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Fêtons le cinéma
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5,0
Publiée le 21 août 2022
Si elle est l’une des premières œuvres de Walt Disney, Alice’s Wild West Show (1924) contient déjà toute l’ambition esthétique de l’artiste ici synthétisée en une dizaine de minutes. Soit le choix d’un spectacle mettant en scène l’Ouest fantasmé du showman Buffalo Bill – avec ce nom plagié sur les Wild West Shows – comme mise en scène initiale d’un septième art en train de s’inventer, dans la continuité directe de l’entertainment conçu par ledit William Cody, et dont Walt Disney comprend mieux que personne les pouvoirs mais aussi les limites, qui sont en partie celles de son temps.
Aussi fait-il de la petite Alice un double de lui-même, puisqu’elle doit composer avec le mécontentement à prévoir de spectateurs sceptiques devant un divertissement qui ne saurait leur offrir une aventure crédible, faute de moyens ; elle a alors l’idée de recourir à la parole et devient conteuse d’histoires, que Disney nous raconte non par la voix – le cinéma est encore muet – mais par l’animation et par la musique synchronique. Nous est donc donné à voir, dans ce court métrage, un plaidoyer pour le cinéma animé doublé d’une réflexion mature sur ce dernier, sur ses conditions d’émergence : l’animation montre ce que l’on ne saurait montrer en vrai, elle permet de laisser libre court à l’imagination de l’artiste tout en stimulant celle du public. Le mélange de prises de vue réelles, essentiellement centrées sur Alice, et de planches animées impressionne et anticipe les grands succès et de Disney et de l’industrie hollywoodienne ; il rétablit surtout la narratrice non seulement comme voix mais aussi comme corps racontant, soucieux d’incarner devant une salle turbulente les péripéties que vous voyons.
Un bijou d’intelligence, de comédie et de tendresse comme seul Walt Disney – le vrai Walt, non la maison de production actuelle qui porte son nom, parfois auréolé d’un +, et qui sacrifie l’innovation et l’imagination sur l’autel de l’argent facile et du gavage de masses – savait en créer.
Une histoire d'enfants assez distrayante avec la petite Alice en Cow Boy valeureux, des dessins animés qui s'intègrent bien à l'ensemble. Toujours une violence assez grande dans l'ensemble mais un peu plus objectivée spoiler: sauf l'espèce de carnage dans le saloon avant la course poursuite en dessins animés.