Polar eighties typique, Sans issue n’en reste pas moins une déception, la faute à un scénario mou et à de bonnes idées inexploitées.
Le film avait pourtant, pour lui, des arguments. Tommy Lee Jones, acteur généralement rassurant et qui sans se forcer reste honorable ici, mais très loin de ses meilleures prestations, Linda Hamilton auréolée de la gloire de Terminator qui ne fait pas franchement rêver comme actrice ici mais qui reste charismatique, et Robert Vaughn, méchant convaincant mais sous-utilisé forme le premier atout de prestige du film. Un trio prometteur qui donc, dans les faits, ne convainc que partiellement, mais enfin ça reste honorable. C’est toujours mieux que rien. J’espérai tout de même beaucoup plus d’un tel casting, les personnages manquant sans doute de relief.
Le scénario a été écrit par Carpenter qui ne s’est pas mouillé à réaliser le film, et qui semble-t-il a ressorti son vieux concept des tiroirs où il aurait dû rester ! L’histoire est tout de même assez invraisemblable, avec une volonté d’introduire un prototype de voiture qui finalement n’est presque pas exploité, avec cette volonté de faire un film de cambriolage sans se départir d’un côté plus franchement film d’action. On pouvait s’attendre à un métrage explosif, mais au final non ! Quelques bonnes scènes d’action justement mais trop rare, trop peu de second degré malgré l’invraisemblance de l’histoire, un rythme pépère pour une histoire peu emballante par ses enjeux limités. Il y a bien une volonté de dégrossir l’intrigue notamment avec les motivations diverses des personnages qui restent pas trop mal exposées, mais le spectateur restera peu convaincu pour sa part ! Il manque quelque chose à cette intrigue pour réellement faire adhérer le spectateur, et on se retrouve face à un spectacle pas mauvais mais peu réjouissant.
Sur la forme on retiendra les scènes d’action bien emballées par Cockeliss, mais peu d’autres choses. Sans issue sans les eighties à plein nez, avec malheureusement des défauts fréquents dans les séries B du temps : des décors minimums (le début du film par exemple c’est vraiment laid, on se croirait dans un épisode de série télé), une photographie sans intérêt, pour une esthétique qui laisse clairement à désirer. Une bonne petite surprise quand même, une bande son signée d’un grand nom du temps, Lalo Schifrin, qui ne livre pas une partition mémorable mais assez rythmée et efficace pour ne pas se laisser oublier trop vite.
Sans issue c’est donc un film un peu ringard qui n’a pas beaucoup d’arguments à faire valoir aujourd’hui si ce n’est le prestige de son casting (encore que la notoriété de Vaughn et d’Hamilton ne soit plus du tout ce qu’elle était), quelques bonnes scènes d’action et quelques idées prometteuses mais trop peu exploitées et développées. Dispensable mais pas indigeste. 2.