Vu le 02/08/2021.
Aaaaah Ben Hur, ça doit faire la 5ème fois que je le vois, j'ai voulu le montrer à mon fils de 15 ans mais 3h de film avec les inévitables longueurs dues au cinéma de cette époque, je peux comprendre qu'il n'ait pas été motivé, les jeunes de nos jours veulent de l'action des effets spéciaux, il faut que ça pulse... dommage!
Difficile de ne pas considérer ce film comme un chef d’œuvre, il date de 1959 et les moyens utilisés sont quand même énormes avec en point d'orgue, la bataille navale époustouflante (qui a été réalisée en studio) et la monumentale course de chars qui dure près de 30 min avec son lot de cascades et près de 15 000 figurants embauchés, sans compter les énormes moyens utilisés pour construire le stade.
Les acteurs sont forts avec notamment un duel Ben-Hur (Charlton Heston) - Messala (Stephen Boyd) qui vaut le déplacement, je m’étonne que certains y voient une relation à tendance homosexuelle, franchement, les gens deviennent vraiment malade de voir de l'homosexualité partout. Non, ce sont seulement des amis, ça existe encore l'amitié... Et Messala a tellement d'ambition qu'il est déçu que son ami ne le suive pas. J'ai aussi bien aimé la prestation de Jack Hawkins en Quintus Arius, pour le reste, rien de transcendant pour les autres acteurs.
Mais ce qui m'a le plus touché dans ce film, c'est la présence du personnage de Jésus-Christ (interprété par Claude Heater sans que l'on ne voit jamais son visage). Le fait déjà que Christ soit montré sans qu'on voit son visage, j'ai trouvé ça énorme, c’est un gros respect pour la personne de Christ. Et en plus, on sent une telle présence, dans les regards de Ben-Hur ou dans ceux du centurion romain quand il ne veut pas que Ben-Hur boive, j'ai trouvé ça magnifiquement interprété et mis en scène. On ne voit plus de nos jours des gros plans longs comme ça sur les visages des acteurs mais c'est tellement puissant. Jeux de regards aussi dans la galère entre Quintus et Ben-Hur comme le romain fait accélérer la cadence, mythique!
Une scène qui m'a aussi beaucoup marqué c’est celle dans la vallée des lépreux, j'avais vu ce film étant enfant et ça m'avait vraiment marqué durablement. Quand on revoit la scène étant adulte, ça n'a pas autant d'impact mais ça marque quand même. Il faut savoir qu'à l'époque, un lépreux devait crier "impur" partout où il allait, il avait même des clochettes pour signaler sa présence, alors voir Ben-Hur aller chercher sa sœur dans la grotte, c’est quand même grandiose. Et la seule explication, c'est qu'il a été touché au cœur par Christ lors de sa rencontre au puits.
Au final, je ne mets que 4.5 et non 5 car le film empile quand même bon nombre d'incohérences historiques: pas de cirque pour course de chars à Jérusalem au 1er siècle, pas de flotte macédonienne, la loi romaine ne condamnait pas aux galères mais à la mine, Ponce Pilate déjà présent en Judée alors que dans le film il prend juste son mandat, etc...
Un grand moment de cinéma dans l'ensemble, un film épique qui pèche un peu par ses longueurs tout de même mais qui incarne un souffle puissant du cinéma, bravo!