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weihnachtsmann
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4,5
Publiée le 24 janvier 2015
Comment survit-on dans l'immédiat après-guerre à Berlin. De combines, de trafics, de petits vols. Le "constat" de Rosselini est impressionnant. C'est un film-testament formidable. Avec le père "condamné à vivre" et le grand fils qui ne peut sortir de chez lui par peur d'être condamné pour ses actions pendant la guerre, on assiste ici à un combat pour la vie, œuvre de fiction tournée dans le réel et un drame poignant. C'est superbe.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'Allemagne est détruite autant matériellement que moralement et doit se reconstruire. Dans "Germania anno zero" (titre sublime), Rossellini raconte la misère du pays à travers une famille et les yeux d'un enfant en particulier. Et si dans "Roma città aperta" et "Paisà", l'enfance était synonyme d'innocence et d'espoir, elle prend ici une tournure beaucoup plus tragique. Le jeune Edmund (Edmund Moeschke) tente de faire vivre sa famille tant bien que mal, poussé à l’illégalité et à des actes odieux, conséquences d'une mauvaise influence. Rossellini explore avec brio les troubles d'une conscience perdue entre une méconnaissance de l'Histoire récente et la difficulté à se situer dans le présent et dans un futur proche. Le destin cruel de ce personnage est mise en scène de façon brillante mais un rien étouffante. En effet, alors que l'histoire est émouvante, la maîtrise apparente manque de nous bouleverser. "Germania anno zero" reste un très beau drame, à l'écriture d'une grande finesse.
Sans atteindre le niveau de son chef-d’œuvre qu’est Stromboli, Roberto Rossellini réalise tout de même avec "Allemagne année zéro" un long-métrage bien poignant où l’on suit un jeune gamin de douze ans qui erre dans la ville de Berlin qui est devenu une ville en ruine et ce afin de trouver de la nourriture pour ses proches dont son père qui est gravement malade. La mise en scène ultra réaliste de Roberto Rossellini est évidemment une des qualités du long-métrage tout comme la brillante performance du jeune Edmund Moeschke qui s’avère bien touchant dans son interprétation. Tout le film se suit avec beaucoup d’intérêt jusqu’à cette fin bien tragique qui marque évidemment les esprits.
Troisième, et donc bien évidemment dernier, film de la trilogie de la guerre de Roberto Rossellini, après "Rome, ville ouverte" et "Païsa", le réalisateur quitte cette fois son Italie pour planter sa caméra dans le Berlin en ruines de 1947. Et dans ce Berlin en ruines règne une atmosphère où le marché noir prospère comme jamais, où l'égoïsme ne s'est jamais aussi bien porté, où les relents nazis n'ont pas totalement disparu, où on est près à commettre les actes les plus abominables tellement on est désespéré ; comme annoncé au début, aucun jugement, juste des faits par la manière la plus réaliste et épurée qui soit... C'est surtout en réussissant à capter cette atmosphère que Roberto Rossellini rend peut-être son oeuvre indispensable, plus que par une intrigue qui tiendrait facilement en quelques phrases ; une atmosphère cauchemardesque et anxiogène rendue encore plus tragique par le fait qu'on la voit et qu'on la ressent par l'intermédiaire d'un jeune garçon. Comme les deux précédents volets de la trilogie, "Allemagne année zéro" est le témoignage d'une Histoire pas aussi lointaine qu'on le voudrait.
Dernier film de sa trilogie commencée avec Rome, ville ouverte, Roberto Rossellini nous fait voir l’Allemagne d’après-guerre en emmenant sa caméra dans les ruines de Berlin et la mettant en scène à travers la destinée d’un jeune garçon, Edmund qui essaye de récupérer un peu d’argent pour faire survivre sa famille : une sœur qui est obligé de séduire pour avoir quelques cigarettes, un père gravement malade et un frère dans l’attente d’un jugement car il appartenait aux SS. Filmé d’une manière très sobre, Rossellini apporte sa touche dans la fameuse scène du gramophone qu’Edmund apporte à 2 soldats américains et qui a enregistré un discours d’Hitler. Quand ils le mettent en marche on entend la voix du führer résonner dans les bâtiments en ruine et un père de famille qui passait reste bloqué sur place de peur, en l’entendant, que ça recommence encore. Le réalisme qu’il montre en filmant, peut sembler tirer en longueur pour certains, comme la scène où Edmund marche sans but précis, mais elle prouve aussi la solitude globale des allemands qui sont obligés de se débrouiller tout seul pour survivre. C’est le cas de la scène où du charbon tombe d’un camion et des gens se dépêchent d’en ramasser, car ça peut servir pour se chauffer ou pour en revendre à d’autres. Si Edmund semble libre, ce n’est qu’un trompe l’œil. Il ne l’es jamais réellement. Il est sans cesse tiraillé entre son père, sa sœur et son professeur. Il est traité comme un adulte mais se refuse à l’être. C’est pour ça qu’on le voit essayer de jouer au football avec d’autres enfants mais personne ne veut de lui. Il reste définitivement seul spoiler: et coupable d’un crime qu’il ne voulait pas commettre . Ce film, par sa manière de représenter la ville, ses habitants, va ouvrir une grande porte à ce qu’on appelle le néoréalisme bien que Rossellini s’est toujours défendu d’en être l’investigateur. Allemagne, année zéro reste un chef d’œuvre à découvrir et un important témoignage historique d’une nation à l’agonie qui devait se reconstruire au plus vite.
Du néoréalisme marquant avec son jeune héros plein d'énergie témoin de la déliquescence de la société allemande dans un Berlin en ruine. Il apparait tout de même que certains développements son manquants.
Film à la fois terrible et fascinant, tableau d'une ville de Berlin, et plus globalement d'une Allemagne, en ruine que traverse un enfant, rencontrant et vivant avec des populations victimes du Nazisme comme son père, d'autres anciens membres nazis, d'anciens soldats, et d'autres essayant de sortir de la misère en se raccrochant aux soldats des armées alliées. Une jeunesse perdue, sans repères et livrée à elle même, à la recherche d'une identité. On retrouve là le fondement même du cinéma néo-réaliste italien avec l'observation d'une société en ruine et perdue. On peut remarquer la vision très pessimiste du réalisateur, car si beaucoup de jeunes allemands étaient perdus et sans réelles perspectives d'un avenir positif, certains avaient choisis de quitter l'Allemagne et plus particulièrement Berlin. Cette jeunesse devait-elle renier, voir ignorer et tuer son passé, souvent très ancien, pour aller de l'avant ? Bien que le réalisateur donne un portrait très isolé de cette Allemagne, il manque cependant des éléments importants, ou pas assez présents dans le quotidien berlinois des premières années d'après guerre, notamment la pression politique internationale au quotidien.
On retient les décors réels quasi post-apocalyptiques de Berlin en ruine. Histoire triste et touchante de cet enfant qui est témoin, protagoniste et subi la pauvreté et la délinquance dans l'Allemagne après guerre. Très intéressant.
Apogée du néorrealisme italie, "Allemagne année zéro" se situe entre le documentaire et le film. La réalisation de Rosselini est bluffante et le jeu d'acteurs très bon.
Après nous avoir montré les ravages de la guerre en Italie dans Paisa, Rossellini s'intéresse maintenant à l'Allemagne. Le principal intérêt en est le filmage des ruines de Berlin. L'idée que tous les peuples (Rossellini se focalise principalement sur une famille) soient meurtris par les guerres en leur sol de manière similaire est le thème principal du film. Nous en sommes tous convaincus de nos jours et le film en perd probablement une grande partie de sa force. De plus, le recours aux acteurs amateurs montre ici ses limites. L'interprétation du père, notamment, est catastrophique. A un moment du film, d'anciens nazis pédophiles et homosexuels sont mis en scène. Cela fait écho aux clichés homosexuels utilisés pour dépeindre les nazis dans Rome, Ville ouverte. Rossellini ignore-t-il l'assassinat d'Ernst Rohm et la déportation des homosexuels? On peut aussi remettre en question le propos liminaire du réalisateur qui indique qu'il souhaite rendre le goût à la vie aux enfants allemands. Il devait lui sembler autant évident à lui qu'à nous que ces enfants misérables n'auraient aucune opportunité de voir le film. Rosselini cherche avant tout à dorer son image et expier son attitude trouble sous Mussolini. Finalement, ce film vaut principalement par son filmage qui emprunte à l'expressionisme et l'intérêt historique de la vision des ruines de Berlin.
Si j'ai trouvé ce film intéressant - si ce n'est plus - pour le voyage social qu'il nous offre dans une Allemagne d'après guerre désolée, dont on ne parle que rarement, le scénario et la mise en scène m'a quelque peu déçue.
Les paysages offerts ont l'avantage d'être un véritable document historique, offrant une certaine "beauté" post-apocalyptique devant ce petit monde qui survit plus qu'il renaît.
Mais si j'ai trouvé cette idée de suivre une famille, et notamment l'enfant dans ses tribulations, ingénieuse, je trouve que l'idée n'a pas été exploitée jusqu'au bout. Je pense notamment aux scènes avec l'ancien professeur qui semble tout autant nazi que pédophile. Roberto Rossellini, sans avoir à montrer quoique ce soit, aurait pu (et du, si je puis me permettre) aller plus loin pour mieux dénoncer l'exploitation de la misère ambiante. Idem pour les scènes d'orphelins vagabonds traînant en bande dans les rues de la ville, vivotant de méfaits mineurs.
Film qui me marque par sa portée, aussi bien historique que sociale, mais pas en tant que chef d'œuvre du cinéma.
Le tout pourrait se résumer dans le titre (pas que ça vaille zéro hein). Allemagne, année zéro... On est en 1947, et on suit le parcours d'un garçon de 13 ans qui se débrouille pour vivre, ou plutôt pour survivre, avec sa famille. Roberto Rossellini parvient à nous faire un tour d'horizon de la situation, où il faut quasiment tout reconstruite, tout rebâtir, au sens propre comme au figuré.En 1h10 il aborde beaucoup de thèmes : débrouillardises, marché noir, jeunesse perdue, souvenirs du nazisme etc. Le problème c'est peut être la démarche, trop lourde à mon sens. Dès le début l'homme prévient le spectateur de ses intentions. Mais le tout sonne peu subtil, on sent le cours d'histoire derrière, sous-jacent. Rossellini fait un film sur la misère à Berlin, et c'est bien ça le problème à mon sens. Si le sujet principal de son film c'était l'histoire de cette famille, on aurait pu voir à travers tous les problèmes de l'Allemagne en 1947. Or, là, j'ai plutôt l'impression que cette famille n'était qu'un prétexte, et que Rossellini n'avait que pour but de nous montrer de façon assez didactique, presque pédagogique, la situation. Le tout ennuie assez vite, la démarche est un peu trop plombante.
La Seconde Guerre Mondiale avait cessé deux ans plutôt, Roberto Rossellini décide alors de s’immiscer au cœur de Berlin, en ruine, la ville totalement éventrée ne ressemble à rien, si ce n’est qu’un énorme amas de gravas à ciel ouvert, où errent des âmes en peine. Parmi eux, Edmund, 15 ans, va être le fil conducteur de cet incroyable voyage, où tel un documentaire, Allemagne année zéro (1947) se dévoile sous nos yeux sans aucun parti pris, ni jugement et encore moins de sentimentalisme, Roberto Rossellini nous offre un voyage marquant et socialement inquiétant.
Allemagne année zero est un film qui recrée à merveille une realité crue tout en montrant bien une élite pratiquant à la chaîne des faits isolés qu'ils prétendent dénoncer, et parmi tout cela et de nombreux parasites le jeune Franz dans l'entousiasme de la libération mais surtout la domination americaine; toutefois l'ensemble souffre de son ton commun en dépit de paysages il est vrai empreints de beauté et de pertes.