Cette farce, concoctée par le néo-zélandais Peter Jackson, avait tout pour plaire, et ce pour différentes raisons.
La première raison, c'est le sujet, innovant, écrit par Jackson lui-même, en confrontant les gentils spectres contre le fantôme de la mort. Ce dernier parodie l'ennemi type des américains, le diable. En celà, "Fantômes contre fantômes" avait tout pour aboutir. Mais mal en a pris Peter Jackson qui, en grands renforts d'une histoire sentimentale s'entremêlant avec le script original, se pert dans tous ces méandres scénaristiques.
La deuxième raison ? Les effets spéciaux, inaltérables, toujours au goût du jour. Un grand coup de maître de la part de Richard Taylor, l'accessoiriste ès effets spéciaux fétiche de Peter Jackson. Mais trop d'effets spéciaux tuent les effets spéciaux. Et c'est là que le bat blesse ! Car dans tous ces imbroglios titanesques de réussite, une part d'ennui nous guette car cette surenchère d'effets n'a d'autre conséquence que de nous endormir. Vraiment dommage Peter !
Le casting, sur le papier, est la troisième raison. Il est vrai que Michael J. Fox, en tête d'affiche, fait partie du voyage et son charisme doloreanesque est indéniable. L'autre partie des acteurs est transparent à l'image d'un numéro gras de Jeffrey Combs (on l'a vu dans les gores "Re-animator" ainsi que dans la série "Les 4400" financée par Francis-Ford Coppola), dans une piètre parodie d'Hitler et de Rowan Atkinson dans le rôle d'un agent du FBI. Le seul à vraiment tirer son épingle du jeu est R. Lee Ermey, désopilant, qui s'en donne à coeur joie, rendant ainsi hommage à son ancien personnage de commandant sadique dans le très réussi "Full metal jacket".
L'ambiance de générique du début, renforcé par la patte de l'infidèle burtonien Danny Elfman ("Will hunting" et "Men in black" notamment), est la quatrième raison. L'atmosphère dégagée en début de film est semblable à "Sleepy hollow" et s'apparente à un film d'horreur béton. Mais dès lors qu'elle devient trop dense et que le suspense et la réalisation est démontée par une musique incessante (devrais-je dire du son trop bruyant et bien trop appuyé, Danny), l'ennui nous gagne et monte en intensité.
Pour résumer, "Fantômes contre fantômes" est bourré de qualité (scénaristique, de mise en scène, de musique, de casting...) mais ne se prend jamais au sérieux. Peter Jackson a beau s'acoquiner de Robert Zemeckis à la production, il ne peut se défaire de l'ambiance désastreuse qui règne tout au long du film. Spectateurs, les spectres de Peter possèdent encore (et toujours !) leurs boulets !!
A noter : il est vrai que la séquence de fins réserve son lot de surprises, quoique... .