Péplum des plus célèbres de l'histoire du cinéma, Ben-Hur conte l'histoire d'un prince fictif de Judée et du romain Messala, aux ambitions bien différentes et à l'avantage civilisationnel, en plein apogée de l'Empire Romain au Ier siècle après Jésus Christ, durant le règne de Tibère. On trouve des acteurs de renom comme Charlton Heston (Les dix commandements, La planète des singes, Jules César) et Stephen Boyd (La chute de l’empire romain, Genkhis Khan). Parsemé de religion chrétienne (en témoigne la présence du tableau La création d’Adam de Michel-Ange au générique) qui était encore loin de prendre le dessus sur le polythéisme romain, le film est avant tout représentatif des conflits d'une époque, avec les thèmes de la persécution et de la vengeance. On comprend en effet très vite que les deux hommes vont rentrer en conflit, Judah étant bien trop attaché aux siens et Messala bien trop Romain dans l'âme. Si les premières scènes montrent la grande amitié dont peuvent faire preuve des hommes pourtant très différents, les suivantes n’hésitent pas à utiliser les vices humains servant les plus mauvais. Judah ayant refusé d’accompagner Messala dans la croissance de l’empire romain, ce dernier parvient à se servir de son ami
en le faisant prisonnier avec sa mère et sa sœur pour un simple accident de tuile lors d’une parade de l’armée romaine en Judée,
afin de montrer l’exemple au peuple par une grande sévérité.
Techniquement très réussi pour 1959, les décors sont parfaitement reconstitués, les personnages type centurions et consuls très bien représentés et le jeu d’acteur exemplaire. Surtout, les scènes d’action permettent au film de ne pas tant avoir vieilli, notamment l’attaque pendant les galères et la célèbre course de chars, même si cette dernière aurait pu être bien plus intense si une musique à la hauteur l’avait accompagnée. Les inégalités de l’époque sont frappantes entre les juifs qui se laissent envahir, les esclaves qui se tuent à la tâche dans les galères et les prisonniers qui attrapent la lèpre avant d’être mis en quarantaine. La cruauté de Messala reste encore timide, tout comme la soif de vengeance de Judah est très intérieure, mais tout en posant un questionnement intéressant
car même une fois Messala vaincu lors de la course, Judah ne parvient pas à retrouver la paix en lui, et pas uniquement car sa famille a été laissée à l’abandon de la maladie.
Autre aspect intéressant, la présence du Christ
qui vient amener de l’eau à Judah alors mourant dans le désert,
largement reconnaissable de dos sans jamais montrer son visage pour conserver le mythe et l’inaccessibilité divine. La religion reprend également le dessus à la fin,
en montrant sa crucifixion par Ponce Pilate, Jésus devant traîner sa croix avant d’y être fixé.
N’ayant plus que ça comme refuge, étant impressionné par l’ampleur du procès et anéanti par l’état de sa famille,
Judah tente à son tour de lui offrir de l’eau.
La foi bat alors son plan sur la dernière séquence alors que la tempête fait rage,
l’eau entraînant le sang du Christ vers la vallée, guérissant alors la maladie des deux femmes.
Un film historique, ambitieux et parsemé de bons messages, que l’on retient aussi pour ses nombreuses récompenses aux Oscars, ses scènes d’anthologie et sa bande-son absolument épique.