Avis sur La Fille dans la vitrine

Cette œuvre qualifiée de drame par son distributeur n'en est pas un. Le réalisateur ne s'est pas embarrassé avec le politiquement correct : il raconte l'histoire de spoiler: deux immigrés italiens travaillant dans une mine aux Pays-Bas et qui au lieu d'envoyer l'argent gagné à leur famille, le dépense avec les prostituées d'Amsterdam
. Ce film a subi à sa sortie les foudres de la censure ce qui a brisé la carrière de son réalisateur. La prostitution magnifiquement illustrée par Marina Vlady et Magali Noël est montré de façon très réaliste sans misérabilisme ni angélisme, Marina Vlady acceptant d'aller plus loin que la relation prostituée-client avec Fresson parce que celui-ci est gentil et respectueux, la seconde ayant une relation plus complexe avec Lino Ventura. C'est intelligent, surprenant, très humain et délicieusement à contre-courant du prêt à penser. (La première partie dans la mine de charbon est également très intéressante) Un chef d'œuvre.

une bonne réalisation notamment la partie filmée dans la mine, ensuite le film change de registre. On se retrouve à Amsterdam ou les 2 mineurs Ventura et Fresson partent en goguette après avoir frolés la mort dans la mine, ils rencontrent 2 prostituées Noël et Vlady. Bon là le scénario devient un peu bateau et complaisant mais pour un film de 1961 le ton est vraiment moderne.
Ps: il ne s'agit pas vraiment d'un drame et le fait que se soit des immigrés italiens importe peu.

Dans l'excellente série dvd Les Maîtres Italiens de M6video, La Fille dans la Vitrine 1960 est un film un peu bizarre.
Emmer, grand documentariste, commence par un reportage extraordinaire sur la vie des mineurs italiens du Borinage. Après une catastrophe assez peu crédible l'équipe est décimée sauf son porion Lino Ventura (Federico) et un ouvrier récemment arrivé, Bernard Fresson (Vincenzo). Il y a des morts des blessés grave, mais, en une incompréhensible invraisemblance, le film fait un croix là-dessus et les deux survivants partent directement s'amuser dans le quartier rouge d'Amsterdma.
Là, on oublie la mine et le Borinage et un autre film commence avec deux prostituées, Cori (Magali Noël), amie de Federico alias Lino, et Else, dont Vincenzo-BernardFresson va vite tomber amoureux : ce coup de foudre est partagé, dans sa maison du bord de mer puis dans une petite station balnéaire près d'un lac.
Le couple Vincezo-Else est totalement improbable, incroyable, invraisemblable. L'embrouillamini des langues ajoute à l'invraisemblance et au côté surréaliste des scènes d'amour : Fresson parle italien dans la version originale, français dans la version française, Else est hollandaise mais lui parle en anglais qu'il semble comprendre un peu mais il répond dans sa langue et par gestes. Bref ils s'aiment et c'est assez beau : près de la mer, près du lac etc.
Ce qui fait l'intérêt du film n'est pas l'histoire, on le voit, ni Lino Ventura (un peu perdu dans tout ça), Bernard Fresson (un peu falot), ni même l'excellente Magali Noël, (convaincante et sincère comme toujours), c'est l'actrice qui joue Else.
La beauté de Marina Vlady est parfois oubliée et parfois sous-estimée. Là, dans ce scénario mal fichu mais bien tourné, elle éclate comme une incroyable et pure fleur botticellienne.
On a du mal à identifier le personnage, son fond d'accent bizarre (russe ?) en anglais ajoute à la fascination.
Marina Vlady joue excellemment en ne se préoccupant que des sentiments désespérés et passionnés de son personnage. Bref elle transporte ce film banal et somme toute assez raté dans un autre univers de fantaisie et d'exaltation.
Voyez ce film oublié pour retrouver l'immense et superbe Marina Vlady

Dans le très beau et mèconnu "La ragazza in vetrina" (1961) qui raconte la vie d'un mineur provincial (le jeune Bernard Fresson) et d'un immigrè italien (Lino Ventura et sa gouaille) tout deux partis travailler en Belgique, Marina Vlady incarne Else, une prostituèe d'Amsterdam! Elle y apparaît èclatante de beautè, d'une sensualitè renversante! L'occasion de redècouvrir ce film co-ècrit par un certain Pier Paolo Pasolini, crèant la stupèfaction chez les censeurs de l'èpoque qui rendent invisible l'oeuvre du sous-estimè Luciano Emmer ("Domenica d'agosto", "Parigi è sempre Parigi"...). Ici la peur d'aller dans une mine de charbon n'existe pas ou ne doit pas exister! C'est ce combat là qui intèresse Emmer, mais aussi le portrait d'une prostituèe aussi belle qu'ènigmatique, comme brisèe de l'intèrieur par un passè dont on ne sait rien! Le travail des ouvriers dans les mines de Belgique est joliment reconstituè, tout comme les quartiers chauds d'Amsterdam! Quant à la photo du film, elle est particulièrement rèussie avec cette scène, presque irrèelle, de la plage! A dècouvrir absolument...

Très beau film surprise, vu par hasard, c'est du grand réalisme italien avec acteurs français, tourné dans les mines Belge et à dans la région d'Amsterdam, un vrai film européen.
La première partie filmée au fond de la mine est d'anthologie, on fraternise avant de suffoquer avec les mineurs au fond des étroits boyaux. Dans la seconde partie, l'histoire improbable entre prostituées (franco)hollandaises et mineurs (franco)italiens trouve tout son sens dans le rapprochement qui s'opère entre exclus du système, immigrés et prostituées. La vie est difficile mais l'envie de s'amuser est la plus forte, le temps du week-end tout au moins.
Les gestes sont parfois brutaux, les relations difficiles mais l'amour naissant est bien présent. D'ailleurs comment résister à la beauté de Marina Vlady et à la gentillesse de Bernard Fresson. Lino Ventura tient là un grand rôle au côté de Magali Noël. Tout sonne juste. A découvrir de toute urgence.