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gimliamideselfes
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5,0
Publiée le 28 août 2009
Rarement vu un film aussi étrange, aussi barré… c'est très spécial, j'ai pas tout compris loin de là… mais ce monde étrange qui s'anime sous nos yeux est un pur régal pour les yeux et les oreilles… la bande sonore du film est juste magnifique. Ce film arrive à intéresser alors qu'il est difficilement compréhensible, certaines scènes sont de toute beauté… certains plans séquence sont un tel condensé d'étrangetés qu'il faut se pincer pour le croire. C'est un film qui ne plaira pas à tout le monde loin de là, où il y a beaucoup à analyser, beaucoup à apprendre et qui reste une expérience unique.
Et bien, quel moment de cinéma ! Cache-Cache Pastoral est un film qui ose tout et nous embarque dans un voyage onirique au sein d’un univers perturbant, créé à partir des fantasmes et souvenirs d’un homme. Terayama nous propose cette balade dans l’esprit de ce cinéaste vivant dans une sombre réalité matérialisée ici par des séquences marquées d’un Noir et Blanc très contrasté qui rend ces passages presque lugubres. Et cette réalité, cet homme va chercher à en sortir en s’évadant dans ses rêves et souvenirs avec la volonté de revivre son passé pour mieux le modifier, avec la volonté de tuer sa mère. Je connais très peu la vie de Terayama, de ce fait je ne sais pas à quel point le récit est autobiographique. Mais force est de constater que les thématiques abordées ici me touchent. Que faire d’un passé douloureux ? Peut-on y échapper ? Peut-on le « trafiquer » dans son esprit pour mieux le digérer? Autant d’interrogations qui découlent de ce long-métrage torturé. Finalement le film fait plutôt l’effet d’une quête initiatique où cet homme va plutôt chercher à se retrouver, analyser les causes de ses troubles actuels, faire son auto-procès.
Terayama utilise un procédé de narration éclatée qui peut se révéler très vite déstabilisant. Mais la force de ce film est aussi de véhiculer plein de choses sur le plan visuel. L’image est pleine de sens et s’avère finalement très éloquente. Le traitement réservé à la photographie est assez ingénieux (une réalité noire, des fantasmes très colorés) et le travail de mise en scène de Terayama est incroyable. Les décors baroques contribuent à rendre cet univers perturbant, très étrange et finalement si captivant. Les plans sont très inspirés et captent avec brio toute la folie qui émane de ces personnages, de ces décors qui grouillent de détails. Et les quelques plans-séquences sont incroyables de fluidité et d’ingéniosité, accentuant cette sensation de perte dans cette quête initiatique et onirique. Le titre du film suffit parfaitement à le décrire. Il s'agit d'une partie de cache-cache de la mémoire, teintée d'une amère mélancolie.
Le récit et la narration sont assez complexes mais cela n’empêche pas de vivre une incroyable expérience de cinéma tant l'univers particulièrement envoûtant. Ou du moins quand on y accroche, ce qui fut mon cas. Il faut dire que le magnifique travail de forme appuie parfaitement le traitement de ces thématiques et rend ce voyage remarquable d’intensité. Cache-Cache Pastoral est un film vraiment excellent auquel il m’a toutefois manqué un chouïa d’implication émotionnelle en plus pour être pleinement conquis. Reste un film marquant pour bien des raisons et qui propose quelque de fou, d’inédit et que l’on ne verra nulle part ailleurs. Il s'agit d'une des oeuvres les plus poétiques qu'il me fut donné de voir. Un sacré morceau de cinéma, avec des idées à la pelle et des images qui me resteront longtemps en tête. C'était grandiose.
Film japonais de Terayama, de 1974 Très beau générique, avec une belle chanson. C'est l'histoire d'un jeune homme japonais, des relations avec sa mère, en une série de scènes poétiques, surréalistes, aux couleurs fortes et surréelles, scènes très felliniennes par moment. Le jeune homme est en fait le cinéaste qui raconte sa vie. Il y a de très beaux moments poétiques, une belle maîtrise des images et de la couleur. La recherche esthétique est toujours présente. Souvenirs et rêves s'entrechoquent, les personnages, visages blancs, semblent d'un autre monde. La réalité, avec le cinéaste, se mélange avec le rêve, le cinéaste enfant. Séquences très felliniennes, avec une belle musique et de beaux chants. Spectacle halluciné et hallucinant. Très belle fin, très originale.