L’ensemble de mon évaluation applaudit la prouesse technique du film, intègre des effets spéciaux exceptionnels du début jusqu’à la fin. De ce point de vue je n’ai rien à dire, c’est une prouesse louable vu les moyens pas encore si matures que ça en 1996. Sinon, pour ce qui est du reste, c’est absolument tout ce qu’on n’aime pas dans les films catastrophes produits par les américains : derniers espoirs de l’humanité, sauveurs de la planète, au courage et à la ruse sans pareil égal. C’est barbant, c’est lourd et ce n’est ni impressionnant ni plaisant à voir. Arrivés à la moitié, on se rends compte que l’arrivée d’ovnis sur Terre n’est finalement qu’un malin prétexte pour nous transmettre toute une propagande américano-juive, vouée à faire l’apologie de l’aspect puissant, organisé et soudé d’un côté, puis de l’intelligence, la persévérance et le pragmatisme redoutable d’un autre côté. Soit l’alliance parfaite pour surmonter avec brio n’importe quelle menace, même un ennemi extra-terrestre des centaines d’années plus avancées technologiquement. Une sorte de mise en garde aux amateurs ? En tous cas le plus drôle -affreux- dans cette histoire reste sans aucun doute cette
idée uburlesque du virus informatique élaboré en quelques heures (pour être généreux) par une seule et unique personne qui a été la clé de la victoire finale. Alors fin des années 90, Windows, tout le monde connait : fleuron de l’innovation américaine, fierté technologique de toute une nation, largement critiqué -à juste titre- pour être dangereusement fragile face aux virus. Rendre une civilisation extra-terrestre aussi avancée à ce point bêtement vulnérable, aussi vulgairement déjouable, serait-ce une manière de dire au Monde, vous qui nous critiquez regardez n’importe quelle système informatis aussi évolué soit-il, ne peut jamais être infaillible ? Ceci sans parler du fait que ce soit un langage informatique inédit dont on ne connait rien, des protocoles de communications propres, qui à eux seuls nécessiteraient plusieurs mois (années?) à des équipes gigantesques rien que pour être déchiffré. Et non, le génie du jour, lui, a réussi à nous concocter en moins d’une journée, avec des modestes ordinateurs des années 90, tout seul sans l’aide de personne je le répète et j’insiste, LE virus qui a anéanti tout le système de défense hyper-sophistiqué de l’armée surpuissante d’une planète entière ! Même pour Enigma, la célèbre machine de chiffrement nazi, ça n’avait pas été aussi facile ! C’est dire la
facilité déconcertante de la solution imaginée pour vaincre l’envahisseur alien. Les USA se voient comme les maÎtres du monde, c’est un euphémisme, il n’y à qu’à constater ce choix de faire
coïncider le jour d’indépendance américain avec celui de notre planète, ralliant des milliards d’humains à leur cause, devant
des pays étrangers soit d’une extrême pauvreté (punchline directe pour l’Irak), soit des pays manquant totalement d’imagination, passifs, impuissants, voire même lâches. Ajoutons à cela, des personnages qui se croisent par hasard au milieu d’une foule de millions d’habitants, des faux suspenses à répétition, et un président américain toujours plus beau, toujours plus humain et toujours plus parfait, on a alors fini par totalement s’exaspérer de continuer à subir cet affligeant contenu. Beaucoup de zones d’ombres viennent se cumuler autour d’une idée pourtant visuellement intéressante, dont l’objectif abstrait est d’envahir d’idées patriotiques l’esprit d’un spectateur, qui averti, ne demanderait qu’à en être libéré le plus vite possible.