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NeoLain
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1,0
Publiée le 24 septembre 2012
Très tôt Disney touche l'univers des jouets et toujours (Toy Story). Après avoir bien des dessins animés autre que celui ci, Joujoux brises ne m'emballe pas des masses, certes les jouets sont bien animés mais alors quand je vois qu'un jouet prend des boutons de chaussure pour ce qui servira lors d'une opération pour donner la vue à une petite poupée (faut vraiment avoir l'esprit large...), faut l'avaler celle là vu de nos yeux vu.
Un "Toy Story" avant l'heure, voir même un "Toy Story 3" avant l'heure pour le côté décharge, "Broken Toys" est un film à l'animation superbe, comme pour 99,99 % des Disney de cette période, qui regorge de bonnes idées et avec une fin assez émouvante, très dans l'ambiance de Noël (pas étonnant que le dessin animé soit sorti à la mi-décembre !!!). On a plaisir à reconnaître aussi quelques caricatures de star de l'époque comme Zasu Pitts (l'actrice très maigrelette des "Rapaces" !!!), qui par effet de rembourrage se transforme en Mae West, ou encore W.C Fields. Dommage qu'un poncif raciste à travers un jouet fait souvent son apparition et gâche en grande partie ce qui aurait pu sans cela être un grand "Silly".
Broken Toys [1935], fait selon moi, partie des plus beaux trésors cinématographiques créés par Disney. On retrouve dans cette œuvre les fondements du spiritisme Disneyen dans toute sa splendeur. L’association de la magie, le self-made-man américain (les jouets se mobilisent pour sortir de la décharge public où ils ont atterris) et l’aura religieuse. Ce court-métrage drôle et émouvant réussit à exposer, à rappeler ou bien à faire découvrir avec enchantement le véritable esprit de Noël. Cependant, l’œuvre est malheureusement sujette à la polémique en raison de la création de deux jouets de couleur basés sur des stéréotypes de la communauté afro-américaine. Je tiens dans cette critique à clarifier ce point de vue négatif et sévère envers cette œuvre.
Tout d’abord, le leitmotiv de ce court-métrage est de constituer la plupart des principaux jouets en s’inspirant des stars hollywoodiennes des années 30. Disney, créé alors une œuvre en adéquation directe avec son époque ce qui, par conséquent, peut surprendre les spectateurs d’aujourd’hui. Ainsi, nous retrouvons l’actrice Zasu Pits en poupée de chiffon ou encore l’acteur W.C Fields en jouet culbuto.
La poupée noire est inspirée par l’actrice Hattie McDaniel. Cette artiste fait partie des rares représentants de la communauté afro-américaine à l’écran. Ses rôles seront par ailleurs cantonnés au strict stéréotype de bonne ou bien de servante. Elle atteindra la gloire quelques années plus tard pour son rôle de Mamma, la nounou de Scarlett O’Hara dans Autant on emporte le vent tourné en 1939. Grâce à ce rôle, elle sera la première femme de couleur à recevoir une distinction (l’oscar du meilleur second rôle féminin) dans le monde du cinéma. Quant au pantin, il est ici dessiné sous les traits de l’acteur comique Lincoln Theodore Monroe Andrew Perry, plus connu sous le nom de son personnage à l’écran Stepin Fetchit : un homme de couleur paresseux et très nonchalant. Le personnage Stepin Fletchit était à l’époque aussi connu que le personnage de charlot interprété par Charlie Chaplin. Si ce nom ne dit rien aux spectateurs contemporains, c’est que les films de Perry ont été, avec le temps, volontairement congédiés de l’écran. En effet, la caricature du personnage est jugée offensante pour la communauté afro-américaine. Ce n’est que depuis très peu de temps que le jeu l’acteur est réhabilité par la loi du « Statu Quo »
Ainsi, les deux jouets ne sont pas de purs artifices de l’imaginaire des créateurs Disney mais une reproduction caricaturale de deux artistes réels du monde du cinéma hollywoodien. Il faut ainsi voir dans la présence de ces personnages un clin d’œil à la société de l’époque du film qui date de 1935. Et non pas un point de vue raciste de l’entreprise sur la communauté afro-américaine. Le moteur essentiel du registre comique est qu’il incarne le reflet de la société de manière caricaturale. Le spectateur doit alors prendre conscience qu’il ne regarde pas une oeuvre régit sous les mêmes lois que les œuvres humoristiques de sa propre époque.
Walt Disney et ses créateurs prennent le partie de mettre en lumière des membres d’une communauté considérée à l’époque comme mineure. La présence de ces deux jouets métaphorise une communauté mixte qui travaille main dans la main avec harmonie et solidarité. spoiler: Car à la fin de l’œuvre tous les jouets sortent de la décharge. Le vrai racisme aurait été de laisser les deux jouets de couleur dans cette situation misérable.