Revoir le bossu de notre dame maintenant me fait comprendre que Disney est capable de faire des œuvres à la fois grandioses, épiques, belles, émouvantes mais aussi violentes et cruelles.
L’histoire se concentre sur Quasimodo, un jeune homme laid qui sonne les cloches de Notre Dame de Paris et qui rêve de voir le monde des humains, chose que son maître Frollo refuse. Mai un jour Quasimodo tombe amoureux de Esmeralda, une bohémienne, et à partir de ce jour, Paris ne sera plus pareil, tout comme Notre Dame et bien sût Quasimodo. La révolution se met en marche.
Malgré la présence de trop de chansons (qui sont la plupart excellentes) et d'un humour pas vraiment utile (même si il faut atténuer l'horreur de l'histoire) avec les gargouilles car ça casse un peu le rythme de l'intrigue (cela dit la chanson de joie de Quasimodo qui se termine par la chanson de Frollo, l'enchainement est superbement maitrisée). Le film est ponctué de plans de malade comme celui de Quasimodo qui sauve Esmeralda des flammes (la caméra est en mode plan séquence aérien) avant d'enchainer sur une référence à king kong (d'ailleurs la fluidité du plan pourrait être signée par Peter Jackson) à la fluidité exemplaire, servi par des effets spéciaux visuels bien travaillés. Alors dommage que le bossu ne puisse pas finir avec la belle Esmeralda et que le personnage de Phoebus est trop superficiel, trop dans le style prince charmant venant d'une plage californienne. Mais ça ne veut pas dire que les personnages sont mal écrits, mal développés: Quasimodo est vraiment très bien travaillé, on ressent sa solitude, ses doutes, sa peine, sa joie, sa tristesse, son amour pour la bohémienne. Frollo est un des méchants les plus cruels et salement charismatiques de Disney, il ressemble à un psychopathe. Esmeralda est un des personnages féminins les plus beaux mais aussi un personnage fort et rusé et romantique. D'ailleurs le trio romantique n'est pas Phoebus, Esmeralda et Quasimodo, mais Frollo, Esmeralda, Quasimodo. Le sexe est omniprésent dans la façon que Frollo fait tout pour refouler sa passion (quitte à en mourir) et les déhanchés de Esmeralda rendent fou. Le film est violent dans sa façon de représenter un monde qui peut changer d'apparence (beau et fantasmé par Quasimodo, laid et cruel par Frollo).
Accepter l'indifférence est le message du film mais le fanatisme religieux (et racial aussi) est un danger pour la société et peut conduire au chaos.
Le film se termine bien, mieux évidemment que le livre de Victor de Hugo, Quasimodo est accepté par ceux qui l’avaient qualifié, le considérant comme le héros, l’être bon, le guide qui conduit les hommes vers le droit chemin.
Malgré un traitement sérieux, Le bossu de notre dame est vraiment un classique de Disney. Dommage que sa suite, qui permet tout de même de rendre justice à ce pauvre Quasimodo en lui donnant une amoureuse, est trop lisse, trop prévisible, trop cliché. Le bossu de notre dame est un film à voir et à revoir aussi.