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chrischambers86
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4,0
Publiée le 7 octobre 2016
Etre mariè n'est pas toujours gai surtout pour un couple qui a perdu un enfant à cause d'une dysenterie infantile! Vous connaissez cette chanson qui parle de la patience des èpouses ? : « Un ballon dans le ciel »...Si tel n'est pas le cas, regardez ce très beau "Printemps prècoce" de Yasujirō Ozu, unanimement et dèfinitivement reconnu comme un maître dans son pays qu'est le Japon! On peut s'èprendre d'un homme mariè! Ça se comprend mais, est-ce une bonne chose ? Car quand Kaneko alias « Poisson rouge » se lie avec Shoji, un homme mariè, elle ne pense pas à sa femme! Si elle voyait surgir une « Poisson rouge » , comment rèagirait-elle ? Pour comprendre, il faut se mettre à la place des autres! C'est important! il faut modeler son comportement! Sinon, on n'est comme des bêtes [...] Le thème de l’adultère selon l'humaniste Ozu! il y a dans ce film des scènes de la vie quotidienne profondèment èmouvantes! Bien plus encore quand arrive le final (« Ce n'est qu'un au revoir ») . Le principal atout fut aussi la touchante beautè de Keiko Kishi, pauvre « Poisson rouge » prise au piège de l'adultère! Un Ozu de haute tenue avec des trains qui passent, du linge qui sèche et des poteaux èlectriques que l'on voit en filigrane...
La mort d'un enfant à l'âge de trois ans, l'infidélité du mari, son absence ont fait exploser un couple. L'homme est muté à huit h de train de la capitale. Cet éloignement permet au couple à se reconstituer dans le calme.
Sur ce thème ultra-classique, Ozu (1903-1963) bâtit un film long et profond (2h20) qui décrit aussi la vie dans les grands bureaux des années 50, les relations entre les employés (amusements, flirts, angoisses, exploitation), leurs famille, le souvenir lancinant de la défaite et des morts de la guerre.
Comme toujours son style incomparable et la troupe d'acteurs et de techniciens constituée autour de lui font merveille dans le très beau film Printemps Précoce (1956).
Ozu, comme Fassbinder, Bergman, Cassavetes a travaillé toute sa vie avec une troupe d'excellents acteurs, devenus ses amis dans la vie, à l'image des grandes troupes de théâtre d'autrefois.
En 1956, Yasujirô Ozu aborde le sujet d’un couple marié qui se déchire lentement. Le thème de la famille si cher au réalisateur japonais trouve ici un contre-poids avec la critique du contexte économique de l’époque. Les difficultés rencontrées par les employés de bureau (entassement dans les transports en commun, faible revenu, carrière professionnelle terne, mutation, etc.) sont évoquées avec pessimisme. Malheureusement, ce drame sentimental, pourtant marqué par un adultère, manque singulièrement d’intensité et ne permet pas de s’attacher aux personnages. Bref, un récit simple mais terne.
Ludique et légère une oeuvre japonaise en noir et blanc frappante pour son réalisme et ses themes impiquant le remords et la reflexion malgré que le tout laisse parfois des impressions un peu trop nouvelle-vague.
Voilà un thème nouveau chez Ozu que je ne lui connaissais pas: la séparation. Pourtant c’est un thème universel également comme celui de l’amour. Le film est plutôt pessimiste. L’homme dit lui même qu’il ne sait rien faire et n’a aucun talent. Il ne sait donc même pas aimer sa femme ? Détruit-il consciemment son petit bonheur? Est-ce donc ça la fameuse précocité du printemps? Il est trop tôt pour avoir de nouveau désirs. Autant faire mûrir les anciens. Mais je suis rassuré avec le Ozu que nous connaissons. car il nous réconciliera forcément avec l’amour véritable.
Étude sociologique de la monotonie de la vie de couple s’accordant à celle du monde du travail standardisé dans le Tokyo de l’après-guerre. Pas très funky quoi ! 2,25
Shoji et Masako sont mariés depuis plus de sept ans. Ils ont perdu leur enfant unique d'une dysenterie. Entre eux, la passion a cessé. Dans ce film, quoique le titre ne dise rien de spécial, Ozu traite de l'infidélité du mari en montrant que le couple est plus important que le travail, ce qui est loin d'être évident au Japon. spoiler: Ce qui est impressionnant dans la société japonaise de l'époque, c'est que les autres hommes de l'entreprise vont se comporter comme des censeurs moralisateurs et sermonner la jeune femme, maîtresse de Shoji. Si le film est un peu long, il fait voir beaucoup d'aspects de la vie de tous les jours des cols blancs qui prennent le train très tôt pour rejoindre leurs bureaux.
Ozu a délaissé un peu ses thématiques habituelles (fossé générationnel, l'obsession de marier,etc...!!!) pour en aborder d'autres déjà évoquées dans d'autres œuvres du cinéaste mais de manière plus secondaire, plus en arrière-plan comme le monde du travail pour les salariés moyens voir même de catégorie encore plus en-dessous ou encore l'usure du couple ; jamais vu jusqu'ici, du moins dans les films du réalisateur que j'ai vus, celui de l'adultère... C'est la première fois (si on excepte Ayako Wakao dans "Herbes flottantes" mais elle n'a pas besoin de se forcer pour l'être de toute façon !!!) que je vois un personnage aussi sensuel chez le cinéaste que celui joué par la belle Keiko Kishi, dit "poisson rouge" ici, et qui est certainement le plus mémorable de tout ceux du film. Autrement Ozu prend son temps ici (enfin il n'a jamais été rapide et c'est tant mieux d'ailleurs !!!), le film dure près de 2h30 ce qui lui permet de bien développer tous ses personnages dans ce qui est un de ses films les plus sombres. L'employé de bureau japonais moyen touche un salaire minable, a très peu de chance de véritable avenir professionnel, fait un boulot de merde, n'a aucune envie véritable d'avoir une progéniture faute de moyens et quand il en a une quand même espère qu'il ne suive pas son parcours professionnel. On a vu plus joyeux mais malheureusement c'est réaliste et pas qu'au Japon... Et pas qu'au Japon non plus et aussi valable aujourd'hui que dans les années 50 et n'importe quelle autre décennie, quand il y a adultère seule la femme est bien évidemment responsable. Un Ozu bien dans le style d'Ozu mais qui est atypique du fait des sujets traités, ce qui ne fait que le rendre encore plus intéressant...
Après la trilogie de Nuriko, Ozu élargit son propos en abordant les difficultés du couple. Ici, les parents ont perdu leur jeune fils unique, le mari a une aventure avec une collègue de travail, l'épouse s'ennuie dans son foyer, bref l' institution du mariage en prend pour son grade.
L'importance du travail dans l'existence est aussi écornée sévèrement ( pension de retraite faible, conditions de transport difficile, salaire maigre, mise au rencard) le statut de salarié n' est pas enviable.
Mieux vaut valoriser sa vie personnelle et choyer son épouse. Ozu n'est pas tendre avec le Japon d'après guerre passé à l'économie de marché.
Setsuko Hara est absente de la distribution et on retrouve dans des personnages secondaires certains acteurs fétiches du metteur en scène.
Les premiers rôles sont occupés par des acteurs que l'on ne retrouvera pas dans les derniers titres du grand cinéaste.
Par sa richesse thématique développée dans un scénario foisonnant et sa mise en scène formidable on a ici affaire à un des opus que je préfère de Y.O et un de ses derniers en noir et blanc.
Les sujets, principaux ou subalternes du film d'Ozu, sont largement teintés d'amertume. Pour autant, fidèle à son style, le cinéaste, qu'il aborde ses thèmes récurrents de façon sérieuse ou grave, y associe souvent une légèreté qui le détourne du pathétique ou du mélodrame. "Printemps précoce" s'articule principalement autour de deux thèmes, l'un conjugal -qui est le fil rouge du film- à travers l'aventure extraconjugale et culpabilisante d'un mari, et l'autre social qui évoque, dans le Japon d'après-guerre, la condition précaires des jeunes employés japonais, allant jusqu'à considérer une naissance comme une difficulté supplémentaire. Le regard d'Ozu est toujours plein d'empathie pour ses personnages, sans jamais être pesant. Il observe ici le couple des Sugiyama, dont il évoque le désamour par des symboles ou des gestes simples; il fait un portrait touchant et plein de tact de l'épouse esseulée.
La mise en scène n'est pas faite pour nous surprendre, reproduisant le goût d'Ozu pour les plans fixes et géométriques. Certains thèmes aussi nous sont familiers: l'occidentalisation de la jeunesse, la guerre encore dans les esprits, sous la forme d'une réunion d'anciens combattantsspoiler: qui tourne à la soulerie -autre récurrence du cinéaste!- et ce sentiment de solitude, voire d'abandon, qui transparait constamment dans l'oeuvre d'Ozu. Dans ce Japon mystérieux (pour le spectateur que je suis) et rituel, notons, pour l'anecdote, ces deux instants inhabituels chez Ozu et dans la représention du couple japonais peu porté aux effusions si l'on en croit les réalisations du cinéaste, deux gestes d'affection sous la forme de baisers sur la bouche!
« Printemps précoce » de Yasujirō Ozu est une œuvre profonde et émouvante, explorant les thèmes de l'adultère et des difficultés conjugales dans le contexte du Japon d'après-guerre. Le film aborde avec réalisme et sensibilité la perte d'un enfant due à une maladie et ses répercussions sur un couple, ainsi que l'impact de l'infidélité et les choix difficiles liés aux relations extraconjugales. La mise en scène d'Ozu, captivant par sa simplicité et son réalisme, met en lumière les aspects quotidiens de la vie des cols blancs, avec des personnages bien développés et des situations émotionnellement chargées. Bien que le film puisse parfois sembler lent ou manquer d'intensité, sa capacité à représenter la vie ordinaire et les dilemmes moraux de manière authentique est remarquable. Le personnage de Keiko Kishi, surnommée « Poisson rouge », est particulièrement mémorable pour sa sensualité et sa complexité. « Printemps précoce » est un film réfléchi, typique du style d'Ozu mais aussi atypique dans son traitement des sujets abordés, le rendant d'autant plus intéressant. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
simple et vrai, ce film montre vraiment bien la vie ennuyeuse jusqu'à en être glauque des employés qui passent leur vie dans le train et au boulot jusqu'à en être obnubilés et ne plus pouvoir s'en détacher qu'en évasions telles que le jeu ou les maitresses, pour préserver une illusion d'avoir une vie à soi.
Ozu. Ses plans fixes. Plans extérieurs pleins de lignes, de figures géométriques. Ruelles étroites. Enseignes de commerces. Trains qui passent pour donner un mouvement, un ailleurs. Plans intérieurs caméra posée souvent près du sol. Mouvements donnés par le déplacement simple des corps, l'action des portes coulissantes. Histoires de familles ou de couple dans la société japonaise de l'après-guerre. Dans "Printemps précoce", Ozu raconte la dégradation amoureuse d'un couple marié, victime d'un "poisson rouge". On est loin de la rupture à l'occidentale, avec grosses colères, hystéries, ou autres destructions de vaisselle ou de mobilier. Ici, tout se déroule en finesse. Et ça fait du bien. On suit aussi le quotidien d'employés de bureau s'interrogeant sur leur existence, leur avenir, conscients qu'ils sont coincés dans un étau, sans réelle perspective d'un épanouissement serein. Ils forment une petite communauté solidaire, au travail, ou en dehors, et lorsque une personne du clan semble égratigner les codes de bonne conduite, ils se rassemblent pour essayer d'écarter le péril en prodiguant des bons conseils. Mais la voie de la sagesse sera finalement émise par un homme plus âgé. A un moment du film, il est à peu près dit: "Avant de t'engager pour une action, pense aux conséquences qu'elle peut faire subir aux autres". Comme un résumé de cette jolie histoire. Je ne considère pas "Printemps Précoce" comme un très grand Ozu, mais le charme opère toujours.