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Rufus et Bulle Ogier dans "Mariage" sont les protagonistes pitoyables d'une comèdie noire sur l'institution figèe du mariage, dènoncèe brillamment par Claude Lelouch dans un film amer tournè en moins de deux semaines pour un million de Francs : une manière « èconomique » de règler certains comptes avec la conjugalitè! On ne saurait mieux cerner les limites, les obstacles et les conditions naturelles de fonctionnement de tout sentiment! Le phènomène se vèrifie ici, comme ce fut le cas chez Bergman ("Scène de la vie conjugale") ou Chabrol ("Une partie de plaisir") : le mariage, la vie conjugale que Lelouch a presque simultanèment mis en reprèsentation, et de la façon la plus noire! Est-il même encore question, dans ces constats d'èchec en forme de films, d'amour ? Ne s'agit-il pas plutôt des traces, des cendres, qu'il en reste dans le creuset de cette institution figèe, le mariage - ou, soyons plus juste, dans l'èpreuve de cette expèrience invivable mais pourtant vècue de façon permanente qu'est l'existence à deux ? Lelouch filme de façon plus ou moins virtuose, spectaculaire et brutale l'èrosion du sentiment par la vie quotidienne qui peut dèboucher sur la mèdiocritè et le mèpris, laquelle peut aussi conduire à une nouvelle forme de rapports et de sentiments! Cette approche quasi-sociologique d'un mode de vie qui est celui de la plupart des gens synthètise fort bien les prèoccupations du cinèma des 70's dans le domaine de la psychologie amoureuse, avec une musique superbe de Francis Lai...
"Mariage" ausculte 4 moments clés de la vie d'un couple,de l'amour fou à la haine,en passant par l'indifférence et la redécouverte.Avec cette date clé du 6 juin 1944,puis 1954,1964 et 1974.Ce couple se trouvait là lors du débarquement,dans cette maison perfectible,en face des plages normandes.Lui,passe les années en vivant dans le souvenir d'une médaille offerte,d'un poste de maire acquis.Elle,dans la solitude et l'isolement,prématurément vieillie.Claude Lelouch fait une radioscopie peu réjouissante,mais plutôt réaliste,du quotidien morose d'un mariage enlisé.Il adopte des tons jaunis,et souligne le côté ubuesque des situations par leur répétitivité:discours de commémoration,fenêtre rétive,plombs qui sautent...4 parties bien distinctes,dont la 3ème est la plus réussie,sans une parole,juste avec des gestes archi-routiniers et une incommunicabilité persistante.Cela dit,ce drame marital est assez ennuyeux,et n'apporte aucune réponse sur un sujet bien mieux traité depuis.Et les maquillages sensés vieillir les acteurs sont ratés:à 50 ans,ils en paraissent 80! Rufus,très franchouillard et Bulle Ogier,discrète et secrète,trouvent des premiers rôles,qu'ils auront du mal à réitérer par la suite.
Un très bon film de Lelouch qui montre d'une manière assez triste les étapes de la vie d'un couple marié. Un bon duo à l'écran! A voir
Je continue d’arpenter dans le désordre la filmographie de Claude Lelouch que j’apprécie beaucoup même s’il a le don de me décevoir. Comme je l’ai déjà écrit : avec Lelouch, on ne sait jamais à quoi s’attendre d’un film à l’autre.
Je ne connaissais pas du tout « Mariage ».
Un jeune couple - Henri (Rufus) et Janine (Bulle Ogier) fraîchement mariés - accède à la propriété en achetant une petite maison en Normandie face à la mer.
Claude Lelouch situe l’achat à quelques heures du débarquement.
Le réalisateur réussit ce tour de force, celui de rester sur place, lui qui d’habitude aime à voyager. Il s’exerce à une sorte de huis clos sur deux endroits : dans la maison et face à la maison.
Claude Lelouch ne nous embarquera pas plus loin sur trente années avec pour point de repère l’anniversaire du débarquement qui correspond à l’anniversaire de l’achat de la petite maison.
Un récit qui évoque l’usure du mariage, du temps avec sa routine, ses promesses non tenues et ses petites trahisons.
Toutefois Claude Lelouch est un optimiste et part du principe que les meilleures années qui restent à vivre sont celles qui arrivent, celles qu’on n’a pas encore vécues. Principe repris dans « Si c’était à refaire ».
Un sympathique Claude Lelouch...
Je ne connaissais pas du tout « Mariage ».
Un jeune couple - Henri (Rufus) et Janine (Bulle Ogier) fraîchement mariés - accède à la propriété en achetant une petite maison en Normandie face à la mer.
Claude Lelouch situe l’achat à quelques heures du débarquement.
Le réalisateur réussit ce tour de force, celui de rester sur place, lui qui d’habitude aime à voyager. Il s’exerce à une sorte de huis clos sur deux endroits : dans la maison et face à la maison.
Claude Lelouch ne nous embarquera pas plus loin sur trente années avec pour point de repère l’anniversaire du débarquement qui correspond à l’anniversaire de l’achat de la petite maison.
Un récit qui évoque l’usure du mariage, du temps avec sa routine, ses promesses non tenues et ses petites trahisons.
Toutefois Claude Lelouch est un optimiste et part du principe que les meilleures années qui restent à vivre sont celles qui arrivent, celles qu’on n’a pas encore vécues. Principe repris dans « Si c’était à refaire ».
Un sympathique Claude Lelouch...
Tout juste mariés, Janine et Henri emménagent dans une vieille bicoque en face de la Manche...la veille du 6 juin 44.
On retrouve là le romanesque façon Lelouch, souvent adossé à l'Histoire. Le cinéaste s'apprête à survoler trente années de mariage dans un récit nécessairement réducteur. La maison vétuste du couple est essentielle; elle le décor unique du film -à peine traverse-t-on la rue- et détermine la mise en scène de Lelouch en même temps qu'elle symbolise l'enfermement que constitue le mariage au yeux du réalisateur (avec cette fenêtre, si difficile à ouvrir, donnant sur la mer et l'horizon...).
Ce dernier ne dit rien à ce sujet qu'on ne sache déjà mais sa mise en scène est habile pour signifier, de dix ans en dix ans, le désenchantement et le désamour conjugaux qui ont transformé le couple sympathique du 6 juin 44. Habile aussi, c'est-à-dire crédible, la modification physique de Bulle Ogier et Rufus au long de trois décennies.
Le ton du film est variable, naviguant entre la comédie, l'ironie acerbe et l'amertume. Lelouch parvient, et c'est tout le mérite de son film, à décrire en 1h34 -c'est peu pour lui!- toute une existence écoulée. C'est donc que "Mariage", pas le plus connu de ses films, a de la valeur en plus d'être original.
On retrouve là le romanesque façon Lelouch, souvent adossé à l'Histoire. Le cinéaste s'apprête à survoler trente années de mariage dans un récit nécessairement réducteur. La maison vétuste du couple est essentielle; elle le décor unique du film -à peine traverse-t-on la rue- et détermine la mise en scène de Lelouch en même temps qu'elle symbolise l'enfermement que constitue le mariage au yeux du réalisateur (avec cette fenêtre, si difficile à ouvrir, donnant sur la mer et l'horizon...).
Ce dernier ne dit rien à ce sujet qu'on ne sache déjà mais sa mise en scène est habile pour signifier, de dix ans en dix ans, le désenchantement et le désamour conjugaux qui ont transformé le couple sympathique du 6 juin 44. Habile aussi, c'est-à-dire crédible, la modification physique de Bulle Ogier et Rufus au long de trois décennies.
Le ton du film est variable, naviguant entre la comédie, l'ironie acerbe et l'amertume. Lelouch parvient, et c'est tout le mérite de son film, à décrire en 1h34 -c'est peu pour lui!- toute une existence écoulée. C'est donc que "Mariage", pas le plus connu de ses films, a de la valeur en plus d'être original.
Le film débute sous les meilleurs auspices avec un couple d' acteurs inédit et particulièrement sympathiques. Le film passe ensuite à la tragi-comédie le ton se fait plus acide et ironique avec des acteurs toujours aussi bon mais le scénario manque un peu de variété ce qui est plutôt inhabituel chez Lelouch, bien mais peu mieux faire.
Film plutôt méconnu de Claude Lelouch, '' Mariage '' retrace la décadence d'un couple sur trois décennies (de 1944 à 1974). Interprétée telle une pièce de théâtre, l'intrigue consiste à montrer le désamour progressif qui gagne deux époux au travers de leurs anniversaires de mariage successifs. Par des mouvements de caméra naturels, un décor plus que réel et des acteurs géniaux, le film acquiert une grande originalité mais se révèle néanmoins particulier en cela qu'il se passe bien peu de choses. En effet, '' Mariage '' s'immerge totalement dans la vie quotidienne du ménage en question (formé par Bulle Ogier et Rufus) et ne lésine pas sur la pesanteur, la monotonie et le triomphe implacable de la routine. Les dialogues et les attitudes se veulent au plus proche de la réalité. Ainsi, les pires bassesses de comportement ou de langage ne nous sont pas épargnées. Outre le regard quasi scientifique que Lelouch pose sur l'évolution du couple, le film possède également un intérêt historique et traverse trois époques différentes. Le film s'ouvrant sur le débarquement allié, la date clé ne pouvait être que le 6 juin...De commémoration en commémoration, l'amour fait place à la haine ! Le film doit absolument être visionné par les admirateurs de Claude Lelouch mais peut aussi se révéler une leçon de vie fort utile pour certaines personnes...
Très bonne leçon de moral pour les hommes, mais aussi pour les femmes. Tous les sujets sont abordés : le mariage, l'infidèlité, les doutes sur la sexualité, la routine d'un couple... Mathilde Saigner est extra car elle joue le rôle d'une femme qui souffre, mais qui essaie d'être heureuse. Quand à Jean Dujardin, il incarne le rôle d'un personnage égoiste (normal c'est un homme) mais qui sait se remettre en question. En gros,un être délaissé par l'autre va voir ailleurs, c'est irréfutable.
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