Evil Dead 3 est un épisode ma foi agréable, mais qui m’avait, plus jeune paru meilleur, surement car il a ce côté très bande dessinée, avec plein de créatures, de trucs improbables, mêlant aventure, SF, comédie, fantastique. Il faut avouer que l’ensemble reste finalement inégal, et moins bien écrit que le précèdent épisode notamment dont ce film est la suite.
Coté bon point on retrouve un Bruce Campbell toujours à l’aise dans son rôle, et qui en rajoute encore plus ici, au point d’en paraitre cabotin, surtout dans le premier tiers du métrage. Toutefois il maitrise son personnage, et il reste en équilibre certes instable, mais en équilibre tout de même pour ne pas verser dans le ridicule qui tache. A ses cotés on retrouve quelques acteurs qui ne marque pas tellement les esprits. C’est tant le cas d’Embeth Davidtz, un peu trop transparente, ou de Marcus Gilbert, assez premier degré qui parait un peu décalé dans le film. Quant à Bridget Fonda, surement la plus connue du lot, elle n’a qu’un rôle franchement secondaire.
Le scénario est inégal. Evil Dead 3 a deux bons moments. Le début, soit le premier quart d’heure à peu près, qui s’avère une introduction déjanté de Ash au Moyen Age. Créatures improbables, gags balourds et touche gore excessive comme dans le reste de la saga, bref, c’est sympathique. Le deuxième bon moment c’est la dernière partie, celle de la bataille, qui est véritablement très réussie, et très drôle. Entre les deux il y a une autre partie clairement moins enthousiasmante, qui sent le remplissage pour Raimi, qui manquait surement d’une réelle inspiration, après avoir balancé ses meilleures idées dans les deux premiers films. Du coup entre les redondances (la caméra qui galope dans les bois), et les délires sans grand intérêt qui tire en longueur (les mini-Ash, passage agaçant s’il en est), cette partie est faiblarde, et manque du piquant attendu, virant à la pantalonnade.
Sinon coté réalisation on retrouve un Sam Raimi imaginatif, toujours à l’aise, et créant par ses trouvailles visuels, un ensemble qui tient franchement du cartoon parfois. En tout cas il donne toujours beaucoup de punch à son film, et même s’il pioche visiblement dans ce qu’il avait pu proposer dans les deux précédents épisodes, il remet le couvert avec un niveau qui ne dépareille pas. Sinon coté photographie Evil Dead 3 aurait pu faire un peu plus d’effort pour soigner l’ambiance, beaucoup moins travaillée que dans les deux autres films, et notamment le deuxième, que des décors et une reconstitution potable compte tenu du budget ne contrebalance pas. Cependant on notera des effets spéciaux, certes vieilli mais d’un grand charme. Pour ma part le final avec l’armée de morts-vivants est un morceau d’anthologie, terriblement bien fait, et le roi des morts à une allure pourrie parmi les plus réussie du cinéma. Côté bande son ça manque de travail, Raimi aurait pu se forcer un peu de ce point de vue car là il faut avouer que c’est pauvre.
En clair Evil Dead 3 est un film sympathique, qui conclue la trilogie de Raimi honorablement. Maintenant il faut reconnaitre que l’ensemble n’est pas aussi concluant que les deux précédents films, et que Raimi, malgré sa volonté de changement avec un univers très différent, n’a pas tellement beaucoup plus à dire que ce qui n’a déjà été dit. Il se répète beaucoup, et lorsqu’il cherche à échapper à cela, il vire souvent trop à la grosse farce là où il jouait les funambules dans ses précédents métrages. 3.