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bellini 2
6 abonnés
82 critiques
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4,5
Publiée le 17 mars 2014
En 1971 Gassman Berlusconi face à Tognazzi petit juge. Comme Pasolini à la mème époque, Risi anticipe le monde néolibéral et corrompu de la consommation festive permanente, à partir des années 1980:"Cette révolution capitaliste…exige des hommes dépourvus de liens avec le passé ( qui comportait l’épargne et le moralisme). Elle exige que ces hommes vivent dans un état d’impondérabilité - ce qui leur permet de privilégier, comme seul acte existentiel possible, la consommation et la satisfaction de ses exigences hédonistes." Gassmann déguisé en romain de péplum, utilisant le jargon de la com post moderne, est fabuleux. La fin est tragique. Pour le petit juge, il n'y a pas de bonne solution.
Voilà longtemps que je n'avais pas vu un duel verbal aussi intense et passionnant entre deux personnages dans un film. Le tandem d'acteurs principaux est tout simplement impressionnant, particulièrement Vittorio Gassman qui joue l'industriel : ses tentatives de corrompution ou de manipulation du juge incorruptible sont vaines mais brillantes. Même s'il est parfois un peu grandiloquent et qu'il surjoue un peu. Ugo Tognazzi, qui joue le juge, est lui parfait, gardant son sang-froid en toute circonstance. Autour de ce duo exceptionnel, on a une distribution solide qui sait elle rester en retrait (mais sans néanmoins cacher son talent) pour donner au tandem un large champ d'action. La mise en scène est parfois haute en couleur, parfois sobre, mais elle vise toujours juste et nous garde sous la coupe du film. Et la scène de fin est très intéressante : spoiler: le juge est tiraillé entre l'envie de tout révéler ou de tout garder pour soi, tout en nous montrant les italiens en liesse et complètementent débridés après leur victoire en Coupe du Monde . Cette scène, tout comme le titre du film, est ambigüe : faut-il que le juge révèle le contenu scandaleux du journal et provoquer des évènements graves dont il ne contrôlerait peut-être pas l'issue, au nom de la justice et de la vérité ? Ou faut-il ne rien dire et enterrer des secrets aussi lourds, pour protéger le peuple italien de ces mêmes conséquences fâcheuses ? Le choix est cornélien, mais quel qu'il soit il aura des conséquences sur lui. Il existe sûrement d'autres interprétations mais c'est la plus évidente qui me vient à l'esprit. En tout cas c'est une morale intéressante qui reste toujours d'actualité...
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4,0
Publiée le 23 août 2013
Perspective politique nettement inscrite dans la satire, donc dans le rire, qui se retrouve tout aussi prèsente dans "La marcia su Roma", Mordi e fuggi" ou "Telefoni bianchi" du même Dino Risi! Ici le point de dèpart ne se situe même pas dans le registre de la comèdie: une enquête sur la mort d'une jeune femme, Ely Galleani, beautè fracassante qui fait d'elle une actrice un peu oublièe aujourd'hui! En revanche, c'est vrai, Ely Galleani n'a pas toujours su choisir les meilleurs films! Comme si par tempèrament, elle avait du mal à s'emparer de sa carrière et se crèer une image cinèmatographique dans l'ombre de sa demi-soeur Halina Zalewska, morte accidentellement en 1976 dans un incendie et qu'on avait pu voir entre-autres dans "Il gattopardo" de Visconti! Mais revenons au coeur de "In nome del popolo italiano" car c'est dèlibèrement dans l'actualitè de ce film que Risi et ses scènaristes sont allès chercher une inspiration qui reste celle de la comèdie tout en touchant à ce que le rèalisateur appelle des « plaies de notre pays » : le problème de la justice à travers un sujet proche de Bruay en Artois! La prestation de Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman vaut franchement son pesant d’or: l'un est un petit juge, l'autre un industriel richissime! Autant dire qu'on se règale à les voir jouer ensemble (notamment sur cette plage polluèe), et que ces deux magnifiques personnages se rèvèlent tous les deux irrècupèrables! De plus, Risi constate dans ce portrait d'une Italie qui fout le camp, que la vèritè absolue mène à un monde sans foi ni loi! Avant que l’explosion ne frappe par son horrible soudainetè sous les traits d’un journal intime, l'Italie retrouve même dans son final son visage millènaire avec la victoire de l'Italie face à l'Allemagne (4-3) durant la coupe du monde en 1970! Et ce n'ètait certainement pas l'Angleterre qui avait perdu comme nous le voyons dans le film! Des dialogues savoureux, des personnages bien dessinès et une superbe partition de Carlo Rustichelli pour une dènonciation virulente de la corruption en Italie! Très belle rèussite de Risi...
ce film a été réalisé en 1971; 41 ans après il est toujours d'actualité, le sujet n'a pris aucunes rides le personnage joué par gassman fait penser étrangement à un autre personnage italien illustre (berlusconi), le film raconte la lutte entre la justice et le pouvoir que donne l'argent avec lequel on peut tout acheter; un juge de gauche s'en prend à un puissant industriel de droite aux idées fascisantes qui méprise le monde entier étant donné l'étendue de son pouvoir, ce film de dino risi aurait pu être fait de nos jours, on voit là tout le grand art du cinéma italien des années 60/70, cinéma qui hélas n'est plus à la hauteur maintenant, avec ce film il fait effet de visionnaire, son propos ne s'est pas démodé et que dire des deux acteurs principaux ! le face à face tognazzi et gassman est remarquable, une mention sépcaiale pour tognazzi qui joue sobrement , on est loin de ses "frasques" cinématographiques qu'on lui connait ; gassman lui reste toujours dans son registre théâtrale qu'on lui connait bien, et puis il y a la musique de rustichelli qui louche bizarrement vers celle de nino rota, est-ce pour mieux coller à cette italie faite de contradictions qu'ont su bien montrer ces grands réalisateurs, témoins de leur époque?!
Ce film fait partie des oeuvres importantes de la Comédie italienne, mouvement cinématographique qui s'est construit en réaction au néoréalisme de l'après-guerre. Risi prend plaisir à opposer les deux personnages joués par Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman. Le riche industriel corrupteur et addict aux femmes, Vittorio Gassman préfigure Berlusconi. Ugo Tognazzi est un juge de gauche pur et dur comme ceux qui mettront en examen la classe politique italienne lors de l'opération Manu pulite (1992). Cette comédie manie le mélange des genres, du tragique au burlesque. Elle n'oublie pas de décrire la société italienne de l'époque.
Le film débute sur un mode satirique, cette satire se veut comique dans un premier temps puis de plus en plus amer. Le portrait que Risi donne du fameux peuple italien est peu flatteur, le personnage de salopard joué avec un plaisir évident par Ugo Tognazzi, peut être vu comme un lointain ancêtre de Berlusconi, mais au finale il se révèle n'être qu'une partie du problème, la soif de justice de ce magistrat vertueux débouche sur une impasse.spoiler: Finalement la passion trivial du foot l'emporte sur la vérité dans une scène finale d'une grande misanthropie, prophétisant l'Italie que l'on connait aujourd'hui.
Excellent ! un duel fantastique entre 2 hommes que tout oppose. Des dialogues savoureux, un humour décapant, un peuple abruti par le jeu qui se laisse spolier par des élites politiques et financières corrompues... tout y est, et 40 ans après le tournage ce film est toujours aussi pertinent. Interprétation magistrale des 2 acteurs principaux. A voir absolument.
Ce n'est peut-être pas le meilleur film de Dino Risi, mais il fait tout de même partie des grands classiques italiens de cette époque. A la lumière des événements récents, qui ont vu l'ascension et la chute d'un Berlusconi, on peut dire qu'il n'est même pas caricatural et que la réalité, en matière de corruption, dépasse la fiction. Un seul bémol : le film est très bavard, les comédiens parlent très vite, de sorte qu'il est un peu pénible à écouter pour un spectateur qui ne comprend pas ou peu l'italien, surtout avec un sous-titrage déficient. On peut noter aussi la présence de deux personnages d'homosexuels parfaitement ridicules, maniérés, et déplorer qu'un grand réalisateur progressiste comme Risi ait été prisonnier des préjugés homophobes de son époque...
C'est une vérité bien connue du spectacle : sans bonne histoire, pas de bons personnages, de bons rôles donc pas de bonnes interprétations. Quel gâchis de talents que ce sous-polar réunissant trois des plus grands noms de la comédie italienne ! Pourquoi Risi est-il sorti de son domaine de compétence : la comédie douce-amère ? Pourquoi le Méliès a-t-il jugé bon de programmer ce navet ?
Commençons par les reproches pour en finir : une inégalité dans le rythme et globalement c'est trop bavard, le second étant peut-être en partie responsable du premier... Autrement Dino Risi prend l'histoire d'un drame policier social mais en le traitant sous l'angle de la comédie satirique voir même sous celui de la bouffonnerie, ne faisant rien pour nous épargner la pourriture qui règne en puissance sur la Société italienne (d'ailleurs très ressemblante avec la Société française, qui est peut-être pire même !!!) qu'on finit par totalement s'identifier au personnage joué par Ugo Tognazzi, qu'on se demande même très sérieusement si on n'aurait pas fait la même chose que lui à la fin. Un beau duel entre deux géants et beaucoup d'ironie complètent le tout.
tout à fait d'actualité ce film qui posait déjà il y a quarante ans les problèmes environnementaux , au travers la rencontre de cet industriel qui cumule toutes les corruptions collusions , d'un cynisme hors du commun et du magistrat zélé qui ne vit que pour la vérité la droiture , et forcément la rencontre marche quand d e plus elle es t menée par deux monstres du cinéma italien et orchestrée par le maître de la comédie et de la satire , , alors on y va !
Un sujet sérieux traité avec beaucoup d'humour, le cheminement d'un problème de conscience finement présenté. Des scènes hilarantes mais jamais gratuites, le tout porté par la musicalité de l'italien. Un excellent moment de cinéma que j'imagine quasi jubilatoire pour ceux qui parlent couramment cette langue dont, hélas, je ne suis pas.
Voici encore un incontournable du glorieux cinéma italien d’il y a quelques décennies. Les nations méritent-elles leur peuple ? Quitte à mettre entre parenthèse son intégrité, c’est le difficile cas de conscience auquel va être confronté un juge qui enquête sur la mort d’une jeune prostituée. Il est vrai aussi que l’accusé qui se trouve face à lui endosse l’habit du coupable idéal et représente l’incarnation parfaite de l’ennemi diabolique en termes d’équité. Quelques moments incontournables : le Palais de Justice qui tombe en ruines, l’accusé déguisé en militaire romain qui est interrogé stoïquement par le juge dans ses bureaux de fortune, la dispute mémorable entre l’accusé et son épouse, le père de l’accusé que l’on fera passer pour fou, la scène de la plage et le final célébrant la victoire de l’Italie contre le Royaume-Uni à l’occasion d’un match de football. C’est drôle, très bavard, caustique et terriblement d’actualité. Comment ne pas citer ces deux acteurs magnifiques qu’étaient Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman et qui se complètent parfaitement dans ce film d’excellence de Dino Risi.
Un parmi les nombreux exemples de ce qui fit l'age d'or du cinéma italien. C'est u nbrin caricatural amis c'est caustique à souhait. Tognazzi et Gassman sont excellents, leur scènes communes sont de grands moments.
Une satire ou se percute le monde des affaires et un juge incorruptible.Au service de la justice de son pays cherchant a coupé les têtes des gros poissons passant toujours entre les mailles du filet.Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman,sont impeccables chacun dans leur rôles.