il en soit, le film ne vole pas sa réputation, mais, à nouveau, Hitchcock ne m'a pas transcendé. Cela n'en demeure pas moins, de ce que j'ai vu de sa filmographie à ce jour, sa plus belle réussite.