Je conseille vivement ce film à tous les fans de David Lynch. Non seulement la complicité de Céline et Julie est à rapprocher de la relation entre les deux héroïnes de Mulholland Drive, mais aussi et surtout "Inland Empire" semble grandement en être inspiré. Mais chez Rivette aucune noirceur, le film est tout entier tourné vers la liberté et la fantaisie, même si l'on entend sourdre, en arrière-plan, l'urgente nécessité de s'échapper d'un quotidien trop morose.
Il faut préciser que ce film ludique et "merveilleux" (au sens strict du terme) est placé sous le patronnage de 2 illustres "magiciens" : Jean Cocteau et de Lewis Carroll (d'ailleurs, la longue et intrigante scène d'ouverture n'est pas sans rappeler une certaine Alice à la poursuite du lapin blanc...). Pour le reste, il n'est guère facile de dire avec des mots ce que ce film essentiellement sensoriel procure... une certaine quiétude, un goût évident du jeu, une jubilation de la part des 2 héroïnes vite contagieuse... Il y a du mystère et de la magie dans ce film : alors, même si il peut rebuter au premier abord (plus de 3H10, d'accord, ça peut impressionner), "Céline et Julie vont en bâteau" est l'exemple même du film libre de toute contrainte. Et cette liberté déborde largement de l'écran (petit ou grand) : une vraie perle.
Un film long mais léger, où la magie et l'onirisme emportent toute prétention au réalisme. Pas d'explication, juste un rêve enfantin et farfelu pendant lequel on s'amuse, en forme de boucle.
On peut toujours s'amuser à chercher des références (Lewis Carroll, Henry James) et à imaginer les cinéastes inspirés (David Lynch) par "Céline et Julie vont en bateau" mais la meilleure façon d’accueillir le film est de le considérer tel quel : une superbe déambulation dans un Paris ensoleillé, une balade abstraite mais profondément ludique. On serait pourtant tenté d'être méfiant devant la durée impressionnante du long-métrage mais celle-ci est la condition même de l'abandon du spectateur dans ce qui s'apparente à un trou temporel, une superposition de deux mondes dont l'un serait réaliste mais habité par des personnages extravagants et l'autre une représentation théâtrale et fantasmatique jouée par des personnages solennels. L'élément magique faisant office de passerelle est ici un simple bonbon, une trouvaille qui fait écho à la phrase de Cocteau : "le fantastique est logique". L'étrangeté du film est ainsi renforcée par la présence d'un cadre réaliste et par l'absence de trucages, son impulsion résidant presque uniquement dans le talent des actrices à assimiler un texte ou à improviser, dans leur complicité émouvante bien qu'incompréhensible. L’excentricité du jeu de Dominique Labourier et de Juliet Berto provoque une curieuse fascination dans la mesure où leurs personnages restent opaques : que ce soit lors du premier quart d'heure – une course-poursuite à pied et sans dialogues – ou à partir du moment où les deux femmes sont réunies, il est difficile de comprendre la nature des conversations (on saisit quelques bribes entrecoupées par des fous rires) et leur but commun – en ont-elles seulement un ? Il est en tout cas évident que de ce film profondément libre et joyeux, bien que difficilement accessible de par la sophistication de son montage qui rappelle parfois "Je t'aime, je t'aime" (Resnais), Jacques Rivette a compris en quoi consiste la juste réception d'un tour de magie : il faut en saisir l'idée tout en cherchant à comprendre les rouages complexes de son exécution. C'est précisément cette obsession qu'exerce "Céline et Julie vont en bateau" pendant et après sa projection.
Une promenade charmante et légère dans Paris l'été avec ses parcs remplis de cris d'enfants, son soleil chaud sur les épaules, ses dialogues agréables et doux aux oreilles. Bucolique mais futile et léger comme un dragibus qui fond.....
Chef d'oeuvre par le jeux d'acteur d'un naturel époustouflant, par un scénario original, par ces 3H15 d'un film qu'on ne voit pas passer, par une image exceptionnelle nous transportant dans le Paris aérien des année 70, c'est avec nostalgie que les générations nées avant 1960 se délecterons et constaterons comme Paris a changé.... oui, sur ce volet on peut dire: c’était mieux avant...
J'ai dû déjà dire "c'est le film le plus emmerdant que j'ai vu" plusieurs fois déjà et peut-être qu'après je le dirais encore ; bien que je pense plutôt employer la phrase à la place "c'est le film le plus emmerdant que j'ai vu après "Céline et Julie vont en bateau"". La fantaisie, c'est bien mais encore faut-il savoir la maîtriser, quand le jeu des acteurs et surtout des actrices sonnent faux et que les dialogues sont franchement nazes c'est tout simplement impossible. Bien maîtrisé aussi, les films labyrinthiques peuvent compter parmi les œuvres les plus fascinantes mais mal maîtrisés Zzzzzzzzzzzzzz... Il faut déjà faire avec le jeu des acteurs-actrices et les dialogues, mais en plus il faut compter aussi sur la médiocrité technique et sur une lenteur atroce qui transforme vite (c'est d'ailleurs la seule chose qui va vite là-dedans !!!) ce qui est à l'origine un rêve d'extravagance en cauchemar éveillé de plus de trois heures (oui parce qu'en plus le calvaire dure très longtemps !!!). Ironiquement et contradictoirement c'est une variation d'un des grands romans de tous les temps "Alice au pays des merveilles" du grand Lewis Carroll... Voilà que Jacques Rivette va réussir à faire passer les Godard et les Antonioni pour des Wilder et des Hitchcock en puissance, en tous les cas avec ce film il est bien parti pour (et dire que c'est le même type qui a donné "La Religieuse" !!!).
Parfois difficile à cerner tant il explore des degrés d’action différents, ce film de 3h nous embarque dans les pérégrinations amicales, sentimentales et oniriques de deux jeunes femmes rencontrées par hasard dans les rues ensoleillées d’un été parisien. Œuvre d’une grande liberté de ton et d’écriture, Céline et Julie vont en bateau est imprégné des préoccupations d’une époque marquée par la libération des mœurs, la psychanalyse, les sciences occultes, les trips sous acide et un goût assumé de la théâtralité. Si certaines de ses séquences sont brillantes, d’autres plus obscures peuvent laisser perplexe. Considéré comme culte pour beaucoup, un long-métrage qui se délecte avec le plaisir coupable d’observer les vestiges d’une période d’expérimentation et de découverte révolue.
Céline et Julie vont en bateau semble bien être une caricature de ce que peuvent reprocher ses détracteurs à la Nouvelle Vague: film d'une totale liberté, autant dans la mise en scène (plans interminables, montage incohérent) que dans le jeu et les dialogues des actrices ( jeu très expressif voire surréaliste, dialogues souvent insensés), il est très difficile à suivre et à cerner (il est déjà difficile de survivre à la première séquence du film (!) : une poursuite interminable). Néanmoins, Céline et Julie fascine, justement car ici l'incompréhension, l'absurde règnent, dans une oeuvre souvent surréaliste qu'il s'agit sans doute d'aborder d'un oeil averti (qui la replace dans son contexte : la Nouvelle Vague) et critique (par rapport aux excès dus à une telle liberté).
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0,5
Publiée le 4 juin 2021
C'est l'un des films le plus incompréhensible que j'ai vu depuis L'année dernière à Marienbad. Je n'ai rien compris de cette histoire et je pense qu'il y a une bonne raison à cela car il n'y a rien à comprendre du tous. Ce film est une véritable escroquerie et il ne fait aucun doute qu'il a été improvisé en grande partie par ses acteurs et actrices. Les mots prétentieux et complaisant me vienne à l'esprit. Céline et Julie vont en bateau et Rivette nous mènent en bateau sans aucun doute...
Rivette, critique qui débuta comme réalisateur, porté par la nouvelle vague est connu pour la longueur de nombreux de ses films et pour certaines de ses obsessions : complot, société secrète, pièges tendus au spectateur.
S'inspirant des structures du récit du nouveau roman, son cinéma a parfois un très gros défaut ; celui d'épuiser le spectateur doté de la meilleure volonté ( Rivette n'eut d'ailleurs presque jamais aucun succès auprès du public, même s'il a ses thuriféraires parmi la critique).
C'est le cas avec "Celine et Julie..." qui distille un ennui paroxystique pendant une grande partie de ses trois heures, chez le spectateur qui réussira la gageure de visionner le film jusqu'au bout.
Certes Juliet Berto qui contribua au film dans son élaboration, ne tarit pas d'éloge à l'égard du réalisateur et du film, mais il faut reconnaitre qu'elle est très vraisemblablement bien isolée dans son appréciation.
Il est possible que Rivette tenta ici de nous montrer la part importante que prend l'imaginaire dans une vie, la nécessité de s'y réfugier pour s'échapper au quotidien aliénant.
Finalement c'est un film expérimental qui ne se préoccupe pas du spectateur au point que beaucoup n'ecouteront jusqu'au bout le ton soporifique adopté ici par le realisateur.
Rivette mettra en scène des films très intéressants et réussis : je pense à " la religieuse " et à " ne touchez pas la hache" voire " jeanne d'arc" notamment, mais son cinéma semble parfois se soucier comme d'une guigne du spectateur qui lui a souvent bien rendu.
On relèvera le casting très réussi avec la présence de quatre très jolies actrices françaises de la période ( Berto, Labourier, Pisier et Bulle Ogier). Mais, à part quelques scènes dans la dernière heure ou Pisier domine la distribution, " Celine et Julie..." est un ratage.
La première heure qui pourrait être traitée en cinq minutes en dit long sur le rythme du film. C'est d'ailleurs la partie la plus éprouvante pour le spectateur qui doit s'attendre à sortir rincé de la projection.
Film destiné uniquement aux aficionados du réalisateur soucieux de connaître sa filmographie complète.
Faut vraiment entré dans l'univres de Jacques Rivette. Le langage cinématographique est mauvais. Travail médiocre sur la cadrage et le montage qui pourrait etre réalisé par beaucoup de personne. Après pour l'histoire, si vous etes entré dans l'univers de rivette peut etre que vous l'avez apréciez, pour moi, c'était trop...