Très bon thriller, qui a plutôt bien vieilli, malgré l'avancée technologique des moyens d'espionnage et de nos caméras de cinéma. De l'action et du suspens, se regarde très facilement.
Depuis quinze ans qu'il a débuté sa carrière de réalisateur en 1983 dans le sillage de celle de son frère Ridley, Tony Scott a démontré sa capacité à s'adapter à tous les genres avec toutefois une très nette inclinaison pour le film d'action à grand spectacle qui est celui où il obtient ses meilleurs scores au box-office. Ainsi "Top Gun" en 1986 et "Jours de tonnerre" en 1990 ont permis à Tom Cruise de se révéler puis d'asseoir son statut de star. Quant à "USS Alabama" en 1995, solide suspense militaire sur fond de guerre froide, il donne l'occasion à Scott de travailler pour la première fois avec Gene Hackman qu'il retrouve donc après l'échec de "The fan" pour ce thriller haletant posant mine de rien derrière son aspect divertissant une alerte sur le poids des nouvelles technologies qui constituent à terme une menace pour les libertés individuelles . On sait que Gene Hackman avait participé 23 ans auparavant au film de Francis Ford Coppola, "Conversations secrètes" qui posait déjà le problème alors que la technologie dans le domaine était encore approximative. Le scénario est d'ailleurs écrit par David Marconi qui a déjà travaillé avec Francis Ford Coppola pour "Outsiders" (1983) et "Rusty James" (1983), ce qui renforce encore la connexion avec le réalisateur du "Parrain". A contrario, pour ce qui est du traitement visuel de l'action, la propension à l'efficacité immédiate de Scott l'éloigne forcément du lyrisme flamboyant qui caractérise une partie de l'œuvre de Coppola. Le montage très serré permettant de relier en permanence l'action avec la traque technologique donne parfois le tournis, petit excès de virtuosité que Tony Scott poussera à son paroxysme sept ans plus tard avec le quasi stroboscopique "Domino" (2005). Willie Smith, devenu la "vedette noire" en remplacement d'Eddy Murphy depuis "Independence Day" (Roland Emmerich en 1996) et surtout "Men in Black" (Barry Sonnenfeld en 1997), est Robert Clayton Dean avocat spécialisé dans les accidents du travail qui par un coup du sort prend la place d'un autre, témoin de l'assassinat d'un sénateur récalcitrant à voter une loi sur les télécommunications donnant potentiellement plus de pouvoir à la NSA (Agence de renseignement des services secrets américains) . Dès lors la chasse à l'homme s'organise, donnant l'occasion à Tony Scott de déployer tout son savoir-faire qui est grand pour œuvrer avec sa caméra en milieu urbain. Gene Hackman arrive au milieu du film en ancien agent de la NSA devenu hacker pour soutenir le fuyard qui ne comprend toujours rien à ce qui lui arrive. La psychologie des personnages n'est pas décryptée plus que nécessaire, Scott étant surtout intéressé par l'action qui se déroule et l'exposition des formidables moyens technologiques à la disposition des gouvernants dont la plupart des citoyens ignorent la puissance. C'est sûr, après "Ennemi d'Etat" personne ne pourra dire qu'il n'est pas informé ! Le film parfaitement calibré avec en cadeau la très jolie Lisa Bonet remplit parfaitement son office et sa carrière au box-office ne constitue donc pas une surprise. C'est sûr, avec la mort de Tony Scott en 2012, Hollywood a perdu un de ses meilleurs artisans.
Tout d'abord en soit c'est un film d'action sans temps mort, avec un casting XXL. Ensuite le thème de la surveillance de tout et tout le monde est explicite...15 ans avant les révélations de Snowden. Enfin rien n'a vieilli sauf la coupe de cheveux des mercenaires. Dommage pour la séquence invraisemblable où une vidéosurveillance d'une boutique est exploitée pour en faire une vidéo panoramique ou qui devine l'envers d'un objet "par extrapolation"... sans cette erreur idiote, c'était parfaitement emmené.
Voilà un film qui contre attente a plutôt bien vieilli, autant par son sujet que par sa mise en scène. L'intrigue est bien sûr peu originale mais son traitement pied au plancher nous happe dès son générique de début, dynamique, bien mis en musique et nous présentant les grandes lignes de ce qui va suivre. Fait avant le 11 septembre, le sujet prend une tournure très actuelle depuis cette date et la signature du Patriot Act (à peu de choses près, ce que les méchants du film veulent et appliquent). L'arsenal technologique est impressionnant (et depuis, les progrès accomplis dans ce domaine sont immenses), la machine est implacable mais comme toujours, l'humain reste l'outil le plus puissant car il pense mieux et seul. Bref, le film est palpitant, T. Scott gère parfaitement le rythme de son film, alternant scènes d'action spectaculaires et dévoilant ses personnages peu à peu (tout en restant dans certaines conventions tout de même), laissant ses acteurs en roue libre (W. Smith, G. Hackman dans un rôle qui fait la jonction avec celui qu'il tenait dans "Conversation secrète", J. Voight, le tout entouré de seconds rôles au visage connu comme B. Pepper, J. Black, L. Dean, S. Caan, J. Busey et l'énorme T. Sizemore). Pas vraiment de temps mort jusqu'au final sanglant. Réflexion sur l'invasion de la vie privée par une technologie utilisée à des fins douteuses, thriller impeccable, produit calibré aussi mais efficace et agréable avec un T. Scott à la mise en scène dynamique mais qui sait se poser quand il faut et pas trop épileptique. D'autres critiques sur
Doté d'un scénario impressionnant, "Ennemi d'Etat" captive donc par son histoire réaliste et bluffante. De plus, la réalisation est superbe avec des scènes d'espionnage intense qui mène à réflexion sur le monde d'aujourd'hui. Par ailleurs, les acteurs sont très convainquants surtout Will Smith. Ainsi, le film nous captive pleinement du début à la fin avec une course pour la vérité vraiment divertissante.
Ennemi d’État est un petit bijoux dans le domaine des films d'espionnage. L'intrigue est certes classique et très "américaine" mais ça tient en halène jusqu'à la fin et ça donne même parfois des frissons tant il montre une réalité probable.
Un bon thriller à l'ancienne dans lequel Will Smith nous offre une partition différente de ce qu'on a pu voir avant ce film. Gene Hackman est aussi bon et Jack Black (si si) pas mal en geek. Signé par le regretté Tony Scott qui n'avait pas sans pareil pour nous livrer des films d'actions efficaces