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cylon86
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4,0
Publiée le 18 juin 2015
Pour son premier film, Alejandro Amenabar frappe fort et nous plonge dans l'univers des snuff-movies, confrontant le spectateur à son voyeurisme souvent morbide. Nous suivons Angela, étudiante préparant une thèse sur la violence audiovisuelle et se retrouvant en possession d'une cassette montrant une femme se faire torturer et assassiner. Femme qui fut étudiante comme elle il y a deux ans... Avec l'aide d'un jeune homme étrange passionné par la violence, elle mène sa propre enquête et se retrouve rapidement au cœur d'événements qui la dépassent. Avec "Tesis", le cinéaste offre son premier coup de maître, ne négligeant aucun détail. Que ce soit le scénario aux nombreux rebondissements tordus ou la réalisation, froide et diablement prenante, rien n'est fait pour que nous sortions indemnes du film, véritable choc critiquant toute une génération de spectateurs élevée à la violence audiovisuelle. Les acteurs, en particulier Ana Torrent, sont tout à fait excellents.
Faire une thèse peut être sacrément dangereux ! C'est en tout ce cas ce que va découvrir Angela à ses dépens lorsqu'elle cherche à faire sa thèse sur la violence à l'écran. Elle demande à son professeur de lui trouver des images choquantes mais ce dernier meurt devant un snuff movie. Avec l'aide d'un autre étudiant, elle va enquêter pour savoir d'où proviennent ces cassettes. Pour son premier long-métrage sorti en 1996, Alejandro Amenábar donne tout de suite le ton en nous plongeant dans ce qu'il sait faire de mieux : le thriller un peu glauque. En effet, dès la scène d'introduction, l'atmosphère très oppressante est posée et on arrive déjà à cerner le personnage principal. Angela se trouve dans un métro, ce dernier a coupé en deux quelqu'un se trouvant sur les rails, les agents demandent alors aux gens de sortir sans regarder le mec coupé en deux mais Angela est la seule sortant littéralement du lot à vouloir regarder, poussée par une sorte de curiosité malsaine, ce qui sera d'ailleurs un des thèmes centraux du film. Effectivement, Angela est un personnage contradictoire qui dit ne pas aimer la violence et vouloir la dénoncer mais à pourtant se retrouver au cœur de celle-ci et ne pouvant s'empêcher de regarder les snuff au travers de ses doigts (comme le montre le plan sur l'affiche d'ailleurs). Les personnages sont donc très bien traités (quoiqu’Angela est tout de même parfois très cruche, ce qui est particulièrement frustrant), tous étant un peu ambigu à leur manière, mais avancent peut-être dans une histoire un peu trop prévisible. Pourtant, le réalisateur est, à l'instar de Shyamalan, le maitre dans l'art du twist et ici, c'est un petit retournement de situation qui ne surprend pas beaucoup de monde. Effectivement car les fausses pistes laissées par l'intrigue sont tellement propres au thriller qu'elles en deviennent très vite prévisibles. Malgré tout, ce n'est pas pour autant que le film n'est pas captivant ! On ne voit en effet pas les deux heures passer tellement on est pris dans cette enquête qui réussit à happer son spectateur malgré son côté prévisible. Concernant les acteurs, nous retrouvons Ana Torrent, Eduardo Noriega et Fele Martínez qui jouent très bien ! "Tesis" est donc un très bon thriller malgré son côté légèrement prévisible.
En voyant Tesis, le cinéphile/cinéphage pensera à un autre film : Benny's Video, de Michael Haneke. Les deux œuvres glaciales tiennent du métacinéma : ce sont des films qui s'analysent. Des films où une phrase comme « il faut donner au spectateur ce qu'il veut voir » finira par apparaître sous une nouvelle lumière – quoiqu'elle sera, selon toute vraisemblance, blafarde. On est tout de suite mis à l'affût d'autres indices de ce genre, un trait qui sera d'ailleurs caractéristique du réalisateur.
Né d'un enthousiasme estudiantin pour le média (Amenábar l'a imaginé alors qu'il était à l'université, la même où Tesis a été tourné) mais en même temps d'une dureté désabusée, le drame se déroule en même temps que la psyché de toute une génération moulée par l'image. Âge adulte et adolescence, image et scénario nous happent et nous enferment dans la beauté d'une thèse qu'on va nous-mêmes écrire sur la place du film au sein du septième art et de l'histoire du média. On peut difficilement pousser plus loin l'expérience cinématographique et c'est rarement quelque chose que nous offrent même les meilleurs thrillers.
Dommage qu'il aie un peu tendance à surligner son propos Alejandro Amenabar, et que sa mise en scène ne soit pas toujours la plus subtile du monde, car nul doute que ce « Tesis » aurait pu donner quelque chose de très, très réussi. Cela dit, le jeune homme n'a vraiment pas de quoi rougir, car hormis ses petites réserves, pour un premier film, c'est plus que pas mal. Je crois même que c'est le seul film traitant des « snuff movies » que j'ai vraiment apprécié, même si « The Brave » signé par le camarade Johnny Depp n'avait rien de déshonorant. Amenabar a surtout la grande intelligence de ne pas tomber dans le scabreux, préférant au contraire privilégier une intrigue intelligente et efficace, où les rebondissements et les faux-semblants sont légions. Pourtant on ne tombe jamais dans le ridicule, chacun des personnages (bien qu'un peu stéréotypés) montrant un caractère fort et déterminé. De plus, même si le réalisateur espagnol évoque cela un peu lourdement, le discours est fort et on ne peut plus vrai : nous avons beau critiquer et nous révolter contre les meurtres et la torture, nous n'en prenons pas moins un plaisir pervers à les regarder à la télévision, et ainsi les cautionnons indirectement... Conclusion intelligente d'une oeuvre certes imparfaite, mais valant le détour.
Premier essai et coup de maître pour Alejandro Amenabar, qui signe avec Tesis l'un des thrillers les plus manipulateurs des années 90. Incursion dérangeante dans le monde du snuff movie doublée d'une intrigue aux allures de complot paranoïaque, ce long métrage s'avère remarquablement bien écrit, retournant les situations macabres à la manière d'un Wes Craven ( on pense notamment à Scream ). Malgré quelques imperfections techniques probablement dues au budget modeste dont disposait Amenabar, Tesis est un petit bijou d'angoisse relevant d'une prise d'otage salutaire pour le spectateur. En dehors de la virtuosité du scénario on pourrait également noter la maîtrise des scènes purement dramatiques : en ce sens la séquence de poursuite dans les couloirs de la faculté est admirable. Musique efficace également, composée par le réalisateur lui-même, évoquant parfois les mélodies emblématiques de Bernard Herrmann... Bref Tesis est une réussite majeure dans le paysage du cinéma espagnol de ces dernières années, un long métrage qui laisse entendre l'énorme potentiel du futur auteur du terrifiant The Others... Un excellent thriller tour à tour sidérant et trépidant, aussi bien divertissant que réflexif.
Cela faisait un moment que l'envie me prenait de voir "Tesis". D'autant plus que le sujet des snuff-movies m'a toujours intrigué et intéressé (non pas que je sois un voyeur). J'ai été agréablement surpris par le rendu final de ce thriller maîtrisé de bout en bout par un formidable Alejandro Aménabar qui a su allier le jeu de tous les acteurs. Un scénario béton avec notamment des scènes de "Face of Death" (documentaire plus ou moins controversé pour son authenticité sur des scènes de meurtres, séquestrations, tortures, etc...), une formidable photographie et surtout un sujet qui tient en haleine du début à la fin, on veut en savoir plus le plus vite possible. D'ailleurs le tabou est plus ou moins levé, et la bande son s'accorde parfaitement avec les messages que veut nous transmettre le réalisateur espagnol. Nous sommes devant un méli-mélo de personnages que l'on s'accorde à rendre coupable et les rebondissements sont au rendez-vous, avec des acteurs convaincants. Malgré quelques longueurs et un léger effet de vieillissement, "Snuff" comme il est intitulé dans certains pays, jouït d'une certaine réussite qui n'est pas dûe au hasard. Un bon long métrage qui ravira (j'en suis certains), les amateurs de cinéma étranger. 14/20.
Tesis est un film qui fait vieux par son visuel et sa réalisation. Il semble daté du début des années 80 et il souffre de la comparaison avec les grandes références comme "Le silence des agneaux" ou "Seven". Pourtant Amenabar ne ménage pas ses efforts pour brouiller les cartes et maintenir le suspense jusqu'à la fin du film, mais il ne parvient pas à convaincre et à captiver tant cela ressemble à une construction bien artificielle.
Classé 243ème meilleur film de tous les temps sur Allociné, Tesis est le premier long métrage de Alejandro Amenabar (qui a aussi réalisé Ouvre les yeux (qui a inspiré Vanilla Sky), Les Autres, Mar Adentro (Oscar du meilleur film étranger) et Agora). Le film, interdit aux moins de 16 ans, parle des snuff movies, des meurtres filmés en live puis revendus. Contrairement à Snuff 102, où la barbarie régnait en maître, Amenabar se contente de suggérer la violence, choix d'autant plus judicieux. Cette violence n'est quasiment jamais montrée, mais cela n'est pas moins efficace, au contraire puisque le regard ne peut absolument pas se détacher de l'écran. A travers une ambiance malsaine et des images vraiment glauques, la tension est omniprésente et très intense. La musique, parfaitement bien dosée, donne une ampleur magistrale au métrage, avant tout destiné aux cinéphiles (beaucoup de références, d'images, le film prend place dans un faculté d'Image). Méritant des nominations personnelles de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur de second rôle (très impressionant au passage), meilleur film en langue étrangère, meilleure musique de film, je pense qu'elles risquent de tenir jusqu'à la fin de l'année. Nous sommes là face à un véritable chef d'oeuvre.
Autant vous le dire de suite: ce film fout les jetons. L'actrice principale est agaçante à souhait et le duo Fele Martinez-Eduardo Noriega est excellent, avec une préférence pour ce premier que je n'avais même pas reconnu! Un superbe thriller.
Un bon film espagnol dont le scénario n'a de cesse de nous surprendre. Tour à tour, ceux qui cotoient Angela sont soupçonnés, innocentés, puis à nouveau soupçonnés, etc. Les acteurs proposent un jeu direct, sans fioriture, avec des dialogues qui dès le début du film donnent une sensation d'urgence.
Pour son premier long-métrage, Alejandro Amenábar est plus efficace lorsqu'il joue la carte du thriller classique plutôt que celle de la réflexion, finalement assez peu poussée, sur l'image et son pouvoir. "Tesis" atteint son apogée et s'emplit de suspense entre une mise en place laborieuse et un final interminable.
Premier long métrage d’Alejandro Amenabar…Il choisit le thème très particulier du snuff movie et la banalisation de la violence des médias.
Là où on aurait pu s’attendre à un bon ptit thriller façon 8mm…Amenabar nous propose un tour de grand huit époustouflant. Il arrive à nous plonger dans l’horreur du sujet, sans forcément nous montrer les images…Rien que les hurlements d’agonie des victimes et l’expression horrifiée des personnages suffisent à nous clouer d’effroi !
Très prenant, nous entrons très vite dans cette sombre histoire…Le suspens est très bien soutenu et Amenabar s’amuse à balader le spectateur d’une piste à une autre et nous bluffe sans arrêt.
Toute l’équipe s’investi beaucoup dans le projet…Ainsi, les acteurs se donnent à fond, sans en faire trop. Tout d’abord, le beau Eduardo Noriega…Acteur fétiche du réalisateur…Très juste, très ambiguë, on ne sait jamais s’il faut l’aimer ou le détester…Ange ou démon… Ana Torrent est également très convaincante…Alors qu’on sent son personnage se glacer d’effroi à chaque image de violence…On finit par la sentir de plus en plus à l’aise et on se demande si, au final, elle ne commence pas à aimer ça. Fele Martinez, interprète un jeune étudiant fou d’horreur…Beaucoup de références au cinéma de genre passe par ce personnage…Hellraiser, cannibale Holocauste ect…Etrange au départ, on finit par être attaché à lui et finalement se demander s’il est malsain ou sincère…
La chance d’Amenabar, pour ce début de carrière, a été d’être entouré d’une équipe prête à le suivre dans son aventure et surtout, à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Seul ombre au tableau…Le film est un peu trop long…Certaines longueurs un peu inutile qui provoque quelques inégalité au niveau du rythme…C’est pour cela que je ne mettrais que 3 étoiles au lieu de quatre…Même si j’estime que ce film est très bon, au point de devenir une référence…avec le temps.
Au menu de ce soir, un petit retour en arrière avec Tésis, le 1er long métrage très remarqué (5 Goya) d'Alejandro Amenabar à qui l'on doit le stressant et malin "The Others" ou encore "Abré los ojos" avec (le beau brun ténébreux pour vous mesdames) Eduardo Noriega. Au début de leur carrière respective, on découvre avec plaisir et nostalgie ces deux futurs hommes aujourd'hui incontournables pour tout cinéphile et Tésis est un film qui augure de très bonnes choses. Thriller accès sur les snuff moovies, à travers une héroïne préparant une thèse sur la violence et développant petit à petit une certaine curiosité au delà de la morale, en plus de nous tenir en haleine, Amenabar pose la question du rapport à l'image. Malgré quelques incohérences dans les choix de directions, de fausses pistes en situations paranoïaques, on est balloté pendant deux heures au milieu de cette vidéo dérangeante. L'arrivée d'Eduardo Noriega dans le récit finit d'installer un jeu du chat et de la souris où l'on ignore qui est le chat. Le jeune acteur est impeccable dans son rôle ambigu et l'on se demande sans cesse même si l'on est pas dupe, si nous tenons ou pas notre tueur?! Bref, pas un coup de maître mais un bon film bien emmené à la pression constante et à la distribution convaincante. Un bon moment de cinéma qui a pris pas mal de rides.
Thriller très efficace et très intelligent, qui questionne pas mal notre rapport au morbide. De plus j'adore la réalisation très crue d'Amenabar, une sobriété finalement assez proche de ce que les Japonais savaient faire à cette époque là. A cela s'ajoute une écriture de dialogues vraiment bien ciselée et un casting très pertinent (Hey señor Noriega ! Déjà là ?!) Franchement, une belle réussite, et peut-être un précurseur pour l'âge d'or du cinéma d'épouvante espagnol qui suivra...