Je suis étonné de la moyenne assez basse de ce film, qui est probablement une des pointures du cinéma d’action des années 90, et accessoirement, un des gros bons films de Stallone.
Cohen dans sa bonne période, livre ici une petite pépite.
Je commence par le casting. Stallone d’abord, très efficace. Il a ici un rôle taillé sur mesure pour lui, et il est convaincant du début à la fin. Charismatique, investi, il a un coté héroïque et humain en même temps qu’il rend très bien. Une prestation soignée donc. A ses cotés, Amy Brenneman. Actrice assez rare, qui joue ici avec finesse un personnage attachant, bien écrit. D’ailleurs, c’est l’intérêt global de Daylight d’avoir des personnages solides. Certains sont un peu caricaturaux peut-être, mais ils ont bénéficié d’une individualité, ils ont tous un caractère propre, et cela donne du relief indéniablement au film. Le reste des acteurs est d’ailleurs bien lui aussi, avec quelques disparités bien sur, puisque parfois quelques-uns sont en surjeu (c’est le cas de la petite frappe de service). A noter que si l’on vend le film un peu aussi avec Mortensen maintenant, celui-ci a un rôle ténu.
Le scénario est très bien trouvé. Le début est solide, la présentation des personnages bien faite, on rentre très vite dans le vif du sujet, lorsque le film est lancé il ne s’arrête plus. Les 114 minutes du métrage passent sans problème, avec des rebondissements à gogo, de l’action, une part d’émotion aussi même si c’est très hollywoodien, bref on ne s’ennuie pas. L’idée de départ est remarquablement exploitée. Je mettrai un petit bémol peut-être sur quelques lieux communs, des moments attendus, notamment avec le chien, et quelques facilités scénaristiques, même si honnêtement elles sont loin de plomber le film.
Sur la forme, Daylight est du même tonneau. La mise en scène de Cohen est très efficace. Elle est nerveuse, elle bouge bien, elle fait souvent monter la tension et le suspens. Niveau cadrages, choix des plans, il n’y a globalement rien à redire. La photographie est elle aussi au niveau. Très lisible, elle rend très bien l’atmosphère de ce tunnel dévasté, souvent oppressante et angoissante. Les décors sont d’ailleurs une réussite. Il y a eu un grand soin apporté de ce point de vue, et c’est surtout la partie dans le grand tunnel principal qui impressionne, avec un rendu des destructions superbe. Les scènes d’action sont en accord avec le reste. Elles sont excellentes. L’explosion dans le tunnel est décapante, avec des effets pyrotechniques qui décoiffent littéralement. Il y a aussi des moments de bravoure avec l’eau notamment (qui succède au feu) qui valent leur pesant de cacahuètes. Enfin on notera une bonne bande son, même si elle est parfois un peu discrète.
En clair, Daylight est une réelle réussite, un bon triplé pour Cohen après Dragon, l’histoire de Bruce Lee et Cœur de dragon. Nerveux, spectaculaire, porté par une interprétation solide, très convaincant sur la forme en exploitant efficacement son budget de 80 millions, on ne pourra lui reprocher que quelques personnages un peu caricaturaux (ou franchement avec celui de Mortensen en particulier), quelques poncifs et lieux communs. C’est finalement peu de choses. A voir vraiment, sauf pour les allergiques à l’action, à Stallone, ou aux tunnels.