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JR Les Iffs
80 abonnés
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3,0
Publiée le 30 octobre 2017
Film italien de Dino Risi, Franco Rossi, Luigi d'Amico - 1965 Film à sketches. 1. Un timide ne veut pas avouer son amour à une collègue 2. Un professeur très connu apprend que sa femme a tourné nue dans un film 3. Un homme veut devenir présentateur à la télévion Bonnes comédies à l'Italienne. C'est un film d'acteurs surtout. (Manfredi, Tognazzi, Sordi). La réalisation est honnête sans plus, comptent ici les dialogues et le jeu des acteurs. Le dernier sketch est le meilleur et mérite bien un 4/5. Très bon divertissement qui n'a pas trop vieilli.
Film à sketchs en trois parties réunissant Dino Risi, Franco Rossi et Luigi Filippo d'Amico, "Les Complexes" est composé de trois courts métrages avant comme thème commun, les complexes que peuvent avoir les hommes. La première partie réalisée par Dino Risi, "Une journée décisive" met en scène Nino Manfredi dans ses déboires pour séduire une de ses collègues. La deuxième partie, réalisée par Franco Rossi, "Le Complexe de l'esclave nubienne", met en scène Ugo Tognazzi dans sa course pour détruire toutes les traces d'un péplum érotique dans lequel sa femme a joué dévêtue. Enfin, le troisième sketch mais non le moindre, "Guillaume Dents Longues" met en avant le formidable Alberto Sordi dans le rôle d'un Einstein souhaitant faire le concours pour devenir présentateur de journal télévisé. Petit problème, ce dernier possède une dentition hors du commun. Malgré ses capacités favorables pour devenir présentateur, l'équipe de la télévision cherchera par tous les moyens de l'évincer, ces derniers trouvant qu'une "tête pareille" ne peut pas être vue par des "million d'italiens". Si je devais faire un classement, le segment de Filippo d'Amico est le meilleur, suivi ex-aequo par les deux autres. Différents les uns des autres, les trois segments possèdent un humour propre à la comédie italienne. Pour ainsi dire, on rit de bout en bout, pour ne pas dire tout le temps concernant "Guillaume Dents Longues". Le segment le plus faible reste celui de Rossi, plombé par beaucoup trop de longueurs et une fin un peu hors sujet avec la cohérence de son propos. Mais rien de grave. "Les Complexes" est un film à sketch fort réussi, de qualité. Un divertissement comme ça, ça ne se refuse pas!
le troisième sketch, avec Un Alberto Sordi délirant est proprement inouï, bien que d'un metteur en scène absolument inconnu : Luigi Filippo D'Amico.. Le premier, de Dino Risi est très réussi
Dino Risi réunit dans un film de trois sketch,un casting de choix tant pour les acteurs(Nino Manfredi,Alberto Sordi,Ugo Tognazzi) que pour les scénaristes(Scarpelli,Scola,Sordi).Mais malgré son alléchante affiche,le film manque de truculence. Et donne des sketchs sur les complexes en demi teinte.Le sujet était pourtant prometteur a une avalanche de situation plus cocasse les uns que les autres.Rien que la tête de Sordi aux dents ultra longues,laissait penser que,mais non même ça ne fait que esquisser quelques sourires.C'est loin d’être catastrophique mais j’espérais mieux.
Dino Risi est en 1965 au sommet de sa gloire et il a déjà sans doute donné le meilleur de lui-même dans son domaine de prédilection, la comédie à l'italienne. De temps à autre avec ses collègues Monicelli ou Stora il participe a des films à sketches dont il réalise un ou plusieurs segments. Ici ce sont deux metteurs en scènes plus obscurs, Franco Rossi et Filippo Luigi d'Amico qui profitent de l'aura de Risi. Scola, Sordi, Incrocci et Scarpelli participent aux scénarios des trois sketches. On retrouve bien sûr dans "Les complexés" toute l'insolence féroce du cinéma italien de cette période. Le premier sketch qui s'attarde sur un timide congénital espérant profiter d'un voyage d'agrément organisé par son entreprise pour déclarer sa flamme à la collègue qu'il convoite en silence depuis des mois, se moque gentiment de l'amoureux transi un peu ridicule, joué par un impeccable Nino Manfredi gominé. A force d'hésitation et aussi un peu de lâcheté, le bougre finira embringué par la mocheté du petit groupe qui beaucoup plus futée et entreprenante que lui, saura saisir sa chance. La fin du sketch qui montre Manfredi, la porte du hall d'immeuble de sa nouvelle dulcinée se refermant sur lui comme celle d'une prison, est du meilleur effet tout à la fois comique et tragique. Mais derrière ou plutôt en parallèle de l'histoire individuelle du petit employé d'un grand magasin, Risi dénonce le paternalisme du patronat italien et la passivité de ses employés qui se contentent d'une visite d'un dimanche dans la somptueuse villa de leur PDG pour se bercer d'une illusion de proximité qui n'est bien sûr que de façade mais propre à anesthésier les volontés contestataires. Le deuxième segment de Franco Rossi est une charge au vitriol contre le puritanisme où un Tognazzi propulsé membre éminent du gouvernement cherche à tout prix à éliminer toute trace d'un obscur péplum où sa femme encore jeune fille avait fait une très furtive apparition les seins nus. Une scène d'ailleurs coupée au montage. La quête devenue obsessionnelle se retournera contre son initiateur qui joue de toute son influence pour arriver à ses fins. Là encore le sous-texte est une charge contre les élites qui utilisent tous les leviers du pouvoir, n'hésitant pas à sacrifier des vies dans un but dérisoire. Le dernier sketch écrit et joué par Alberto Sordi s'en prend à la bien-pensance de l'univers des médias qui à force d'hypocrisie portera à la tête du journal télévisé national un quidam au sourire chevalin en comparaison duquel celui légendaire de Fernandel n'était qu'une ébauche. Là est visée l'hypocrisie de cette pseudo démocratie utilisée par le monde du spectacle qui veut faire croire au petit peuple que la gloire est à portée de main. Visconti de manière plus dramatique avait déjà dénoncé la démarche dans "Bellissima" (1951). "Les complexés" apporte une fois de plus la démonstration que derrière leur apparente légèreté tous les artisans de la comédie italienne qu'ils soient scénaristes, réalisateurs ou acteurs avaient une véritable conscience sociale qui n'était jamais loin derrière la farce.
Trois sketches, et pas un de plus ! Voyez-vous, ce qui est très fort avec "I complessi", c'est qu'il parvient à tenir la route alors que deux des trois sketches qui le composent sont tout ce qu'il y a d'anecdotique, surtout le deuxième. Mais, il y a le troisième et là, mes bons amis, c'est un véritable feu d'artifice. L'histoire de ce mec aux dents longues ridiculisant les pédants est juste incroyable et on se marre de sacré bon coeur. Surtout qu'Alberto Sordi y fait un véritable numéro digne de faire partie des anthologies du cinéma. Dans le genre, nos amis italiens nous ont légué bien mieux, mais vraiment, ce troisième sketch, c'est du pur or en lingots !
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3,5
Publiée le 11 septembre 2018
Dans la tradition du film à « sketchs satiriques » à l'italienne, "I complessi" est un essentiel de la discipline avec un soin mis à rèvèler et à dècrire ce qui se cache derrières certaines façades sociales (Guillaume « Dents longues »). Ce pur film des sixties est composè de trois segments : 1) "Una giornata decisiva" de Dino Risi, avec l'excellent Nino Manfredi; 2) "Il complesso della schiava nubiana" de Franco Rossi, avec Ugo Tognazzi ; 3) "Guglielmo il dentone" de Luigi Filippo D'Amico, avec l'èblouissant Alberto Sordi! Le premier sketch est sans doute le plus rèussi des trois! Celui d'un timide en butte aux avances d'une femme laide avec un Manfredi gai de l'intèrieur! Citons aussi la sublime Ilaria Occhini, la jolie musique de Trovajoli et la scène pluvieuse en plan sèquence dans une cabine tèlèphonique! Le second segment est le moins bon avec une histoire qui devient presque banale, de telle sorte que le spectateur se dèsintèresse totalement du sort final de ce puritain mariè à une danseuse nue incarnè par Tognazzi! Quand au dernier sketch, Sordi (quel phènomène !) nous montre une nouvelle fois toute l'ètendue de son talent comique en campant un prèsentateur de tèlèvision à la dentition hallucinante...
Les films à sketch sont rarement réussi, il y en a pourtant deux qui, comiques, méritent d'être vue : un français le diable et les 10 commandements, avec un tripoté d'acteurs connus, et celui-ci, avec le comique pétillant italien réaliste qui rappelle un autre film : le pigeon ( et sa suite, qu''on ne repasse plus, et dont j'ai oublié le nom).... 3 scènes mais ici qui n'ont rien à voir avec le banditisme, un amoureux transi n'ose déclarer sa flamme, et on nous fait rire avec une telle justesse psychologique, comme avec cet homme qui à force de vouloir étouffer un scandale à cause de sa femme (erreur de jeunesse!) risque à chaque pas de trébucher, ou bien encore quand un champion de la diction au profil disgracieux se présente pour se faire engager à la télévision italienne, va-t-on oser lui dire la vérité ou l'engager ? Vraiment drôle !
Le sketch de Luigi Filippo d'Amico est tout simplement irrésistible, avec un Alberto Sordi d'anthologie. Remarquable et touchant est celui de l'immanquable Dino Risi, interprété par un excellent Nino Manfredi. On rit, bien sûr, mais l'Italie qu'on nous donne à voir est bien loin des clichés de la dolce vita et la vie est belle. L'arrogance est la valeur suprême, les autres n'ont qu'à se conformer, à se soumettre aux plus forts. Même s'il est vrai qu'Alberto Sordi n'a pas l'intention de se laisser faire, malgré son effroyable dentition….