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Dynastar21
35 abonnés
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4,0
Publiée le 22 février 2024
William Friedkin, un de mes réalisateurs favoris, n'en finit pas de m'étonner au fur et à mesure du visionnage de ses oeuvres. Après l'échec public cuisant en 1977 du (pourtant) grandiose remake du "Salaire de la Peur" de Clouzot, le "Convoi de la Peur", il s'attaque en 1980 à un projet sulfureux : "Cruising". Et c'est parti pour une immersion dans un New-York rarement décrit au cinéma : la communauté gay sado-maso. Disons-le de suite, le résultat est une claque à la figure du spectateur ! Sur fond d'enquête policière, le réal nous emmène sous couverture avec un jeune policier traquant un psychopathe s'attaquant à des homosexuels. Au fur et à mesure du film, le jeune flic "Burns", va se rapprocher du tueur tout en se modelant à l'image des gays qu'il est censé infiltrer ; lui qui a été choisi pour sa ressemblance avec le suspect. Al Pacino offre ici une de ses meilleures prestations, il fait totalement corps avec son personnage tout de cuir vêtu, et l'ensemble repose en grande partie sur ses épaules : c'est étonnant quand on sait par la suite qu'il a quasiment renié le film et s'est même brouillé avec Friedkin. spoiler: Jusqu'à un final étonnant où la dualité de son personnage est poussée à son comble, il retrouve sa compagne qu'il avait délaissée, mais on ne sait pas vraiment s'il n'est pas encore dans la peau du sociopathe . L'ambiance glauque et ultra malaisante de cette" Big Apple" filmée de nuit, dans Central Park ou dans des boîtes de nuit crasses, ne vous laissera pas indifférent. Décrié par le lobby lgbt durant son tournage, le film s'avère finalement plus être une critique de la Police et ses méthodes (cf. le policier du début ne se sentant pas concerné par les meurtres, la violence de l'interrogatoire etc.) qu'une quelconque homophobie ; ainsi qu'une réflexion sur la marginalité dans une société vis à vis des codes moraux, sociaux ou sexuels traditionnels, bien établis. C'est l'ADN de William Friedkin que d'être provocateur pour choquer et critiquer, sa filmographie en témoignant. On remarquera pour terminer l'ombre du couteau qui s'abat devant l'écran lors de l'assassinat dans la cabine de cinéma, comment ne pas songer à "Psychose" d'Hitchcock ? Tout cela pour dire que ce n'est pas un simple polar mais bien une oeuvre cinématographique complexe qui laisse à méditer, un film qualifié par certains de maudit car n'étant jamais sorti en salle obscure à la manière dont l'aurait souhaité le réalisateur.
Ça a très mal vieilli. Quand je suis sorti, je me suis fait la réflexion suivante: aujourd'hui un film ne sortirait même pas. Le pitch est excitant et prometteur. Quel dommage que le scénario n'en utilise pas le potentiel! La réalisation est bâclée, la fin idiote. Quelques très beaux plans des rues de NY la nuit sauvent le film d'un ennui total. Quant à Pacino, il est peu expressif, monolithique du début à la fin, lui non plus n'exploite pas le potentiel du personnage pourtant intéressant et complexe.
Film à voir pour une plongée dans le New York des années 80 et son atmosphère. Encore plus ambiancée dans le monde cuir-cuir-moustache. Sinon, pitch pourri, réa moyenne et rien de transcendant dans le film. Bon jeu d'Al Pacino (rien d'étonnant), mais pas son meilleur...
4 707 abonnés
18 103 critiques
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4,0
Publiée le 25 mai 2021
C'est un film de William Friedkin par conséquent il est sans âme sombre et physique. Il n'y a pas de héros l'éventail va des âmes confuses torturées aux profondeurs de l'enfer. Vous ne pouvez pas vous attendre à un scénario logique et à un sourire ou à un film du type marche vers le soleil. Donc c'est une question de goût si vous aimez ses films ou pas moi j'aime. Je doute fort que Pacino ou Sorvino regrettent d'avoir fait ce film. D'abord les personnages ne sont même pas gris ils sont un mystère. Le personnage de Sorvino par exemple est si vide que l'on se demande même s'il se soucie de quoi que ce soit. Le personnage de Pacino est assez ambitieux mais à part cela il est complètement controversé. Bien qu'il fasse preuve d'une certaine bonté envers son voisin la fin remet même un peu en question cette attitude. De plus il se sent parfois dépassé par son travail sous couverture mais il commence à s'y adapter. L'une des idées possibles de ce film est la suivante on danse avec le diable et on commence à l'aimer. En tout cas La Chasse laisse les conclusions au spectateur et c'est important pour un film..
Film réalisé en 1980, William Friedkin, réalisateur célèbre pour "L'exorciste" et "French Connection", se lance dans le film policier avec comme toile de fond le milieu des boîtes gay de New York. Certaines scènes homosexuelles sont très dérangeantes et cela même de nos jours. L'intrigue est tout à fait classique mais le côté novateur vient d'Al Pacino, remarquable dans son rôle de flic s'infiltrant dans les clubs libertins gay. Un film que l'acteur reniera par la suite pourtant je trouve qu'il joue superbement bien et imite parfaitement les manières des homos. Une oeuvre dérangeante à souhait et provocatrice avec certains plans sidérants de beauté notamment la scène de fin entre Steve Burns et le tueur dans Central Park. Un des meilleurs films de Friedkin avec "To die an live in LA".
L’un des grands thèmes dont est porteur le cinéma de William Friedkin est l’attraction du mal, sa dimension fascinatoire pour un personnage principal de prime abord extérieur à lui et qui va, au contact de celui-ci, entrer dans une série de transes au carrefour du rêve et de la réalité, telle une initiation ésotérique dont il ne sortira pas indemne. The Exorcist (1973) et The Guardian (1990) introduisaient le mal dans des familles définies par leur stabilité et leurs valeurs afin d’éprouver leurs membres et leurs proches, Jade (1995) composait un personnage de femme fatale pour laquelle les hommes se passionnent comme pour un fétiche, Sorcerer (1977) et Bug (2006) offraient un voyage au bout de la folie humaine. Cruising s’inscrit dans cette veine, dans la mesure où il confronte un policier soucieux de s’élever dans la hiérarchie à un milieu fermé et tabou, le milieu gay sadomasochiste ; l’infiltration mute en expérience sensitive, le déguisement finit par coller à la peau et permet à Steve Burns d’explorer et de pratiquer une part encore obscure de lui-même et de ses désirs. La clausule fait ainsi cohabiter deux acceptions du costume en cuir du policier gay : le simple déguisement et le fétiche sexuel, en témoigne le regard perdu dans le vide du personnage, ne sachant comment réagir. Son louvoiement progressif, que ternissent des actes plus contestables et incertains, lui confère une opacité véritable, une densité intérieure précieuse qui prend le pas sur l’enquête. En fin de compte, la traque du tueur tend à se diluer dans un accomplissement de soi au moyen de l’autre, jusqu’à emprunter les vêtements du bourreau et se substituer à lui. Comme dans Dressed to Kill de Brian de Palma également sorti en 1980, Cruising vaut moins pour le regard qu’il porte sur la communauté investie, guère sociologique, que pour la façon qu’il a de la convertir en un accélérateur de particules qui stimule en l’individu des parties de lui qu’il ne connaissait pas. Friedkin fait du milieu un terreau dans lequel germent des semences particulières qui, en d’autres circonstances, seraient restées enfouies et insoupçonnées. Il peut compter sur un Al Pacino formidable qui tient là l’un de ses meilleurs rôles.
A mi chemin entre le film d'horreur et le polar dans les milieux gays, on rigole presque en se mettant douloureusement à la place d'Al Pacino en flic désabusé au milieu des homosexuels et des lieux trashs. Rien d'extraordinaire mais les endroits où pullulent les homos valent le coup d'œil, quoique sans doute exagérés par rapport à la réalité des années 60.
L'ambiance est excellemment travaillée à la fois glauque et sexy. On retrouve le génialissime univers poisseux du New York des années 70-80, le récit moderne, prenant, mystérieux captive et Al Pacino est remarquable.
A New York, un tueur exécute sauvagement des homosexuels. Un policier, méconnaissant totalement cette communauté, est pourtant envoyé en infiltration dans le milieu libertin gay SM, pour y débusquer l'assassin ! Avec sa peinture sordide et caustique de cet univers underground, mélangeant corps suants, cuirs en tous genres, et sexe très explicite, on comprend pourquoi "Cruising" a pu s'attirer les foudres de la communauté gay à sa sortie. Pourtant, le film est loin d'être homophobe, en témoignent certaines scènes sensibles ou d'autres montrant le rejet de la communauté gay par la société. Il vise plutôt à s'intéresser à un microcosme infernal où tout semble possible. Par ailleurs, l'enquête policière n'intéresse pas vraiment Friedkin, qui la met au second plan. Le film se centre surtout sur le protagoniste, incarné par Al Pacino qui livre une prestation audacieuse en hétéro lambda plongé dans un univers qui le dépasse complètement, et dans lequel il n'a a priori rien à faire. On suivra sa descente aux enfers, ses tourments, et son évolution, jusqu'à un final pour le moins ambigu. Le tout est filmé par un Friedkin qui semble s'amuser à plonger son protagoniste dans la crasse, avec des scènes nocturnes poisseuses à souhait. On remarquera également une BO teintée de punk rock assez sympathique. Un peu oublié aujourd'hui, "Cruising" est donc un polar intéressant, faisant preuve d'une certaine audace.
Finalement, ce film est davantage une exhibition de la vie nocturne homosexuelle hard de New-York, enrichissante certe mais frolant le voyeurisme , qu'une enquête policière , cette dernière est bâclée par l'auteur. Mais au delà, l'étude psychologique des personnages ne nous éclaire pas vraiment. En fait, ce film n'a de charme que par l'atmosphère créée, c'est déjà ça.
Un polar d’infiltration un peu racoleur et daté mais toujours prenant dans le milieu SM gay d'un New York bien malsain, porté par la presta troublante d’ambiguïté d’Al Pacino. 3,25
Le cinéma est parfois fait d'ironies, et pas forcément toutes de bon goût. William Friedkin était-il prédestiné à réaliser Cruising, thriller voyant un flic traquer un psychopathe dans les milieux gay SM ? Je serai tenté de répondre oui, trois fois oui. Un : le cinéaste est un explorateur des recoins les plus inconfortables de l'âme humaine. Deux : avant 1980, Friedkin avait déjà frayé avec les forces de l'ordre (pour préparer French Connection). Trois : il connaissait sans le savoir un tueur, Paul Bateson, engagé sur l'Exorciste en 1973 et suspecté pour une série de meurtres dans la communauté homosexuelle. La Chasse est un film difficile, parfaitement à sa place dans la carrière de son réalisateur et une autre belle date dans celle de son acteur. Al Pacino offre l'une de ses prestations les plus intenses dans le rôle de Steve Burns, flic infiltré en pleine crise identitaire. À l'instar de certains personnages de l'univers littéraire de James Ellroy (type Danny Upshaw dans Le Grand Nulle Part), c'est tout autant une (en)quête sur son héros qu'une traque pour arrêter le tueur. La force du film est de disséminer rapidement le trouble jusqu'à ce que l'ambigüité recouvre tout. À la sortie du long-métrage, beaucoup l'ont taxé d'homophobie (Pacino lui-même n'en est pas fier). Personnellement, je n'y ai pas vu d'attaque envers les personnes homosexuelles. J'ai juste vu un thriller de bonne qualité, pas forcément novateur sur le fond ou la forme, mais un film bien troussé et qui jouit d'une ambiance au cordeau.
Un bonne intrigue policière dans un milieu bien particulier pas souvent traité au cinéma. Malheureusement l'enquête aurait pu être bien plus poussée et nous laisse sur un fin assez bancale. C'est toujours un plaisir de voir Al Pacino danser !