Derniers Avis sur Darkly Noon

Darkly Noon n'est pas sans rappeler des œuvres de Lynch notamment Twin Peaks (ça reste beaucoup plus abordable par contre) mais ici c'est une sorte de huis-clos forestier (tourné dans une belle forêt en Allemagne) avec une maison isolée où le réalisateur jouera constamment sur le mystère sans vraiment dévoiler grand chose même à la fin on croît avoir une révélation mais en fait non. Le réalisateur table avant tout sur l'ambiance, le mystère, un certain trouble érotique et nous laisse un peu dans le doute ce qui n'est pas si mal ; niveau interprétation il y a peu d'acteurs, c'est bien joué et il y a un trio d'acteurs encore inconnus qui connaîtra plus ou moins la gloire plus tard. J'ai apprécié aussi la musique qui colle bien à l'atmosphère inquiétante, ça fait un bail que je souhaitais découvrir Darkly Noon et si je ne suis pas tombé sur un chef-d’œuvre cependant les amateurs de films décalés auraient torts de l'ignorer.

Après le déjà bon L'Enfant Miroir en 1990, Philip Ridley revient cinq ans plus tard avec un nouveau film, Darkly Noon. Ce qui est marquant avec le recul, c'est le casting hallucinamment bling-bling comparé au budget ultra limité de ce film. Brendan Fraser, Viggo Mortensen et la délicieuse Ashley Judd nous émerveillent à l'écran. Oui, même Brendan Fraser, qui jouait bien à l'époque. Mais ne nous méprenons pas : ceci a été possible car ils n'étaient encore pas de grands noms du cinéma à cette époque. Et à ce titre, le film est doublement intéressant : il nous offre la possibilité de voir des acteurs de renommée internationale à leurs débuts. L'histoire reprend les mêmes thèmes que L'Enfant Miroir : un récit centré sur un personnage influençable qui préfère croire à la version comploteuse et capillotractée qu'à accepter la réalité des sentiments qu'il ressent et la difficulté des les gérer qui en résulte. Ici, la religion est visée de plein fouet dans son rôle de castration de toute forme de plaisir charnel. Le film est en fait une illustration de ce à quoi peut mener tout extrémisme religieux. Le réalisateur a nettement progressé, notamment dans la gestion du rythme du film, découpé en vignettes suivant la dizaine de jours que le protagoniste principal passe dans sa nouvelle demeure. Le résultat est dynamique et prenant, et la fin en forme de feu d'artifice. Un film à voir !