Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Estonius
3 489 abonnés
5 453 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 22 octobre 2018
Un film d'Henry Hathaway (1948) avec James Stewart. Certes c'est sans surprise, l'intérêt du film n'est donc pas dans le "Va-t-il y arriver ?", mais "Comment va-t-il y arriver ?" Or force est de constater qu'Hathaway nous livre un récit intéressant ; dans lequel James Stewart nous fait un véritable sans-faute. En s'en tenant dans ses grandes lignes aux faits réels, on est proche du documentaire, pas de romances ou de sous-intrigue, mais pas non plus de rebondissement ce qui fait qu'à la fin on reste un peu sur sa faim, d'autant qu'on a pas les réponses à toutes les questions. A noter un zeste de propagande, mais ça reste anodin. C'est un bon film
Très conscient de la simplicité de son scénario, Henry Hathaway opte judicieusement pour une réalisation efficace et s'attache au point de vue de Jim McNeal, journaliste très vite obsédé par une enquête a priori sans ambiguïté. Il est d'abord intéressant de voir James Stewart dans un rôle plutôt inhabituel – l'acteur étant souvent associé au citoyen modèle ou personnage aimable et naïf – puisqu'il incarne un journaliste légèrement cynique, méfiant envers cette mère qui clame ardemment l'innocence de son fils emprisonné. Mais McNeal, persuadé que le témoignage d'une certaine Wanda, retrouvée au terme de longues recherches dans les quartiers polonais, est faux, va définitivement changer d'avis grâce à l'emploi de nouvelles technologies – le film en fait un bel hommage – comme le détecteur de mensonge ou l’agrandissement de photos. Même s'il est sans grandes surprises, "Appelez Nord 777" reste un très bon film d'artisan, impeccablement rythmé et dont le récit est mené avec soin.
Avec Call Northside 777, Henry Hathaway s'intéresse à l'histoire vraie qui a vu un journaliste s'intéresser de près à une affaire d'assassinat d'un policier et tenter de prouver l'innocence de celui qui a passé plus de 11 ans en prison à cause de cela.
C'est avec une certaine science du détail et une envie d'être le plus réaliste et proche de la vérité qu'Henry Hathaway livre Call Northside 777, se rapprochant souvent d'un style documentaire d'ailleurs (dès le début, il rappelle que le film est tourné à l'endroit des faits). Il prend bien son temps pour nous présenter le contexte et les personnages, notamment le journaliste, d'abord désintéressé à l'affaire et pensant le prisonnier coupable mais qui va peu à peu nuancer son avis lorsqu'il va s'y mêler de plus près.
Si Hathaway néglige parfois un peu les personnages se trouvant autour du journaliste, ce n'est aucunement le cas pour celui-ci, il braque sa caméra sur lui et le rend intéressant, voire même attachant, que ce soit par ses retournements de situations, les impasses et détails qu'il va trouver ou son obsession à aller jusqu'au bout de cette affaire. Il nous immerge au cœur de l'enquête sur laquelle il laisse tout le long planer du suspense sur la finalité, on prend un vrai plaisir à plonger dedans et à y chercher les indices qu'Hathaway distille intelligemment et subtilement. Bien que braqué sur l'enquête, il analyse aussi les failles de son pays, ce qui a pu amener cette situation mais aussi le travail journalistique. Il opte tout le long pour une dimension humaine et arrive à faire ressortir de l'émotion et de l'humanisme des personnages, notamment par rapport à la mère du prisonnier et du sort qu'elle subit.
Derrière la caméra il se montre aussi simple qu'efficace, sachant parfaitement retranscrire toute l’ambiguïté de l'enquête, l'humanisme et l'émotion qui peuvent se dégager des enjeux et personnages. Il ne lâche que très rarement le journaliste et c'est tant mieux, surtout qu'il bénéficie de l'excellente interprétation d'un obstiné James Stewart, tout comme les seconds rôles dans l'ensemble. Dommage tout de même que la fin soit un peu trop vite expédié, mais rien de bien préjudiciable, le film est une réussite totale.
Hathaway livre un film aussi humain que beau et efficace où il maîtrise tout de bout en bout pour bien faire ressortir les diverses sensations de son récit et bénéficie en plus d'une grande interprétation de James Stewart.
Plutot moyen ce "Called North Side 777" de Hathaway avec James Stewart dans le rôle titre. Pourtant tout les éléments sont là pour plaire. Bien filmé, beau noir et blanc, que se soit en exterieur ou interieur, jeu de J.Stewart plein de sincérité et de retenue et enfin une histoire intéréssante menée à un bon rythme. Mais voilà, la sauce ne prend pas vraiment, car se cache derrière cette belle forme, un message de propangande 100% américaine, donc forcément ça deçoit. Bien que le rythme y soit le récit est trop linéaire, les faits sont prévisibles et on délaisse forcément quelques personnages qui auraient dù être un peu plus vues. Le véritable point positif de "Called North Side 777" est bien évidamment la présence de James Stewart sans qui le film n'aurait aucune valeur. Jouant le rôle d'un journaliste véreux, puis compatissant au fil de l'histoire, Stewart alias McNeal est parfait dans la démarche qu'il adopte, les différents rictus du visage et la détermination sans faille qui émane de sa présence frappe l'écran. Une détermination encore plus marqué par le contraste qu'oppose son physique chetif à son obsession solide.
Film policier qui est très proche du documentaire, "Appelez Nord 777" est une oeuvre que j'ai pris plaisir à visionner pour la magnifique performance de James Stewart qui trouve ici un de ses meilleurs rôles dans celui du journaliste James McNeal et aussi pour la très belle mise en scène de Henry Hathaway qui propose à la fois des moments bien touchants et d'autres assez intense. Un long-métrage qui est donc globalement très réussi du début jusqu'à une fin qui est malheureusement sans grande surprise.
Henry Hathaway (1898-1985) n’a jamais vraiment été reconnu à sa juste valeur parmi les réalisateurs de la grande époque classique d’Hollywood. Essentiellement considéré comme un spécialiste du western et réputé comme un véritable tyran sur les plateaux de ses tournages, il a eu la faiblesse d’avouer que fidèle aux studios qui l’employaient, il acceptait tout ce qu’on lui proposait. Une docilité allant à l’encontre de la doxa prônée par la critique européenne qui ne vénère rien tant que les « auteurs ». Sur le tard, des personnalités reconnues comme Bertrand Tavernier et Patrick Brion entameront une réhabilitation d’Henry Hathaway. Sa carrière s’étend sur 42 années et totalise plus de 60 films. Si elle compte en son sein près de vingt westerns, elle n’en demeure pas moins éclectique, le talent d’Hathaway s’étant exprimé de manière parfois très brillante dans des genres comme le film d’aventure exotique (« Les trois lanciers du Bengale » en 1935), le film fantastique (« Peter Ibbetson » en 1935), le film d’aventure maritime (« Ames à la mer » en 1937, « « Les gars du large », en 1938, « Les marins de l’orgueilleux » en 1949), le film noir (« L’impasse tragique » en 1946, « Le carrefour de la mort » en 1947, « Appelez Nord 777 » en 1948), le film à suspense (« Quatorze heures » en 1951, « Niagara » en 1953). « Appelez Nord 777 ». En 1947, Darryl Zanuck le patron de la Fox entend porter à l’écran l’affaire Joseph Majczek qui avait vu ce Polonais habitant Chicago se voir accusé avec un autre quidam du meurtre d’un agent de police alors que la ville est gangrenée par le trafic d’alcool depuis l’avènement en 1920 de la Prohibition. Il délègue la production à Otto Lang son ancien moniteur de ski qu’il a propulsé à ce poste stratégique en 1941. Le mogul souhaite que le film revête une esthétique documentaire ce qui implique des prises de vues sur sites réels dans Chicago. Ainsi la scène d’ouverture d’un réalisme saisissant. Hathaway qui vient de tourner « Le carrefour de la mort » pour le studio est naturellement l’homme idoine pour être à la tête de ce projet ambitieux. On pense tout d’abord à Henry Fonda pour tenir le rôle du journaliste du Chicago Times qui onze ans après que les deux hommes ont été chacun condamné à 99 ans de prison mènera l’enquête pour prouver l’innocence de Joseph Majczek. Retenu pour interpréter une pièce radiophonique, Henry Fonda fait défaut laissant la place à James Stewart qui est reconnu jusqu’alors pour ses rôles de jeune hommes plutôt gauche, et peu sûr de lui mais imprégné de valeurs morales qui l’amènent à se transcender en certaines occasions. Il brille alors chez Ernest Lubisch, George Cukor et bien sûr Frank Capra. Ce rôle de journaliste incrédule empreint d’un certain cynisme va lui permettre d’aborder une reconversion tout-à-fait réussie qui va le voir travailler sous la direction d’Alfred Hitchcock (quatre films en commun), puis sous celle d’Anthony Mann pour une série de cinq westerns fameux pour concrétiser une quarantaine flamboyante. A ses côtés Richard Conte, acteur sous-estimé qui déploie ici toute l’étendue de son talent pour exprimer avec force toute l’humanité de cet homme (Frank Wiecek) constamment digne dans l’adversité. Lee J. Cobb, grand second rôle jamais pris en défaut d’en faire trop, est un chef de rédaction magnanime cornaquant avec subtilité son journaliste un peu sceptique et même quelquefois carrément rétif. On remarquera aussi Betty Garde, touchante en épouse du condamné mais surtout l’actrice Katia Orzazewski dans le rôle de la mère de Wiecek, qu’Hathaway utilise à dessein dans deux scènes bouleversantes situées au début et à la fin du film. Deux scènes filmées au plus juste montrant la capacité d’Hathaway à tirer le meilleur de ses acteurs même les plus modestes. Tous ces éléments ajoutés à la magnifique photographie de Joseph MacDonald font de « Appelez Nord 777 » un des joyaux parmi les nombreux excellents films noirs tournés dans les années 1940 et qui nous réserve en cadeau un dénouement plutôt jouissif.
L'affaire Majcek, du nom du polonais faussement accusé du meurtre du policier Lundy en 1932, a été célèbre en 1945, quand Le Chicago Times a révélé le faux témoignage du témoin qui avait envoyé le pauvre gars en prison pour 11 années. Le film est donc le récit de l'enquête du journaliste (en fait, ils étaient deux) qui à force de persévérance a réussi à obtenir la libération du pauvre bougre. C'est un beau succès du journalisme d'investigation. L'intérêt du film repose sur une interprétation solide de James Steward qui arrive toujours à susciter une empathie naturelle qui transfigure chacun de ses films, en le transformant en un drame humain universel (comme dans "it's a wonderful life"). L'autre intérêt est de se replonger dans l'atmosphère des films des années 40 - 50 qui faisaient la joie des dimanches après-midi à la télévision dans les années 60. Les acteurs étaient reconnaissables et charismatiques, les décors nostalgiques d'une Amérique révolue et les gens tellement pleins de bonté (même les "méchants" avaient de l'empathie). La mécanique du film, assez linéaire, offre peu de surprises, mais on se laisse porter par une narration qui soutient l'attention du spectateur jusqu'au dénouement final.
Bien avant "Les hommes du président", "Appelez Nord 777" faisait déjà l'éloge du journalisme d'investigation avec cette histoire basé sur des faits réels. Le mot basé est important. Car le scénario s'éloigne bien de la réalité historique. Les scénaristes ont surtout échafaudés un script en voulant étayer l'enquête sur les progrès de la police scientifique de l'époque. Le détecteur de mensonge par exemple était une nouveauté, et l'opérateur qui joue dans le film en est le véritable inventeur. Mais lorsqu'il s'agit de produire la pièce à conviction ultime qui innocentera la victime, là, nous rentrons dans la science-fiction. D'abord parce que une photographie n'est pas forcément une preuve juridique car dès son invention, le trucage photographique a fait ses débuts. Mais surtout cette idée que l'on puisse agrandir à l'infini une photographie pour trouver l'indice compromettant est un pur fantasme, qui persiste même de nos jours, et que les publicitaires continuent à nous faire croire pour vendre chaque nouvelle génération d'appareil photo. Seule Ridley Scott, dans "Blade runner" avait réussit à nous faire gober cet abus technologique, mais parce que c'était un film de science-fiction. Le film est donc un bon divertissement avec une enquête d'investigation assez conventionnelle et voulant s'apparenter aux films noirs. Mais de ceux-ci, il n'y vraiment que la belle photographie de Joseph McDonald qui en est le vecteur commun.
Un des meilleurs films d'Henry Hathaway, certainement pas son plus connu, mais un des plus intéressants, bénéficiant de l'implication de James Stewart, toujours impeccable dans un rôle de défenseur de la veuve et de l'orphelin. Ici, son personnage s'emploie à rétablir une erreur de justice et James Stewart fait feu de tout bois. Hathaway, par la simplicité de son scénario, la ligne claire de son histoire, parvient à tenir le suspense jusqu'au bout. Un très bon Hathaway.
Un des plus célèbres représentants de la veine des films policiers semi-documentaires réalisés après la guerre. Le réalisateur Henry Hathaway se montre encore une fois comme un poisson dans l'eau en extérieurs, la photographie en noir et blanc est splendide, l'intrigue est rondement menée, se montrant même parfois très intense et captivante. Le film doit beaucoup aussi à l'excellent James Stewart prodigieux dans le rôle du reporter honnête et obstiné. Il est juste à déplorer que la fin nous laisse un goût amer d'inachevé car certains personnages sont trop négligés et certaines zones d'ombre restent, nous disant même pas au moins si elles ont été résolues ou pas. Dommage reste quand même un très bon film.
Le suspens a été nul pour moi lors du visionnage de ce film. En effet, je connaissais l'histoire de cette femme de ménage ayant dépensé les économies de 11 ans de labeur à astiquer les escaliers, offrant une récompense par petite annonce pour essayer de faire acquitter son fils, condamné à vie pour sa prétendue participation à un meurtre. Le film est bien sûr un peu romancé, mais l'acharnement du journaliste, idéalement interprété par James Stewart est bien réel. Ce journaliste au départ seulement ambitieux sera finalement convaincu par la cause qu'il défend. Le film retranscrit l'histoire telle quelle, sans résolution de l'affaire puisqu'elle n'a jamais été élucidée. C'est un film intéressant, mais qui peut néanmoins frustrer par sa fin. A noter, la dernière phrase prononcée par le journaliste peut sembler exalter de façon un peu trop appuyée les vertus de l'Amérique, à se demander si ce n'est pas l'intention du film tout entier.
Mis de côté par les historiens du cinéma, Henry Hataway a pourtant laissé derrière lui de sacrés chef-d'oeuvres inoubliables - que témoignent entre autres "Nevada Smith" avec Steve Mcqueen - Et "Appelez nord 777" en est un autre qui relate une véridique erreur judiciaire. Il serait temps de classer ce cinéaste au panthéon des plus grands.