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landofshit0
285 abonnés
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3,5
Publiée le 4 juillet 2014
Si le film contient des moments forts et parfois même intense émotionnellement,ça ne l’empêche pas d’être quelque peu longuet. Le jeu des acteurs (les fils) est trop appuyé dans le dramatique,c'est un jeu d'une autre époque. Qu'elle était belle ma vallée est un beau film sur la famille et les valeurs,il lui manque tout de même d'un rythme plus régulier pour être une franche réussite.
Ne nous y trompons pas, on a bien affaire là à un chef d'œuvre capital du 7ème art. John Ford a totalement repris à son compte le projet de ce film porté par Darryl Zanuck en recastant certains rôles en amenant son équipe fidèle avec qui il travaillait parfois depuis 25 années. Il faut préciser qu'il ne s'était pas trompé car le scénario, l'histoire de cette famille de mineurs est émouvante et raconte à elle seul de façon intemporelle, les drames que rencontrent les communautés ouvrières lors de crises économiques ou de mutations. En cela elle est toujours d'actualité. C'est un drame profond qui dépasse le drame social qu'il décrit aussi avec ces moments forts de critiques du cynisme, de la calomnie, de l'hypocrisie et de la lâcheté des hommes. il parle aussi de ce drame si irlandais de l'obligation d'émigrer afin de survivre qui vient déchirer les familles. On n'arrive pas à croire que le tournage a eu lieu en Californie près de Malibu, tellement on est immergé dans ce village minier du pays de Galle au sein de cette vallée qui fait aussi penser à l'Irlande chère à John Ford et Maureen O'hara . La photographie en noir et blanc est tout simplement sublime et fait penser à des tableaux. Tous les acteurs sont excellents et totalement crédibles sans parler des très nombreux figurants plus vrais que nature. Là où John Ford est un génie c'est que l'on ne trouve aucun détail anachronique ou inutile et lorsque l'on sait qu'il ne faisait le plus souvent qu'une prise, parfois 3 au maximum, on ne peut être que subjugué par le maître. Les 5 oscars à Hollywood malgré la concurrence incroyable ( Citizen Kane, le faucon maltais...) de cet âge d'or du cinéma américain sont largement mérités. On comprend qu'il soit encore visionné dans les écoles de cinéma.
Qu'elle était verte ma vallée est l'occasion de découvrir un autre aspect de l'oeuvre de Ford, le réalisateur lyrique et presque engagé auprès de la condition ouvrière, poète et esthète visuel comme à l'accoutumée. Rarement un film n'a évoqué avec autant de justesse la nostalgie d'une enfance heureuse et perdue et même si le film est très ancré dans les codes cinématographiques des années 40, le ton de l'ensemble, entre bonheur et fureur contenue oscille entre Dickens et même Zola. L'ensemble est particulièrement touchant, les personnages interprétés de façon shakespearienne avec beaucoup d'intensité donnent une pointe de magie supplémentaire.
Un des chefs-d'oeuvre de Ford qui est ici au sommet de son art. Tout le film ou presque est vu au travers des yeux d'un enfant, ce qui explique la candeur de certaines scènes. Mais cela n'empêche jamais Ford de montrer l'envers du décor, la dissolution de la communauté familiale, et les mauvais côtés de la tradition lorsqu'elle se fait intolérante. Pourtant, l'enfant, dernier tenant de la tradition, continue d'y croire, c'est ça qui rend le film si émouvant. Sur un plan visuel, Ford trouve de sublimes diagonales et la grande profondeur de champ lui permet d'amener tout un peuple dans le plan. Quant aux acteurs, ils sont tous exceptionnels. Voir mon analyse complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Qu'elle était verte ma vallée. Une citation qui résume l'intégralité du film de John Ford, un metteur en scène qui par les mots et les images constituent un film majeur des années 40. Et quel charme ! Quelle bouffée de nostalgie et de mélancolie ! D'après les anecdotes qui découlent de ce film, l'intégralité du casting se revoyait régulièrement, année près année, comme si les acteurs et actrices constituaient une famille. Cette notion propose une telle authenticité dans ce film que c'est la première fois où je ressens une telle sensibilité à l'égard de cette famille d'ouvrier. En 3 actes, Qu'elle était verte ma vallée sublimée par la réalisation de John Ford propose une succession d'émotions : de la joie à la tristesse, du confort à l'incertitude. Finalement, le film retrace les habitudes quotidiennes d'une famille des années 40 sans fioriture qui pouvait paralyser l'oeuvre. La première demie-heure fait office d'une exposition bien ficelée, présentant le cadre, le contexte et les personnages qui composent ce village au sommet d'une colline. Puis, rapidement, l'élément déclencheur, la mise en grève par un syndicalisme bouscule les habitudes de chacun ; le voisinage n'est plus familier, la cupidité des hommes effacent ce "paradis vert". C'est certainement le troisième acte qui m'a le moins convaincu malgré une fin très émouvante où on sent une certaine volonté de traîner en longueur certains passages. Cela n'enlève en rien la qualité exceptionnelle du film et de sa restauration. Une oeuvre qui traverse les âges sans prendre une ride avec un casting parfait, une trame narrative simple mais complexe. Alors oui, Qu'elle était verte ma vallée mérite un visionnage (et plus, si affinité). Point positif également du côté de la BO.
Encore un bon film de Ford, porté par des acteurs convaincants, très bien filmé et photographié et bien écrit, que ce soit au niveau des personnages ou de l'histoire qui dégage une grande nostalgie. Dommage que par moment le tout manque de rythme, car ça reste dans l'ensemble réussi.
Film absolument bouleversant, « Qu’elle était verte, ma vallée » prouve définitivement que le formalisme fordien est un humanisme. L’incroyable force visuelle du film (qui évoque l’âge d’or du cinéma muet dans son intensité et sa puissance d’évocation) est en effet au service d’une poétique et d’une politique. La grande idée du film est d’adopter le parti-pris d’un enfant, ce qui permet au récit de sortir de tout manichéisme - le patriarcat à l’ancienne est autant critiqué pour sa capacité à reproduire la figure de domination capitaliste qu’il est montré sous un angle attachant et nostalgique pour son aspiration à une éthique de vie. De la même manière, la religion est montrée sous l’habit généreux du pasteur qui soutien et guide cette communauté dans ses épreuves (il va jusqu’à défendre le syndicalisme naissant !) et sous celui détestable de la bigoterie du diacre – qui d’ailleurs gagne la partie et contraint le premier à l’exil. Cette dimension féérique lié à l’enfance permet aussi à Ford de donner à son film la dimension du conte, lui insufflant une puissance d’expression visuelle inégalée : le village, très expressionniste, construit en pente vers la mine, plantée comme un Dieu colérique qui libère ses flots d’ouvriers, tantôt vibrant comme un ruisseau printanier, tantôt asséché, véhiculant les cadavres du monde industriel. Ou encore cette nature à la fois édénique (le miracle de la guérison du gamin, dans une scène hallucinante aux tonalités bibliques, ou l’évocation, dans la première partie, d’une harmonie spirituelle que l’homme peut trouver dans la nature) mais aussi assimilée à un enfer dantesque (la colline qui se noircit avec l’activité minière, les montagnes menaçantes qui enserrent le village, illustrant l’asphyxie du monde ouvrier). La mise en scène chez Ford atteint un tel niveau d’incandescence qu’il suffit de penser à la séquence où les fils Morgan, mécontents de leur situation professionnelle, osent parler à table et rompre le silence imposé par le père, pour voir comment, par la seule force de son découpage, le cinéaste parvient à déployer toute la puissance révolutionnaire qu’un mouvement politique comme le socialisme peut avoir sur l’ordre établi. A travers cette scène, c’est la nature même de son geste de cinéaste qui s’illustre, mêlant la peinture nostalgique d’un monde qui bascule avec celle d’un combat dont l’importance dépasse le destin et la tranquillité individuelle. Cette dimension du conte permet aussi à Ford de faire passer la pilule d’un récit d’une noirceur terrible, où chacun se brise contre la violence sociale (la désagrégation de la famille, la mort comme compagnon pour toutes et tous) et contre la bêtise humaine (l’hypocrisie des uns, l’avidité des autres). Une noirceur qui, comme c’était le cas dans les « Raisins de la colère » est pondéré par une croyance absolue sur la possibilité de s’unir et de lutter pour une cause supérieure, pour le bien de la communauté. Cet humanisme vibrant, Ford parvient à le laver de tout moralisme simplisme et de tout optimisme béta en le transcendant par la poésie qui est la force de son art. Nous proposant ainsi la plus haute idée qu’on puisse se faire du cinéma.
Un peu decu par ce film.Surement parce que j'attendais mieux de l'adaptation de mon livre préféré.Trop court,trop de details passés.Il manque l'emotion du livre malheureusement.Il est vrai que c'était potentiellement difficile de suivre huw de 6ans jusqu'a l'age final. Tout va trop vite,la souffrance du huw n'est pas ressentie,le combat des mineur n'est pas assez exploité. Je met tout de meme 3 etoiles pour ce film,tres bien interprété,tres bien filmé,et parce que l'histoire est belle. Pour une fois,un remake me ferais plaisir,voir la vallée verte noircir avec les années...
Encore un film qui m'a touché, une véritable fresque cinématographique. Histoire d'une famille dans un petit village minier . Les bonheurs,les malheurs, les grèves,les amours,les destins..... s'entremêlent dans ce film et les acteurs sont sublimes.
Je viens de voir ce film pour la première fois, en salle et en version pellicule....On reconnait la patte de John Ford pour la réalisation, et sa photo avec des plans fixes, eu égard à son expérience dans le cinéma muet, enfin une excellente Maureen O'Hara:-))
Même si dans l'imaginaire collectif le nom de John Ford est systématiquement associé au western, son oeuvre de plus 50 longs métrages regorge d'univers différents dont ce grand succès populaire: Qu'elle était verte ma vallée. Ford construit ici une sorte d'anthologie familiale structurée sous une forme proche d'un feuilleton moderne où les arcs scénaristiques centrés sur un ou plusieurs membres de la famille Morgan s'enchaînent avec pour dénominateur commun cette bourgade minière galloise et cette maison de famille qui transpire la vie. Ces épisodes exploitent les traits de caractère des différents personnages (joliment écrits, dans leurs interactions entre eux notamment) pour aborder des sujets variés et mêmes assez tabous pour l'époque comme le puritanisme chrétien, la discrimination scolaire envers les zones rurales ou le divorce. Le défaut de cette organisation du film c'est que certaines sous-intrigues demeurent peu exploitées voire complètement irrésolues. Mais ceci s'explique probablement par le fait que le personnage principal du film n'est pas tant la famille Morgan et ses membres mais bien ce village minier auquel Ford a donné corps et voix tel un vrai démiurge. Les décors sont peu nombreux mais inoubliables et en particulier ce plan récurrent et mémorable de cette rue montante maculée de maison au fond de laquelle se dessine le puits de la mine. Cette dernière est tantôt mère nourricière, tantôt bourreau pour ces êtres qui lui dédient leur vie avec une dévotion aveugle sans faille. On retrouve d'ailleurs toute la maestria de Ford pour diriger des foules anonymes et créer un réel sentiment de vertige. La mise en scène est solide mais c'est surtout la photographie qui tire son épingle du jeu avec son style élégant et détaché qui contraste avec la viscéralité de l'univers minier. Les magnifiques chants gallois qui émaillent le film éclipsent par ailleurs une musique très discrète. En tant que français, le parallèle avec notre Germinal national est immédiat mais je dois avouer que mon coeur penche plutôt vers Zola pour la dimension davantage politique et tragique de son oeuvre là où le film de Ford est plus lisse et familiale. Qu'elle est verte ma vallée est donc avant tout un précieux témoignage historique d'une époque révolue qui parvient toujours à captiver aujourd'hui. On pourrait reprocher un côté poussiéreux sur le rythme global ou bien sur l'absence de prise de risques du métrage mais cela serait cracher dans le cawl tant l'immersion reste réussie.