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Pascal
159 abonnés
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4,0
Publiée le 29 avril 2022
La collaboration fructueuse entre Carlos Saura et Geraldine Chaplin, sa compagne de l'époque a été à l'origine de neuf films particulièrement originaux et très intéressants.
Parmi ceux ci figure " Cria cuervos " à la fois le plus capé ( il obtint le grand prix du jury à Cannes) et le plus connu du grand public, même si Saura n'en fait pas son film préféré.
C'est en tout cas un opus très réussi et particulièrement émouvant de la carrière du metteur en scène espagnol, considéré chronologiquement après Bunuel et avant Almodovar comme le plus important cinéaste de la péninsule ibérique.
Mêlant passé, présent , futur, le scénario s'attarde sur une des trois jeunes sœurs de la bourgeoisie qui deviennent orphelines de mère ( vénérée par ses enfants) puis de père ( personnage distant, autocentré et antipathique)
Film qui aborde le thème du déchirement provoqué par la perte d'un proche chez un enfant, tout en abordant avec distance le contexte de la dictature franquiste, c'est une œuvre bouleversante, très réussie, à la hauteur de sa réputation et qui n'a pas pris une ride.
Malheureusement pour Saura, "cria cuervos" a un peu masqué à l'international le reste de sa filmographie. C'est vraiment dommage car " cria cuervos " n'est en rien le seul film de grande qualité du réalisateur. Les exemples abondent dans une filmographie particulièrement riche au plan quantitatif et qualitatif.
"Nourris des corbeaux et ils t'arracheront les yeux", avec le début de ce proverbe espagnol, le ton du film est donné d'entrée. Mais au beau milieu de ce drame s'élève une orpheline prénommé Ana, qui face à l'incompréhension qu'évoque notamment magistralement le "Porque te vas" de Jeannette, rejette et accuse ce monde adulte qui l'entoure. C'est une Ana adulte, qui évoque se passé d'une jeunesse malheureuse, qui semble être synonyme d'une période franquiste tout juste révolu à l'époque du film, où l'on sait ce que l'on quitte sans pour autant savoir vers quel avenir on se dirige. Mais c'est aussi le reflet d'une face trop souvent oubliée de notre enfance, celui de la découverte du monde et son hypocrisie, de l'apprentissage de la vie, où nos volontés (le retour de sa mère pour Ana) se heurte au mur de la réalité. Immanquable, ne serait ce que pour découvrir ce qui se cache derrière cette célèbre chanson de Jeannette.
Avec « Cria Cuervos », Carlos Saura signe un film sur les souvenirs d’enfance. Il y a plusieurs modes d’expression et de réminiscence des souvenirs, et le film en évoque quelques-uns, comme la musique, chaque femme des trois générations différentes faisant appel à un morceau musical particulier pour se remémorer le passé, ou les photos, devant lesquelles Ana emmène sa grand-mère. Saura exprime ici ceux de Ana adulte par des procédés spécifiquement cinématographiques. Ils deviennent ainsi un mystérieux mélange de réalité, de fantasmes, de rêves, et d’obsessions. La déchirure fondamentale de cette petite fille devenue femme est la disparition de sa maman (c’est à cette fracture que se réfère « Por que te vas »). Avec celle du père qui la suivra, la mort est extrêmement présente dans l’esprit de l’enfant, qui croira même avoir un pouvoir sur elle. Ses interrogations, ses tentations de révolte, l’incompréhension, parfois le rejet du monde des adultes sont superbement montrées. Mais c’est aussi un film d’espoir, individuel et collectif. Comment ne pas voir, dans la dernière scène, s’ouvrir l’avenir d’une petite fille libérée de sa culpabilité et de ses blocages, et celui d’une Espagne qui tournait la page du Franquisme ?
Très fine plongée dans la subjectivité enfantine et dans une famille bourgeoise traditionnelle, avec ses souffrances et ses faux-semblants. D’un point de vue historique c’est aussi un grand témoignage sur la société franquiste finissante. C’est peu de dire que le film est hanté par la mort…
A défaut d’une attaque virulente du régime franquiste, tel que le film nous a été vendu à sa sortie, cette œuvre hispanique à la narration éclatée, car basée sur des flashbacks, est surtout une vision terriblement tragique de la relation de l'enfance face à la mort. La sensibilité enfantine et la place qu’occupent les souvenirs tourmentés de cette gamine endeuillée donnent à ce drame une force émotionnelle irrésistible. Bien sûr, la musique de Jeanette est géniale, mais ce qui est réellement inoubliable, c'est le jeu de la petite Ana Torrent.
Tourné dans les derniers mois du franquisme, Cria cuervos est un film tendre et onirique qui raconte l'histoire de trois jeunes sœurs issues d'un milieu bourgeois spoiler: confrontées à la mort de leur mère puis de leur père. Le long-métrage, qui s'ingénie à brouiller la frontière entre rêve et réalité, porte un regard très touchant sur le monde de l'enfance, ses songes, ses logiques et sa confrontation à l'univers des adultes. En creux, Carlos Saura porte un regard critique et désabusé sur cette Espagne dirigée par des militaires et des petits bourgeois baignant dans un système sclérosé, poussiéreux et hypocrite. Avec la très belle chanson de Jeanette, Porque te vas.
Nous sommes bercés dans l'Espagne franquiste, à huit-clos dans une maison et baignés dans l'Espagne bourgeoise et très pieuse. Un bon portrait de cette Espagne des années 70.
Un très bon film sur l'enfance, sans naïveté et sans scrupules : le regard de l'enfant prédomine, traversé par des êtres imaginaires, des souvenirs, et par différentes scènes qu'il n'aurait jamais dû voir, et que les adultes pensent qu'il ne comprendra pas. Pulsions de vie et de mort se mêlent aux jeux, aux repas familiaux, et se glissent la nuit, durant les insomnies de l'enfant. C'est un film magnifique et subtil, qui sait bien nous faire frémir, mais aussi sourire, face aux pensées et aux comportements enfantins.
Si vous cherchez un petit film pour vous accompagner dans votre déprime, celui ci fera l'affaire ! On alterne entre scènes ennuyeuses ou déprimantes. Cependant, on notera que la mère et la fille jouent vraiment bien et sauvent le film en rendant tout très émouvant. J'ai cependant eu du mal à situer les personnages, on est vraiment fixé après une demi heure de qui est qui... C'est assez spécial. Soit je le conseil si le sujet de la mort vous intéresse...
Un petit bijou du cinéma d'une infinie tristesse. La mise en scène est soignée, la petite Ana Torrent admirable. Le récit est certes un peu lent mais magnifique.
Film très émouvant. Je trouve la jeune actrice Ana Torrent extrêmement douée, j'ai rarement vu une gamine aussi bonne actrice elle a un visage froid mais parfois attendrissant. Les scènes ou l'on entend la chanson "Porque te vas" sont très réussie, certaines sont magiques.
Le récit de trois orphelines et de leur quotidien et de leur histoire dramatico-dramatique familiale par l'une d'entre elles. Ouais donc, il me faudrait une nouvelle livraison d'adjectifs et de synonymes de "lent, ennuyeux, pénible, lénifiant, vide, inutile, creux" et de bien d'autres encore.
Ah je crois que j'ai trouvé : "végétatif". L'intellobobo dira que c'est merveilleusement contemplatif et intimiste et glissera "portrait" entre les deux tout en meublant avec le verbiage du contrôle habituel des dégâts. Moi, je dirai simplement : "végétatif". Et bien sûr, une heure et quarante minutes de ce truc, c'est une purge, une purge inconcevable.
Evidemment j'ai presque tout regardé en accéléré avec des sauts de carpe de temps en temps. Malgré tout, j'en ressors lessivé. Une lumière rouge s'est allumée là-haut comme un avertissement : cette pitoyable colique intello (?) sentimentale met à l'amende toutes les saisons de la Petite Maison dans la Prairie. Victoire par knock-out, j'aurais jamais cru ça possible.
Un excellent film philosophique et politique. On ne s'ennuie pas une seconde. On est tout de suite pris par l'histoire de cette petite fille, la rencontre entre l'innocence, la réflexion et l'esprit malsain. Le scénario est très bon, à tous points de vue, la musique est un des points forts du film. Les comédiennes sont parfaites, surtout les enfants. Outre l'histoire de base, le film traite de thèmes sous-jacents, il fait réfléchir.
A Madrid, au crépuscule du milieu triomphant et décadent des officiers franquistes, les traumatismes d’une enfance confrontée à une mère adorée et malheureuse en couple disparue prématurément, et à un comportement d’adultes pour le moins irresponsable qui lui fait entrevoir trop de choses qu’elle ne devrait pas connaître. C’est tellement bien fait, par touches successives, qu’on finit avoir l’impression d’être dans la tête de la petite fille, craquante et bouleversante - comme l’adoration qu’elle a pour sa mère. La BO est particulièrement réussie, dès le générique, et se termine par un approprié « Porque te vas » chanté par Jeanette, qui deviendra un tube. Film primé à Cannes. Cría cuervos est le début du proverbe espagnol « Elève des corbeaux… et ils te crèveront les yeux »
Ce film je l'adore , mais il me met mal à l'aise . La petite Ana , si jolie et avec une bouille si adorable , ne l'est en réalité pas tant que cela . J'aime beaucoup , scénario et histoire recherchée . ^^